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L’ESPACE DE SILENCE DANS LEQUEL TOUT EST

Rappelle-toi: tu ne t’en va pas nulle part.
Tout va et vient.
Mais tu n’es pas ce mouvement.
Tu es l’espace silencieux dans lequel tout mouvement se produit.
– Eckart Tolle

Je complète aujourd’hui un programme intensif de raffinement de l’attention et de détox numérique dans le cadre duquel on devait prendre conscience de nos multiples attachements à nos divers outils technos: portables, tablettes et/ou cellulaires. Et/ou car nous sommes nombreux à en posséder plusieurs, une panoplie d’outils conçus pour nous faire sauver du temps. Et qui, finalement, bouffent tout notre temps. Et notre attention ratatinante.

Accro pas à peu près le chroniqueur. Comme vous aussi probablement. Ou pas. Mais fort possiblement, sinon probablement. Comme la plupart d’entre nous je crois bien pouvoir affirmer sans trop me tromper, en particulier si vous me lisez ici et si vous surfez un réseau ou deux. Comme la grande majorité des ados qui vivent la tête dans l’cloud.

En notre époque branchée sans fil, pas évident de ne pas devoir avoir recours aux diverses machines censées nous rendre plus libres. Parfois, la disparition des fils nous attachent encore plus. Maîtres, maîtresses ou esclaves, la frontière est mince.

Je réalise qu’on a beau méditer depuis des années, et penser se connaître, la techno a saboté notre capacité d’attention, comme notre capacité d’introspection. Nous sommes pour la plupart devenu(e)s des extrospecteur/trices, des explorateurs/trices du cyber espace. Perdus dans l’espace. Soyez les bienvenus (clin d’oeil pour les plus vieux/vieilles)

Ce qui nous a amené(e) à vivre de plus en plus dans nos têtes. Souvent au détriment de notre capacité à se sentir soi-même, dans tout son corps, à regarder en soi, et à apprécier le silence et à sentir nos pieds au sol, notre lien à la terre. Nous sommes devenu(e)s la matière à marchander, la viande du meat market numérique. Comme on dit, si c’est gratuit, en fait si ça semble gratuit. c’est probablement que nous sommes la marchandise, le produit à processer.

Quand on entreprend un processus d’examen de nos habitudes numériques, et qu’on se met le nez dedans, on a toujours un choc. Depuis des années, je me coupe de FB l’été pour un certain moment, saison idéale pour faire autre chose que de renifler son écran et tapoter son clavier. Pas trop difficile quand la décision est claire et planifiée. Même si les premiers jours sont parfois inconfortables, on finit par s’habituer et à faire autre chose.

Faire est le terme primordial qui ressort de mon plus récent petit voyage au pays de mes habitudes technologiques. Car si et quand je reste assis à mes machines, collé à ma chaise, je ne fais plus rien d’autre. Je tape, je scrolle, je lis, me divertis, mais jamais pour très longtemps à la fois. Notre capacité d’attention est devenue un champs de mine, quelques secondes puis on va voir ailleurs. Qui réduit toujours de plus en plus.

C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à entreprendre ce défi: j’ai réalisé la semaine dernière que je ne suis plus capable de lire un long texte d’une traite, moi qui s’en est tapé des centaines sinon des milliers il y a une vingtaine d’années dans la rédaction de ma thèse de doc. Et qui a lu des milliers de vrais livres en papier.

Désormais, arrêts multiples et plus capable de m’empêcher d’aller vérifier si j’ai reçu des messages. Jadis Sylvain Lelièvre chantait : ma journée peut pas commencer tant que l’facteur est pas passé. Désormais, le facteur vit dans nos écrans, pour le meilleur, mais souvent pour le pire. Et le facteur est toujours susceptible de sonner. Et de résonner.

J’ai enseigné en ligne pendant des années. J’ai arrêté car je n’en pouvais plus. Et depuis quelques années, je médite en ligne, mon activité préférée en ligne étant justement de ne pas parler en compagnie de mes ami(e)s virtuel(le)s et bien réel(le)s. Ce qui constitue d’ailleurs un excellent antidote à l’éparpillement virtuel et un riche exercice à l’observation de soi. Respirer. Tout simplement.

Cette citation de Tolle constitue mon mantra du moment.

Rappelle-toi: tu ne t’en va pas nulle part.
Toujours moi devant l’écran, sur la chaise, qui regarde l’infini défiler et qui, souvent, s’oublie lui-même. Rappelle-toi. Va voir ailleurs alors. Dans le vrai monde.

Tout va et vient.
Sans cesse, de la nouvelle information, de la data nouvelle apparaît et disparaît. N’oublie pas ce qui regarde en toi. Et sens tes pieds fouler le sol. Ramène ta tête dans ton coeur, ton coeur au ventre, et tes pieds sur terre.

Mais tu n’es pas ce mouvement.
Tu n’es pas l’infini contenu de l’écran défilant, tu es l’observateur/trice qui s’observe lui et elle même observant.

Tu es l’espace silencieux dans lequel tout mouvement se produit.
Et tout ce que tu vois est perçu par une présence consciente et neutre, qui ne juge pas, qui n’accroche sur rien d’autre que l’infinie présence qui observe, le flot. Et l’observé, et l’observateur/trice, et l’observation.

Il n’y a pas de fin à ce que nos écrans nous présentent, affichent et font dérouler sans cesse devant nos yeux, et le reste. On n’a plus besoin d’aller nulle part, désormais le monde vient à nous sans cesse, une capture d’écran à la fois. Truffé de stimuli pour tenter de nous harponner, de nous accrocher. Comme dans accro. Le but du capitalisme est justement de nous rendre accros, de nous séduire, de nous amener à faire défiler sans arrêt, et ultimement à cliquer pour acheter.

On ne pourra probablement plus vivre sans la techno désormais, il nous reste donc à apprendre à l’utiliser sans qu’elle nous utilise, à en devenir maîtres et maîtresses plutôt qu’esclaves. Beau défi.

Pour le moment, je m’évade et je pars marcher dans le désert. Naturel comme numérique.

DE L’AIDE DE L’AU-DELÀ

On a beau ne pas croire en Dieu, ou en toute autre forme de puissance supérieure, inférieure ou intérieure.

On a beau être un(e) matérialiste pur et dur, un(e) adepte du si je ne le vois pas je ne le crois pas. Un disciple de Thomas.

Mais plusieurs personnes sont persuadées que si on demande sincèrement de l’aide à l’au-delà, à là-haut, d’ailleurs ou de n’importe d’où, on le recevra. Demander c’est déjà recevoir. Demander c’est s’ouvrir.

Drôle car ce sont habituellement des gens qui ne croient pas et qui ne demandent pas qui vous diront que tout cela n’est que foutaise. Évidemment que si on n’y croit pas, on ne demandera pas, et donc si on ne demande pas, on ne recevra rien non plus. Quoi que certain(e)s, tous et toutes en fait on reçoit beaucoup, reçoivent sans demander quoi que ce soit. Rien de précis du moins. Nous avons tous et toutes reçu une parcelle de vie, et ça c’est déjà beaucoup. C’est tout même.

Mais je crois que le seul fait de demander, que ce soit protection, aide, soutien, support, nommez-le comme vous voulez, ou ne nommez-le pas, apporte une certaine ouverture, une ouverture certaine, une vulnérabilité, une possibilité de recevoir. Ouverture de coeur et d’esprit invite réception. Que ce soit ce que l’on a demandé, ou autre chose, ce que l’on a plus besoin probablement.

Je crois aussi que le seul fait d’apprécier la chance que l’on a de vivre, de vivre ici en particulier où les conditions de vie sont plutôt aisées, où l’air est bon, où la paix règne, nous permet de mieux goûter le privilège que l’on a.

Car nous sommes des privilégié(e)s, ceci est un fait incontestable. Pas de guerre (extérieure du moins), assez d’air pur à respirer, d’eau fraîche à boire et de nourriture à manger, la plupart avec un toit (qui, oui, coûte de plus en plus cher, c’est un fait), un État (imparfait, bien sûr, et qu’on aime tant critiquer) soutenant et gratuit offrant un filet de sécurité minimal pour la plupart d’entre nous. Si on se plaint, et on le fait tous et toutes, on le fait le ventre plein et bien dodu(e). Plusieurs nous envient. Et pour cause.

Mais même dans un contexte aussi favorisé que le nôtre, certain(e)s souffrent tout de même: physiquement, psychiquement, émotionnellement, spirituellement, mentalement. Et dans ce cas, l’extérieur disparait. Pensées vers eux et elles. Le cas de quelques personnes autour de moi ces temps-ci. Impuissance et empathie.

Que l’on croit en Dieu (peu importe sa forme ou son nom), en une présence unificatrice, en la sagesse de la Nature, en la bonté humaine, ou en une forme d’intelligence quelconque, ou que l’on n’y croit pas ou que l’on croit en rien, on ne peut nier que quelque chose doit tenir tout ceci ensemble. Le soleil se lève à chaque jour.

Et croire est seulement une possibilité, pas une certitude. On a beau croire, ou pas, on verra bien un jour. Ou pas. In doubt we trust. Croire simplement que tout est possible.

Le fait de croire ne garantit rien, mais permet tout au moins une ouverture. Et on a beau croire en quelque chose de plus grand que soi, le gros du travail de solidarité nous appartient à nous êtres humains de par le monde. Une job de bras. Et de coeur.

Et moi j’aime croire qu’en dépit des multiples histoires négatives qu’on nous présente sur tous les écrans d’un peu partout, la plupart des êtres humains sont des gens bons, de bonnes personnes, avec un coeur sur la main, et du coeur au ventre, prenant soin de leurs enfants, leur parents et de leurs proches.

Merci Dieu – ou la vie, l’existence ou tout autre terme que vous préférez,
pour tout ce que j’ai.
J’ai confiance en toi (ou en ça) pour obtenir tout ce que j’ai besoin, et je te remercie de m’allouer une autre journée à vivre.
Amen !

UNE CERTAINE IDÉE D’UN INCERTAIN SOI

Il n’existe pas de soi à comprendre, seulement l’idée qui crée le soi.
– J. Krishnamurti

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Vous ne venez de nulle part, vous n’allez nulle part, vous êtes l’être intemporel et vous êtes pure Conscience. C’est en vous imaginant séparé que vous avez crée le fossé. Abandonnez l’idée que vous êtes ce que vous pensez et il n’y aura plus de fossé. Tout est vous, tout est vôtre. Il n’y a personne d’autre… C’est un fait. – Nisargadatta
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Tous et toutes, chacun chacune, nous sommes tellement centré(e)s sur notre petite personne. Le monde et l’univers entier tourne autour de notre de petit nombril individuel (plus ou moins sec). Moi moi moi, ET le monde. Soit. Ainsi soit-il. Ou peut-être pas. Le monde en moi ?

Nous pensons que lorsque nous prions Dieu, il – ou elle ou ielle ou ça – nous écoute et nous entend et répondra éventuellement à nos demandes, commandes et intentions. Certain(e) aiment penser qu’il n’y a pas de hasard et que tout est déjà planifié et décidé. Le grand plan divin. Que lorsque quelque chose arrive, ça suit un certain plan pré-déterminé, celui de l’Ordre des choses.

OK, belle croyance, mais croyance quand même. Et peut-être seulement ça, qu’une simple croyance, un peu simpliste aussi. Gardons-nous une ptite gêne alors.

Pourtant, probablement plus plausible que la réalité ressemble davantage à quelque chose comme ça :

Moi: L’univers a quelque chose de planifié pour moi.
L’Univers: je ne te connais même pas.

Pensons-nous vraiment que quelqu’un ou quelque chose up there nous connait et nous reconnait ? Pensons-nous vraiment qu’une telle chose qu’un Soi/soi existe en notre corps ? Que ce soit avec un petit s ou un grand S.

Malgré le doute, j’aime bien l’idée que quelque chose de plus grand que moi me protège et veille sur moi. Ça me rassure. Belle idée. Mais qu’une idée. Comme le soi.

L’idée que nous ne sommes RIEN est terrifiante pour certaines personnes. Alors on s’efforce d’être quelqu’un, de devenir quelque chose. Et on y met beaucoup d’énergie, et de soin, et de fioritures. Et on s’attache à ces ptites bibittes-là.

Comme on en jasait hier ici autour des mots de Jung (https://atisupino.com/2023/03/22/tous-et-toutes-egos-en-cette-vie/), on passe la première moitié de sa vie à se forger un égo solide (qui n’est de toute façon jamais vraiment solide car tout égo n’est qu’une création vacillante dit-on) alors qu’on passe la seconde moitié de notre existence à vouloir s’en débarrasser (ou du moins à en sortir, ou du moins s’en dégager un peu).

Pas si simple la vie humaine.

Car ce qui veut disparaître – l’égo, le soi, le Dieu intérieur ou peu importe le nom qu’on choisit pour nommer l’innommable mystère – qui, en premier lieu n’existerait même pas, pas vraiment du moins – ne fait que penser vouloir disparaître.

Car dès que la vie nous menace dans l’existence fondamentale de qui nous pensons être en tant que petit conglomérat humain mobile incarné formé de poussière d’étoiles, nous résistons, nous chokons. En situation d’incertitude et de grand doute, nous revenons vite à nos vieilles croyances, nos vieilles pantoufles d’habitudes. Nous resserrons nos mains sur le volant en affirmant nous en remettre à une puissance Divine ou Supérieure, au Grand Pilote automatique Divin.

Nous sommes de drôles de petits dieux et déesses vous et moi.

Si on pouvait seulement accepter que nous ne savons à peu près rien, ni du Grand Plan, ni de Dieu, ni de soi, petit ou grand S.

Si nous pouvions seulement accepter qu’il nous faille apprendre à faire confiance et à développer la Foi – en quoi ? – sans toujours chercher à savoir, ou penser savoir.

Vivre la tête dans le doute, le coeur grand ouvert et les deux pieds dans la foi.

Au fond, et en ce sens j’apprécie la lucidité de Krishnamurti, nous ne sommes probablement qu’une graine de vie, qu’une idée d’un soi quelconque. Une illusion de quelque chose qui existe séparémment de tout le reste. Avec chacun chacune notre propre définition, notre propre conception de ce qu’un Soi/soi peut être ou représenter, que ce soit avec un petit s, ou grand.

En soi 😉 le concept, ou l’idée d’un soi, pour reprendre les mots de K, un Soi avec un S majuscule est encore plus dérisoire. On comprend que ça veut signifier la présence du Divin en notre corps mais en réalité, c’est probablement l’égo qui s’en accapare de la majusculinité. En fait c’est l’Égo qui s’orne toujours d’un É majuscule. Lui qui triche et s’affuble bien souvent d’une identité divine. Le petit Roi avec un R majuscule.

Et en même temps, et entre-temps, pour le moment, nous ne sommes que des petits bonhommes et de petites bonnes femmes, cherchant notre place dans le grand Jeu des formes, dans le monde de la matière. Encore mûs et mûes par d’innombrables besoins et instincts, quelque part entre la réalité animale et celle humaine, à définir et à investiguer par le biais d’expériences humaines qui nous semblent bien concrètes quand nous les vivons. Et pourtant dit-on.

Nous ne serions qu’une idée créant un soi ?

Let’s find out.
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L’humilité est le symbole de la noblesse.
– Mestre Conselheiro Luiz Mendes

TOUS ET TOUTES ÉGOS EN CETTE VIE

Ainsi va la vie. On gravit la montagne, puis on la redescend. On se fait, on se fabrique, on se construit, et la vie nous retire pièce par pièce. Grand jeu de casse-tête.

On bâtit, puis on prend soin pendant que les choses maturent tout naturellement. Jusqu’à destruction, disparition, annihilation. Le cycle de la vie.

Je ne sais pas si on se débarrasse complètement jamais de ce fameux égo, car l’expression se débarrasser de implique une zone d’inconscience, un rejet, une non-acceptation, des yeux fermés sur nos zones d’ombre.

Je crois qu’on doit plutôt apprendre à l’apprivoiser, le comprendre, l’explorer et le connaître this little ego of mine. Pour le démonter, morceau par morceau.

Car probablement que tant qu’on habite un corps – ou qu’un corps nous abrite c’est selon – l’égo fait partie du jeu social dans lequel nous sommes amené(e)s à vivre. Jeu social qu’on a peut-être même choisi avant de s’incarner car parait qu’on choisit tout de cette existence.

Tant que notre corps physique nous dicte des besoins particuliers, l’égo me semble inévitable. Mais pas une raison pour en être victime, pour en être l’esclave. Comme pour le mental, qui va main dans la main avec l’égo. Notre petite boîte de contrôle personnalisée. Notre identité à apprivoiser.

Formidable serviteur que l’égo, mais un maître sans scrupule.

Quant à la prétendue solidité de cet égo, pas certain que ça ne soit vraiment jamais si solide que ça. Car l’égo n’est pas fou, il sait qu’il est temporaire, passager, et fragile.

Donc probablement qu’on ne peut qu’apprendre à vivre avec cet égo qu’on a mis tant d’énergie et de fierté à bâtir, et à polir, afin qu’il soit le plus chicky chicky possible.

Cet égo, qu’avec les années, on apprend à démonter morceau par morceau. Et qui, peut-être à un moment donné, s’évaporera. Comme l’eau qui prend temps et énergie pour lentement arriver à ébullition. Le chauffage graduel est essentiel mais le point de rupture ne peut qu’être atteint à 100 degrés.

Donc selon votre âge, je vous souhaite une bonne construction, ou un bon démontage.

Une si petite existence.
Prenez des risques et jouez car que pouvez-vous perdre ?
Nous arrivons en cette vie les mains vides, et nous repartons les mains tout aussi vides.
Il n’y a rien à perdre.
Qu’un temps pour jouer, pour chanter une belle chanson, et le temps est déjà passé.
Chaque moment est si précieux.

LÀ-HAUT MY GOD, OU LE MOT EN D

AhOh my God, quel mot déclencheur que Dieu. 4 lettres qui déclenchent des guerres. Et en anglais que 3 en plus. Un mot détonateur, un mot réactif.

Dès qu’on le prononce, certain(e)s s’enflamment, d’autres fondent, d’autres encore s’élèvent, tandis que certain(e)s se durcissent, rouspètent et belliquent. Certain(e)s croient fort fort en lui, elle, ielle, en ÇA. D’autres insistent pour dire qu’il, elle, ielle ou que ÇA n’existe pas. L’athéisme est souvent la plus dure des religions, comme dans drogue dure. Dur et dure le mot en D. Que chacun(e) s’imagine en fonction de son bout de petite histoire.

Personnellement, je n’ai rien contre le mot en D. Surtout pas envie de m’enfarger dans les fleurs du Divin tapi en la matière.

De toute façon, tant qu’on est pris avec des mots pour tenter de formuler l’inconnu, l’indéfinissable, le mystère et la vie en général avec tout ce qu’elle implique et inclut, on met justement la grande comme la petite Vie avec un grand V en boîte de conserve. Et justement, souvent les cons s’en servent pour instrumentaliser à l’extrême leurs propres visées tout sauf sacrées.

Tant que nous sommes limité(e)s à alphabêtiser le Silence et son grand Mystère à l’aide 26 consonnes et voyelles, nous nous heurtons à une sacrée limite linguistique. Même si on tente d’inventer de nouveaux mots. Même si on essaie de surpréciser la vie. Alors que la vie est tellement plus grande que quelques lettres gossées à la tête, qu’elles soient de noblesse ou d’un quelconque alphabète.

Personnellement, je considère que le mot en D n’est qu’un code, un nom générique, une formule mot de passe pour indiquer tout ce qui vit, la Vie, l’Existence, le Vivant, le Grand Esprit, Wakan Tonka et Tonkashila, le Plus Grand que soi, en dedans comme en dehors. Et tout partout. Oh bien sûr, pas un mot ni un terme neutre. Chargé. Très.

Personnellement, qu’on utilise les ptits noms Dieu, Allah, Jehovah, Krishna, Shiva, Grand Esprit, Grand Mystère ou toutes autres dénominations utilisées de par le monde et de tous temps, l’agencement des différentes lettres ne sert qu’à pointer vers la vie dans toutes ses manifestations et ses multiples déclinaisons. Peu importe ce que l’on en pense et pensera.

Certains se battent pour imposer leur propre définition, persuadés – pas de e – qu’ils ont Dieu de leur bord, qu’ils (oui surtout des ils) parlent en son nom, qu’ils travaillent pour Lui, et plus rarement pour ELLE. Trop rarement à mon avis, car Déesse passerait mieux. Et serait plus probable. Mission divine que de parler au nom de D. Mais surtout limite très humaine à mon humble avis. Très très humaine défimission.

Ci-bas, avec son ton et son attitude baveuse et belliqueuse, mais si lucide, uncle Georges nous présente sa propre figure d’adoration. Et sous des allures funny funny, il pose de très bonnes questions. À regarder jusqu’au bout. Suivi plus bas d’une superbe ode au Soleil de Omraam Mikhaël Aïvanhov (via Bertrand Huchot, merci l’ami). Dieu Soleil.

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C’est pourquoi je vous dirai que pour moi, le plus grand pédagogue c’est le soleil. Oui, et c’est lui mon Maître. Il m’a dit « crois-moi, tous ces soi-disants pédagogues ne connaissent rien de la véritable pédagogie. Ils ne savent pas que pour chauffer les autres, il faut être chaud, que pour éclairer les autres, il faut être lumineux, que pour vivifier les autres, il faut être vivant. Les éducateurs veulent imposer aux jeunes générations des qualités morales qu’ils ne possèdent pas eux-mêmes et dont ils ne peuvent leur donner l’exemple.

Comment veux-tu que les jeunes ne se révoltent pas ? C’est normal qu’ils n’obéissent plus. Donnez l’exemple, toute la puissance magique de la pédagogie est là. Si les pédagogues pensaient à introduire consciemment des éléments spirituels dans le coeur et dans l’âme des enfants, comme ces éléments continuent ensuite à agir, toute la vie ces enfants se souviendraient. Dans quelle université révèle t’on aux futurs pédagogues la puissance de l’Amour, de la Patience et de la Foi…que c’est l’Amour, la Patience et la Foi qui transforme, qui éduque, qui améliore ?

C’est au-dedans, c’est dans le coeur, dans l’âme, dans l’esprit qu’il faut posséder un élément pédagogique, et cet élément qui vibre, qui émane, influence les autres. D’ailleurs, ce n’est pas en étalant des connaissances qu’on peut agir sur les humains. Les connaissances sont, bien sûr, des moyens puissants ; on peut faire comprendre beaucoup de choses aux gens avec de bons arguments mais cela ne suffit pas. Seul l’amour, la conviction, la foi sont des puissances qui stimulent, qui inspirent. Ce sont des forces vivantes. Apprenez donc à rechercher une nourriture spirituelle vivante, fraîche et absorbez-la comme vous absorbez les rayons du soleil le matin. Vous avez besoin d’une nourriture pure qui vient de la source, qui est comme la vie elle-même ; une nourriture simple, puissante, qui éclaire, qui abreuve, qui ressuscite. »

– Omraam Mikhaël Aïvanhov via Bertrand Huchot

En ce printemps naissant, suivons la lumière. Peu importe son nom.

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Aucun d’entre nous – personne parmi nous – ne vit sans un mythe ou deux et un masque ou deux. Il est impossible d’affronter le monde et la vie que nous y faisons par nous-mêmes. C’est le don artistique que nous apportons tous à nos vies et aux autres tous les jours : La création du masque que nous présentons et partageons et dont nous dépendons.

C’est pourquoi nous avons la religion et l’art et tout ce à quoi nous pouvons réussir, parce que réussir donne une identité, même temporaire. Et ainsi nous passons à autre chose Un autre jour, un autre masque, une autre identité.

Mon masque est fait de mots. Je peux vivre et fonctionner dans et autour des mots. J’aime leur placement ; j’aime les lancer en l’air ; j’aime voir où ils atterrissent ; j’aime les présenter – comme des cadeaux –aux personnages que j’ai appris à aimer. Le mien est un masque de mots.

– Tennessee Williams/Interview avec James Grissom via Anita Bensabat

PERSONNE N’EST DÉTACHÉ DU COEUR D’AUTRUI

Depuis quelque temps, pour le meilleur et pour le dire, je me sens très relié, et perméable, aux sentiments et états d’âme des gens autour de moi, notamment aux gens que j’aime et qui souffrent en-dedans. Je sens le monde. Du moins, je pense que je sens et ressens le monde. Toujours bon de se garder une ptite gêne.

Peut-être n’est-ce que ma propre souffrance qui résonne en dehors de moi ?

Peut-être qu’il n’existe qu’un seul coeur qui bat en chacun des milliards de nous petits humains en ce vaste monde d’illusions ?

Je sens beaucoup mon monde en tous cas ces temps-ci. Les gens près de moi vivent jusqu’en moi, résonnent en moi. Dans la mesure où je les laisse entrer, rentrer, ils et elles vivent en moi. Avec tout ce que cela implique.

La semaine dernière, je suis tombé sur cette citation de Walt Whitman qui continue de résonner fort en moi en ces temps difficiles pour plusieurs proches et moins proches car ça brasse chez tout le monde de par le monde on dirait bien ces jours-ci (parait que c’est dans les planètes) :

Je ne demande pas à la personne qui souffre comment elle se sent, je deviens moi-même la personne qui souffre.

Une drôle de situation de vouloir devenir soi-même la personne qui souffre non ?

Pas un peu masochiste sur les bords ? demanderont certains.

Mais en même temps, si nous ne sommes qu’UN, ne faisons qu’UN, en cette seule et même humanité, comment ne pas sentir ni ressentir – ou essayer de le faire – ou éviter à tout prix de le faire pour d’autres – ce que les autres ressentent, ou peuvent ressentir. Empathie 101.

Ramana Maharishi ne disait-il pas : Il n’y a pas d’autres !

Très possible qu’il n’y ait que nous. Que le vaste monde n’est toujours que réflection de soi-même. Et qu’on ne voit que ce qui ne peut qu’être vu de soi, par soi. Question de fréquences dit-on.

Comme c’est le cas pour plusieurs empaths, délicat de sentir autant et d’être si perméable à ce qui nous entoure. On a parfois tendance à vouloir fermer la shoppe devant tant de ressentis, surtout quand c’est de la souffrance ou du matériau émotif ou psychique difficile qu’on sent.

On voudrait parfois se couper du monde quand la charge ressentie devient trop intense. Mais cela n’est pas toujours possible. Ni souhaitable même car nous sommes humains, et uni(e)s.

En ce moment le monde souffre, plusieurs personnes du moins. Et je crois que même la terre souffre de ce que l’on lui fait subir (un rapport synthèse du GIEC qui sort aujourd’hui nous le rappelle de nouveau). Pendant qu’on remet les prix de l’industrie de l’humour autour d’ici. Vaut-il mieux en rire ? La question se pose et n’est pas reposante. Alors rions, jaune ou comme des fous rire.

Même si cela n’est pas toujours facile, on doit continuer à cultiver et à semer la joie autour de soi, car là la seule alternative really, il est possible d’embrasser l’ombre autant que la lumière, et danser avec, l’enlacer et l’utiliser comme élan de vie.

Pour soi, en soi, pour le bien de soi évidemment car là que le monde commence, et du plus grand nombre, car pas là que le monde finit.

En ce premier jour de printemps ici dans l’hémisphère nord, après avoir visiter les tréfonds de nos âmes jusque dans la caverne de l’ours qui commence à soubresauter, embrassons nos ombres, embrasons nos ombres, jusque et vers la lumière qui reprend son éternelle ascension.

Ci-bas, un hymne de Padrinho Ze Ricardo qui nous rappelle que personne n’est séparé(e) du coeur d’autrui.

18- MANTRA DO ETERNO AMOR / MANTRA DE L’AMOUR ÉTERNEL

Ninguém solta o coração de ninguém / Personne n’est détaché(e) du coeur d’autrui
Ninguém solta o coração de ninguém / Personne n’est détaché(e) du coeur d’autrui

Por esta ligação / Par ce lien
Tão divina de amor / D’un amour si divin
Somos UM / Nous sommes UN
Com o Pai Criador / Avec le Père Créateur

Ninguém solta o coração de ninguem…

Para sempre, para sempre / Pour toujours, pour toujours
Unido ao meu irmão / Uni(e) à mon frère/soeur
Ele é a minha Luz / Il/Elle est ma lumière
Neste mundo de ilusão / Dans ce monde d’illusion

Ninguém solta o coração de ninguem…

Eu estou aqui / Je suis ici
Mas eu não sou daqui / Mais je ne suis pas que d’ici
Eu sou das Estrelas / Je viens des étoiles
Pra onde eu vou voltar / D’où je vais retourner 

Acabou-se o sofrimento / La souffrance est terminée
Não existe solidão / II n’y a pas de solitude
Com Deus / Avec Dieu
E unido ao meu irmão / Et uni(e) à mon frère/soeur

Ninguém solta o coração de ninguém..

Para habitar o coração de Deus / Pour habiter le coeur de Dieu
Para habitar o coração de Deus / Pour habiter le coeur de Dieu

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À ce moment où vous voulez vous échapper, n’oubliez pas de persister. Car c’est justement à ce moment où il est presque impossible à supporter et soutenir que la porte s’ouvre, et que soudain les énergies se transforment. Si vous évitez ce moment-là, vous manquerez une opportunité.
– Osho

FAIRE DE QUOI & NE PAS S’EN FAIRE

Ça fait des jours, des semaines et des années, sinon des vies, qu’on tourne en rond à faire et refaire toutes sortes d’affaires, souvent les mêmes affaires. Affaires à faire. Des choses, et d’autres. Pour toujours revenir ici, à la même place, à la bonne place. À la seule place qu’on se trouver et se retrouver, ici et maintenant. Toujours.

À chaque jour, on se lève, on respire (ça se fait tout seul, ça respire), on boit, on mange et on fait de la place en soi, on s’habille, on parle, on pense (sans arrêt, ça pense), on échange avec les autres, on lit, on écoute, on travaille – faut bien combler nos divers besoins – ou on fait rien, ou pas grand chose, on se divertit et/ou on médite et on se recouche. Et même quand on dort, on rêve. On fait toujours de quoi.

Et cela à chaque jour, day in day out, comme à chaque nuit, et on recommence. La roue tourne, avec nous dedans. On fait toujours quelque chose, ou les choses se font à-travers soi, cela est une belle et juste question.

Même ne rien faire, c’est faire quelque chose, on fait rien.

Tant que l’on est en vie, il est inévitable de devoir faire, impossible de ne pas faire de quoi. La vie se fait d’elle-même, avec nous dedans et elle en nous. Quoi que parfois, certain(e)s puissent se sentir un peu à-côté de la vie, en dehors, on the side.

On fait toujours quelque chose car il est impossible de ne rien faire tant que nous sommes en vie. La vie est action, la vie se fait d’elle-même. La vie nous fait. Et la vie nous fait toujours faire quelque chose, nous fait toujours faire de quoi.

Et comme l’affirme Karamchand Gandhi ci-haut, tout ce que l’on fera au cours de notre vie est dérisoire, mais il est essentiel qu’on le fasse tout de même. Si on trouve le mot dérisoire trop fort, on peut le remplacer par d’importance relative, plus ou moins important.

Car tant qu’on est en vie, on doit faire quelque chose. Faut que les choses se fassent. Car la vie veut toujours se faire.

Et en même temps, peu importe ce que l’on a fait, fait ou fera, on ne fait peut-être que s’occuper en cette grande et petite existence. On fait quelque chose simplement parce que nous sommes incapables de ne rien faire.

Comme on dit, que fait-on quand on réalise qu’il n’y a plus rien à faire ?

Peut-être qu’alors il est temps d’arrêter de faire quoi que ce soit et de commencer à ne rien faire d’autre qu’être. Plus simple à dire qu’à faire. Beau koan mes ami(e)s.

Et tant qu’à devoir faire de quoi, quoi que ce soit, même rien parfois, essayons de le faire avec respect, avec présence, avec soin. Car cela est essentiel, même si dérisoire.

Et au final, quoi que l’on fasse, ne pas trop s’en faire, ni pour quoi que ce soit, ni pour rien.

Ne rien faire est préférable à s’occuper à ne rien faire.
image via Devayana

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L’amour n’est pas un acte; ce n’est pas quelque chose que vous faites.
Si vous le faites, ce n’est pas de l’amour.
Aucune action n’est impliquée dans l’amour; c’est un état d’être, pas un acte.
Personne ne peut rien faire de façon continue pendant vingt-quatre heures.
Si vous faites l’amour, alors bien sûr vous ne pouvez pas le faire pendant vingt-quatre heures.
Avec n’importe quel acte, vous vous fatiguerez; avec n’importe quel acte vous vous ennuyez.
Et puis, après tout acte, il faut se détendre.
Alors si vous faites l’amour, vous devrez vous détendre dans la haine, parce que vous ne pouvez vous détendre que dans le contraire.
C’est pourquoi notre amour est toujours mêlé de haine.
Vous aimez ce moment, et le moment suivant, vous détestez la même personne.
La même personne devient l’objet d’amour et de haine ; c’est le conflit des amants.
Parce que votre amour est un acte, c’est pourquoi il y a cette misère.
Alors la première chose à comprendre est que l’amour n’est pas un acte ; vous ne pouvez pas le faire.

On peut être amoureux(se), mais on ne peut pas « faire » l’amour.
Faire est absurde.

– Osho

FAIRE SIENNE LA DOULEUR D’AUTRUI

Je ne demande pas à la personne qui souffre comment elle se sent, je deviens moi-même la personne qui souffre. – Walt Whitman

Ces temps-ci, quelques personnes dans mon environnement immédiat sont souffrantes. Physiquement, émotivement comme psychiquement.

Parfois ce sont les blessures invisibles qui sont les plus douloureuses. Comme on ne les voit pas, on ne peut que les imaginer, les deviner, tenter de les sentir et les ressentir.

Mais il est souvent bien difficile de sentir la douleur d’autrui.

Mais à moins de le faire, ou du moins d’essayer, de tenter de se mettre à leur place, il est impossible de comprendre ce qu’ils et elles peuvent vivre. Évidemment je ne parle pas comprendre avec sa tête, pas seulement en tous cas, mais comprendre avec tout son corps, avec ses tripes, son coeur, son âme même. Ressentir leur douleur dans notre corps à soi, si cela est possible. SI on a déjà souffert, ça peut résonner.

Difficile de se mettre à la place des autres, surtout quand ils et elles souffrent. Pour nous, la moyenne des ours et des oursonnes, suite à un long hiver et à l’aube du grand réveil printanier, qui cherchons tous et toutes à être heureux et le plus épanoui(e)s possible, la simple idée de ressentir de la souffrance est toujours rébarbative et répulsive. On ne veut tout simplement pas aller là. Tout naturellement humain. On se dit qu’on a assez de la nôtre sans prendre sur soi celle des autres.

Mais ces temps-ci, avec plusieurs personnes qui admettent vivre de la souffrance en ces temps qui semblent plus particuliers que jamais auparavant, comme c’est peut-être toujours le cas, nous sommes confronté(e)s à la souffrance ambiante.

Que ce soit par des gestes spectaculaires qui heurtent la vie de victimes innocentes, notamment des enfants, ou par les oui-dires rapportant une souffrance collective, problèmes de santé mentale généralisée, les temps sont durs pour certain(e)s. Et il semble y avoir une masse critique.

Mais plutôt que de ne pas vouloir voir cette souffrance et encore moins la ressentir, voir l’éviter à tout prix, il faut tout au moins l’admettre et la reconnaître. La souffrance fait partie de l’expérience humaine. Et sans jugement ce n’est que sensations. Désagréables et inconfortables, mais que sensations. Leur rejet et non-acceptation les rend encore plus difficiles à vivre.

Difficile aussi de comprendre comment quelqu’un qui souffre peut vouloir s’en prendre à autrui, comment on peut vouloir imposer sa souffrance à d’autres qui n’ont rien à voir avec notre souffrance à nous. Ce simple constant est pénible. Et soulève en nous une telle impuissance. Ainsi qu’une grande incompréhension. Et un peu de colère, quand ce n’est pas découragement.

En ce sens, la citation ci-haut de Walt Whitman offre une approche intéressante face à la souffrance de nos proches. Car il est bien inutile de demander à quelqu’un qui souffre comment il ou elle se sent. IL et elle se sent mal, très mal, immensément mal. Mais l’idée de devenir soi-même la personne qui souffre nous permet de prendre contact avec sa réalité.

Hier je parlais à une personne proche qui vit un passage difficile. Et je pouvais voir sur son visage la douleur qu’elle ressent, je pouvais ressentir en moi sa souffrance à elle. Cette souffrance à laquelle, si on a déjà souffert soi-même, ce qui est d’ailleurs inévitable, est la même et seule souffrance. Un mal-être, une disposition d’inconfort extrême en soi.

Si on peut seulement s’en souvenir, pas seulement avec sa mémoire de tête mais aussi avec celle de son corps, cela nous permet de vibrer au même rythme que l’autre, de se mettre à sa place. Et d’agir avec plus de pertinence, et d’adéquation face à elle. Et ainsi entrer en relation d’une façon juste, sans pep talk tout aussi inutile que stérile, ou encore même infantilisant. Se mettre à son niveau.

Simplement être présent pour l’autre, l’accueillir dans sa souffrance, dans son mal-être, et être conscient(e) qu’entre la chimie du corps et les multiples dimensions de l’esprit humain, c’est surtout la présence d’un autre coeur que l’autre a besoin. Pour s’accrocher, revenir à l’humain en soi. Du non-jugement, de l’empathie de notre part, et une acceptation de la personne avec toute sa souffrance.

Mais on ne peut réellement accepter la souffrance d’autrui que lorsqu’on ne peut tout d’abord accepter et faire face à sa propre souffrance à soi.

On nous dit que ça va bien aller. Oui, la plupart du temps peut-être que ça va bien.

Mais parfois, ça va moins bien, parfois ça va mal en ta.

Et cela est normal, et humain, et OK.

Alors soutenons-nous.

APPEL À RÉSIDENCE

Lorsque tu te sens appelé(e) à la maison, tu ressens l’appel profond vers la vérité de ton être.
– Gangaji

Ces temps-ci, il me semble que le monde ressent collectivement un grand appel. Du moins, en plusieurs parmi nous résonne un appel intérieur, un grand wake up call existentiel.

Quelque chose comme un grand retour à la maison. Pas seulement une place pour vivre en dehors de soi. Un home intérieur, enwèye à maison. LA maison.

Celle d’où l’on vient, celle où l’on va, cette place à partir de laquelle en soi on voudrait vivre en permanence, un état d’être. Un grand appel à résidence.

Cela ne passe par pas la possession de choses et d’autres, ni par un statut social, ni par une reconnaissance en provenance de l’extérieur.

Une grande quête d’appartenance, la recherche pour se sentir connecté(e), et faire partie d’un grand tout. Pour cela il faut probablement tout d’abord rassembler toutes les multiples parties de notre être, et défragmenter les multiples parties de notre âme et de notre esprit.

Et suivre cet appel profond, où qu’il mène, peu importe ce qu’il requiert. En commençant par habiter complètement notre corps, notre coeur. Ici. Tout simplement. Car tout n’est toujours qu’ici.

Aussi compliqué à faire que simple à penser. Car rien à faire. Qu’à le vouloir suffisamment. Et écouter son coeur car par là qu’est compris l’ultime appel. Pas un ailleurs vers lequel on va, plutôt un ici qu’on reconnait, qu’on retrouve. Enfin.

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Quand vous ne demandez rien, ni au monde, ni à Dieu, quand vous ne désirez rien, ne cherchez rien, l’État Suprême vient à vous, sans que vous l’ayez invité ni attendu.
– Nisargadatta Maharaj via Dominique Godefroy

PARCELLES DU RÉEL

image via Benoit Girouard

Parcelles du réel, quelle belle expression. Merci Mr Borges.

On ne peut sauver le monde, ni trop le vouloir. On ne peut qu’accepter que tout ce qui s’y passe, dans ce monde, en particulier ce qui nous difficile à accepter. Accepter ce que l’on ne comprend pas, comme le fait que tout ce qui s’y passe s’y passe peut-être pour une raison, ou pas, qu’on saisit, ou non.

La vie est un grand mystère. Qu’on comprendra, ou pas, un jour, ou l’autre. Peut-être que l’on quittera ce corps, les choses deviendront plus claires. Comme peut-être pas. Un grand mystère. Dans lequel on cherche un sens. Ou pas.

Mais tout ce que l’on peut faire pour le moment est justement de vivre chaque moment du mieux que l’on peut. De prendre soin de la parcelle de réel qui nous est confié. Et de faire grandir tout doucement cette parcelle, jusqu’à ce quelle inclut le monde entier. Petite parcelle deviendra peut-être plus grande. Mais pour le moment, parcelle telle quelle.

En prenant soin pour commencer de ce qui se trouve en soi, car tout part de là, puis autour de soi comme si c’était soi. Prendre soin de son monde, à petite échelle, soignez notre propre petite parcelle de réel, chacun chacune notre réalité respective.

En ralentissant, si on peut, pour permettre à toute la vie de ralentir en soi comme autour.

En réalisant que nous en ignorons beaucoup quant à notre participation dans ce grand jeu qui semble par moment sans queue ni tête, à d’autres sans sens ni coeur. Et continuer malgré tout, car on n’a pas vraiment le choix vous et moi. La vie continue elle, avec nous dedans, et elle en nous, et tout autour. Partout la vie.

En servant, à quelque chose ou à rien c’est selon, mais en se mettant tout de même au service de plus grand que soi, pour le bien du plus grand nombre, même si ce n’est que dans notre petit monde. Car le grand monde est probablement la somme de tous nos petits mondes réunis. Alors cultivons notre part à nous. Chacun chacune. Pour le moment. Pour le bien du plus grand nombre.

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Le service que vous rendez aux autres est le loyer que vous payez pour le temps que vous passez sur terre.
– Muhammad Ali
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Nulle part l’homme ne peut trouver une retraite plus calme et plus sereine que dans sa propre âme.
– Marcus Aurelius

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Quelques perles de sagesse d’Eckart Tolle en vrac.

1 – Dans une relation sexuelle, inconsciemment, vous chercherez la fin de la dualité au niveau de la forme, là où elle ne se trouve pas.

2 – Trois relations ratées en trois ans sont plus susceptibles de vous forcer à vous réveiller que trois ans sur une île déserte.

3 – Pour que l’amour s’épanouisse, la lumière de votre présence doit être suffisamment forte pour que vous cessiez d’être guidé par le mental.

4 – Si votre « illumination » est une auto-illusion égoïque, la vie vous présentera rapidement une expérience qui vous montrera votre inconscience.

5 – Le plus grand obstacle pour les hommes a tendance à être l’esprit pensant alors que le plus grand obstacle pour les femmes a tendance à être le corps de douleur.

6 – L’identité de victime réside dans la conviction que le passé est plus puissant que le présent, ce qui est le contraire de la vérité.

7 – Si vous pardonnez à chaque instant, il n’y aura pas d’accumulation de ressentiments qui devront être pardonnés quelque temps plus tard.

8 – Lorsque les ego se rencontrent, que ce soit dans les relations personnelles ou dans les organisations, tôt ou tard de « mauvaises » choses arrivent.

9 – Lorsque vous vivez dans l’acceptation complète de ce que vous êtes, vous mettez fin à tous les drames de votre vie. Personne ne pourra même discuter avec vous.

10 – Dans ce monde, c’est-à-dire sur le plan de la forme, tout le monde « échoue » tôt ou tard, et chaque réalisation finit par n’aboutir à rien.

11-Rien de ce qui existe à l’extérieur ne peut vous donner satisfaction, sauf temporairement et superficiellement.

12 – Rien ne dure dans cette dimension où les mites et la rouille consomment tout. Soit il se termine, soit il change, soit il subira un changement de polarité.

13 – Les choses et les conditions peuvent vous donner du plaisir, mais elles ne peuvent pas vous donner de la joie. La joie n’a pas de cause et naît à l’intérieur.

14-Beaucoup de gens ne comprennent jamais qu’il ne peut y avoir de « salut » dans rien de ce qu’ils font, possèdent ou réalisent.

15 – Chaque fois que vous vous sentez malheureux, il y a une conviction inconsciente que le malheur vous « achètera » ce que vous voulez.

16 – Si « vous » – l’esprit – ne croyait pas que le malheur marche, pourquoi le créeriez-vous ?

17 – Observez n’importe quelle plante ou animal et laissez-les vous apprendre à accepter ce qui EST, à vous abandonner au présent.

18 – Les émotions négatives récurrentes, comme les maladies, contiennent parfois un message.

19 – Tant que la négativité est là, vous devez l’utiliser. Utilisez-le comme une sorte de signal qui vous rappelle d’être plus présent.

20 – Au niveau des formes, vous partagez la mortalité et la précarité de l’existence. Au niveau de l’Être, il partage la vie rayonnante et éternelle.

21 – Votre perception du monde est le reflet de votre état de conscience. À tout moment, votre conscience crée le monde qu’elle habite.

22 – L’abandon consiste en la sagesse simple mais profonde d’obéir et de ne pas s’opposer au flux de la vie.

23 – S’abandonner, c’est accepter, sans condition et sans réserve, le moment présent. C’est abandonner la résistance intérieure à ce qui est.

24 – En vous abandonnant, vous vous reconnectez à l’énergie de la source de l’Être.

25 – Ceux qui sont guidés par l’énergie du mental, qui est encore majoritaire, restent ignorants de l’existence de l’énergie spirituelle.

26 – Prenez la responsabilité de votre vie. N’abritez en vous aucune forme de malheur.

27 – La non-résistance ne signifie pas nécessairement ne rien faire. Tout cela signifie que tout « faire » devient non réactif.

28 – Ne laissez pas l’esprit utiliser la douleur pour se créer une identité de victime.