
– Eckart Tolle
C’est le printemps. C’est la saison des pensées. Comme le sont l’été, l’automne et l’hiver.
On pense en toutes saisons. On pense tout le temps, sans arrêt. Pensées, pensées, pensées.
En fait ça pense tout le temps. À notre insu.
Alors que la pensée est le mouvement perpétuel, le contenant, les pensées sont les petits morceaux d’idées qui passent par là, le contenu.
D’ailleurs avec l’âge, on dirait qu’oublie de plus en plus souvent à quoi on pensait il y a quelques minutes à peine. La pensée semble se découdre.
Mais ça continue à penser de tous bords tous côtés. Le festival de la pensée dans nos têtes tout au long de notre vie.
Une très bonne idée de ne pas croire tout ce qui nous passe par la tête. Car la plupart ne fait que nous passer à-travers, ne fiat que passer par nous mais ne vient pas de nous. En fait, rien ne vient vraiment de nous. Tout ne fait que passer.
Nous sommes né(e)s vierges, avec une machine à pensées – et à penser – flambant neuve et à coup de croyances et d’idées fondées ou pas, on nous a rempli la caboche. Et depuis, la machine tourne. Sans arrêt.
Et une fois de temps en temps, la vie – des gens, des situation, des événements – nous bouscule et notre cadre de pensées s’agrandit, prend de l’expansion, change de track.
Et alors Euréka ! Plus d’espace se crée, plus de possibilités apparaissent, et plus la vie peut s’imaginer différente, ouvrante, plus de possible émerge.
Alors plutôt que de croire tout ce qui roule en boucle en nous, observons. Respirons, observons, et laissons passer.
Car de toute façon, la grande majorité de la matière première qui nous passe par la tête n’est que du vieux stock recyclé. Que très peu de nouvelle matière qui se présente à nous. Car les mots et les concepts sont souvent limités, finis. Leur arrangement demande de l’observation, et du détachement.
Définitivement, la vie est une interminable saison des pensées, observées. Alors sautons dans le champs et observons. Ça déroule, et déroule, et déroule.
Observez celles-ci, les plus belles.
