Il existe une expression anglaise (qui a peut-être été traduite d’une autre langue) qui dit: This too shall pass, qu’on pourrait traduire en français par ceci aussi devrait passer, ou ceci aussi va passer pour les plus catégoriques.
Comme le temps, comme les choses agréables de la vie, tout passe. Notamment les choses agréables qui passent toujours plus vite qu’une visite chez le dentiste.
Tout passe, comme chacun(e) de nous passera. Dans l’histoire, comme notre tour parfois que l’on préfère passer. et parfois, on laisse passer. Avant de trépasser.
Même si nous ne sommes pas mort(e) encore, jamais mort(e) encore en fait, car encore en corps, pas mal certain qu’on le sera un jour, ou de soir. Car oui, probablement qu’on mourra. On passera à-travers le temps comme le temps nous passe à-travers, comme le temps nous rentre dedans. Pas trois fois passera, une seule fois. On passera tout droit, comme on passera aussi de l’autre bord comme le veut l’expression. Et toujours dans le domaine des expressions, celle-ci qui ne se dit presque plus désormais avec la fin des buanderies asiatiques: tu feras comme le chinois, tu repasseras.
Tout passe. Et parfois même, certains choses repassent. Parfois lentement, parfois trop vite. Plus on vieillit, et plus on dirait que ça passe vite. La vie passe, le temps passe, on passe. Et de certaines choses, on ne peut plus s’en passer.
Nous ne sommes plus ce que l’on a déjà été, mais sommes-nous déjà ce que l’on sera plus tard ? La question se pose. Car avec les algorithmes, notre passé détermine de plus en plus ce qui nous est offert, ce qui nous est donné à voir. Notre furetage passé détermine notre futur. Un peu – trop – déterministe à mon goût. On devra apprendre à sortir du moule comme des sentiers déjà explorés car sinon notre avenir est déjà tout tracé. On laisse des traces désormais, des traces qui nous menacent. Intéressante époque que celle-ci. Et un peu folle.
On dit en général que l’on ne peut changer notre passé. Et que ce passé nous influence soit en nous en construisant, ou au contraire, si nous sommes en mode réactionnel, en sens inverse en nous poussant agir à l’encontre de ce qui a déjà été pour ne pas le répéter. Chacun(e) sa façon d’agir ou de réagir. Action réaction.
Si certains affirment qu’on ne peut refaire le passé, Bashar avance au contraire qu’on peut recréer notre passé à partir du présent, qu’on peut réinterpréter ce qui s’est passé à la lumière de qui nous sommes aujourd’hui. Vous créez votre passé à partir du présent dit-il. Intéressante perspective qui nous dévictimise, qui nous libère du poids de nos expériences passées.
Bashar dit aussi que Le temps et l’espace sont des illusions et que tout existe en même temps, que nous ne voyons que ce que nous sommes à l’écoute de la vibration que l’on peut voir. Extrême relativité spatio-temporelle, comme existentielle car vu ainsi, qui voulons-nous être ? Qui pouvons-nous être ? Petites questions légères d’un vendredi de mai.
Alors passé, présent et futur, du pareil au même ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Peut-être. De toute façon, sur la pointe de l’iceberg de ce présent, tout ce que l’on a déjà été, comme tout ce que l’on sera éventuellement, peut être un cadeau si on le conçoit ainsi. Ou pas un cadeau la vie pour d’autres. Notre choix dit-on. Joyeux Noël.
Mais au final, tout ce que l’on peut être maintenant est qui l’on est. Avec tout ce qui nous motive, nous fait bouger, avec notre entière lignée familiale logée dans les cellules, avec l’histoire entière de l’humanité en nous, et nous dedans.
Car nous portons tous et toutes le monde entier en chacun(e) de nous, tous univers compris. Nous l’avons toujours porté et le porterons peut-être aussi toujours, peut-être même après notre mort car le corps de nous délimite pas. Nous sommes le monde, et ce nous, ce moi multiplié des milliards de fois en des corps étrangers, n’est pas ce qui nous limite et nous définit. Pas plus que le passé ni l’avenir fait de nous qui nous sommes maintenant.
Nous sommes la trame sur laquelle passe le temps et notre conscience du temps qui passe, nous sommes le fil, et le sans fil, oui fils et filles de la création, enfants de la grande récréation humaine.
Nous sommes le vent qui danse, nous sommes le temps qui pense et qui dépense. Nous avons été, nous sommes et nous serons pour l’éternité. Ici, maintenant, tout le temps, sans temps. Éternellement.
La Vie à l’état pur, la Vie au-delà d’une présence qui l’observe, au-delà d’une présence qui s’observe observer le temps qui passe. La Vie sur laquelle nous ne laisserons aucune trace. La Vie, sans filtre, la Vie avec laquelle on flirt, la Vie dans laquelle on fitte, ou pas, la Vie sur laquelle on glisse ou surfe, Ze Life sur laquelle on rap ou se râpe.
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Il est absolument impossible de parler de la véritable condition de la Présence Radieuse. C’est absolument infiniment ouvert et infiniment insoluble. Le fait marquant est que vous l’êtes. Vous n’êtes aucune des perspectives partielles qui s’y présentent. Vous n’êtes pas limité à être l’une de ces perspectives. Vous êtes tous pratiquement comme vous êtes tous les rêves dont vous rêvez la nuit sans limitation. Vous êtes celui qui fait le rêve, qui expérimente le rêve, et vous êtes immergé dans le rêve sans être limité à aucun des rêves particuliers.
Regardez n’importe quelle chose qui semble apparaître comme une certaine chose. Si vous vous détendez simplement et faites l’expérience de ce qui est réellement là, cela s’ouvrira et se présentera avec une mer infinie et sans fond de qualités savoureuses et de plénitude…
Quand on essaie de le concrétiser, cela devient un désastre car on se retrouve dans la douleur et la confusion. Plus vous lâchez prise et laissez les choses telles qu’elles sont, plus vous appréciez pleinement et vous engagez pleinement dans ces différentes dimensions. Lorsque vous essayez de saisir l’un d’entre eux ou de le concrétiser, vous perdez en réalité la plénitude de ce qu’il est.
Le summum de la sagesse dans la vie est de la laisser couler. Laissez les énergies être ce qu’elles sont et faites ce qu’elles font. N’essayez pas de leur donner un sens, de les cartographier, de les saisir ou de ralentir. Il n’y a pas de freins. Laissez tomber.
La conscience est un mythe. Il n’y a aucune prise de conscience. Cela ne peut pas être décrit. Il n’y a vraiment rien. Il n’y a pas de dimensions. Il n’y a pas de conscience. Nous en parlons avec ces termes parce qu’il est utile de démanteler la structuration plus lourde à laquelle nous sommes habitués dans notre cadre de référence humain normal. En réalité, tout cela n’est que du pur miracle. Tout cela est absolument non structurel et indifférencié. Ou non. Ce n’est rien, mais ce n’est rien non plus. Tous ces concepts comme la conscience ou la conscience sont des jouets pour enfants. Ce sont des jouets d’enfants puissants, mais à un moment donné, on les lâche. Et tu vis.
by Peter Brown, – This That is, via Joan Tolifso,