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LES PENSÉES NE SONT PAS TOUTES DES FLEURS

Observez vos pensées, ne les croyez pas.
– Eckart Tolle

C’est le printemps. C’est la saison des pensées. Comme le sont l’été, l’automne et l’hiver.

On pense en toutes saisons. On pense tout le temps, sans arrêt. Pensées, pensées, pensées.

En fait ça pense tout le temps. À notre insu.

Alors que la pensée est le mouvement perpétuel, le contenant, les pensées sont les petits morceaux d’idées qui passent par là, le contenu.

D’ailleurs avec l’âge, on dirait qu’oublie de plus en plus souvent à quoi on pensait il y a quelques minutes à peine. La pensée semble se découdre.

Mais ça continue à penser de tous bords tous côtés. Le festival de la pensée dans nos têtes tout au long de notre vie.

Une très bonne idée de ne pas croire tout ce qui nous passe par la tête. Car la plupart ne fait que nous passer à-travers, ne fiat que passer par nous mais ne vient pas de nous. En fait, rien ne vient vraiment de nous. Tout ne fait que passer.

Nous sommes né(e)s vierges, avec une machine à pensées – et à penser – flambant neuve et à coup de croyances et d’idées fondées ou pas, on nous a rempli la caboche. Et depuis, la machine tourne. Sans arrêt.

Et une fois de temps en temps, la vie – des gens, des situation, des événements – nous bouscule et notre cadre de pensées s’agrandit, prend de l’expansion, change de track.

Et alors Euréka ! Plus d’espace se crée, plus de possibilités apparaissent, et plus la vie peut s’imaginer différente, ouvrante, plus de possible émerge.

Alors plutôt que de croire tout ce qui roule en boucle en nous, observons. Respirons, observons, et laissons passer.

Car de toute façon, la grande majorité de la matière première qui nous passe par la tête n’est que du vieux stock recyclé. Que très peu de nouvelle matière qui se présente à nous. Car les mots et les concepts sont souvent limités, finis. Leur arrangement demande de l’observation, et du détachement.

Définitivement, la vie est une interminable saison des pensées, observées. Alors sautons dans le champs et observons. Ça déroule, et déroule, et déroule.

Observez celles-ci, les plus belles.

DÉ/FB/ROQUER

Dans un monde où se multiplient les distractions, crée de l’espace pour le vide.

De plus en plus, je considère quitter FB, le seul zéro social que j’utilise pour garder contact avec mes ami(e)s de par le monde. Là où je poste aussi mes petits colliers de mots.

Je ne suis pas encore complètement décidé mais il y a de plus en plus de désagréments sur ce foutu fourbu réseau. Chaque nouvelle demande d’amitié s’avère suspecte désormais. On nous bombarde de publicités et les pièges virtuels à cons bien réels y pullulent de plus en plus. De plus en plus de malveillants aussi. Sans compter l’arrogance de leurs dirigeants face aux intentions et tentatives des gouvernements de les policer un peu.

Je considère m’en éloigner temporairement – du moins pour l’été car avec le beau temps, tout naturel de vouloir jouer dehors davantage et de s’éloigner des écrans autres que solaires – ou de façon permanente, je ne sais pas encore.

Mais je suis ambivalent. Et lent.

Je suis un gars sociable de nature, un gars du social. Je suis curieux, j’aime la beauté et au début c’était surtout ce que l’on croisait quand on s’y promenait.

De plus, j’aime prendre des nouvelles de mes ami(e)s et connaissances de par le monde et c’est par là que ça passe. Il serait bien difficile pour moi de concevoir ne plus entretenir mon cercle social local mais encore plus l’international. Mais je considère, je considère.

Envie de laisser tomber aussi les nouvelles qui nous rendent toujours plus inquiets et déprimés, sans que ça ne change grand chose qu’on connaisse tous les désastres du monde entier. Même si on doit quand même minimalement rester au courant de ce qui se passe sur notre boule. Car notre monde après tout.

Mais parfois, on en vient à avoir les yeux et la tête trop pleins, débordants, ce qui finit par affecter notre coeur. Tant de distractions qui finissent par brouiller notre vision non seulement du monde mais de soi aussi.

Alors il devient parfois nécessaire et essentiel même de re créer de l’espace pour le vide, pour du plus lent, pour explorer le néant en dehors comme en soi, pour plus de silence. Pour tout simplement se déposer, et ralentir.

Faire un feu, le contempler, et écouter les rainettes.

Jouer de la musique.

Lire un livre.

Marcher dans la forêt.

Parler à une seule personne à la fois.

Travailler de ses mains.

Créer de la beauté concrète sous diverses formes.

Voilà mon programme de l’été.

Pas encore rendu à tirer la plogue, mais pas loin.

À suivre.

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TRANSFORMATEURS
Shiv, vous avez souvent parlé de la façon dont vous vivez une grande intimité avec la vie. Comment fait-on pour développer ce genre d’intimité? La sensibilisation est-elle la clé ? Je ne vis pas ce genre d’intimité avec la vie que vous décrivez…

Je me demande si vous avez déjà écouté un morceau de musique et vous y êtes donné si complètement – que le temps s’arrête et que la musique remplisse toute votre conscience.

Je me demande si vous avez déjà été tellement submergé par le chagrin que les sanglots profonds et déchirants de votre détresse enveloppent tout l’espace et le temps.

Je me demande si vous avez déjà ri si fort et si hystériquement que le monde s’arrête et que ce n’est que le dernier souffle d’air dans vos poumons qui peut le faire redémarrer.

Je me demande si vous avez déjà été tellement consumé par la rage que votre conscience quitte votre corps et regarde votre être tout entier se consumer par les flammes.

Je me demande si vous avez déjà été touché par votre amant de telle manière que chaque cellule de votre corps s’aligne unanimement et instantanément sur son énergie sensuelle comme la limaille de fer sur un aimant.

Je me demande si vous avez déjà ressenti la sensation exaltante de soulagement global qu’un verre d’eau fraîche procure par une journée torride où vous êtes complètement desséché.

L’intimité avec l’instant prend des formes infinies. Aucun n’est durable. Ils n’ont pas non plus besoin de l’être. Car l’instant est en perpétuel mouvement et avec lui nos manières de vivre l’intimité avec lui.

Votre problème n’est pas que vous luttez pour être intime avec la vie.
Votre problème est que vous avez du mal à être intime avec la vie de la manière dont vous avez idéalisé l’intimité à laquelle vous ressemblez.

Vous préférez le genre d’intimité de bonheur que le genre de chagrin.
Vous préférez le genre d’intimité du rire que le genre de rage.
Vous préférez le genre d’intimité pacifique que le genre d’anxiété.

Chaque instant est intime.

Lorsque vous êtes perdu dans vos pensées, c’est parce que vous êtes intime avec vos pensées.

Lorsque vous êtes distrait par votre téléphone, c’est parce que vous êtes intime avec votre téléphone.

Lorsque vous êtes stressé par votre travail ou vos finances. C’est parce que vous êtes intime avec l’histoire de votre vie.

Lorsque vous vous inquiétez de ce que les autres pensent de vous, c’est parce que vous êtes intime avec votre image déformée de vous-même.

L’être humain ne manque pas d’intimité. Nous nous perdons pour toujours dans les choses, les gens, les événements, les idées, les opinions et les institutions qui nous entourent.

La vie prend toutes ces formes – de pensées, d’objets, d’expériences, d’événements, de personnes, d’opinions – et nous oblige à être intime avec elle À TRAVERS ses diverses formes.

La vie change de forme tout le temps. Et nous changeons de forme avec lui.

Nous sommes des métamorphes et cette capacité même témoigne de notre capacité d’intimité.

Lorsque la vie est dure, nous répondons par la résistance. Quand la vie est douce, nous réagissons avec facilité. Lorsque la vie est incertaine, nous réagissons par la peur. Lorsque la vie est sécurisée, nous répondons avec confiance.

Quand la vie est compliquée, nous répondons avec confusion.

Lorsque la vie est simplifiée, nous répondons avec soulagement.

Cela signifie que nous sommes en phase avec la façon dont la vie se manifeste pour nous.

Nous sommes comme des partenaires de danse. Quand la vie met le pied en avant, nous remettons le nôtre en arrière. Quand la vie recule, nous mettons le pied en avant.

Quelle plus grande intimité peut-il y avoir que deux moitiés fonctionnant comme un tout ?

Comme je l’ai dit, vous ne le percevez peut-être pas de cette façon. Mais c’est uniquement parce que vous avez été inculturé pour développer une vision biaisée de la vie. Vous avez subi un lavage de cerveau pour croire que l’intimité doit toujours être agréable.

Pourquoi?

L’étreinte d’une mère peut être profondément intime. Se faire frapper au visage peut aussi être une expérience profondément intime.

L’intimité peut ressembler à l’amour, à la dépression, à la joie, au chagrin, à l’excitation, à l’ennui, à l’expansion, à la contraction.

À chaque instant, nous sommes entièrement et complètement abandonnés à l’expérience de ce moment d’une manière tout à fait intime. Nous n’avons pas le choix de la manière dont nous réagirons. La vie induit simplement la réponse de notre part en proportion de ce qu’elle exige.

C’est comme un pianiste qui joue du piano. La musique est ce qui se produit lorsque différentes notes sont jouées successivement avec peu ou pas de pause entre elles. Chaque fois qu’un doigt relâche une touche du piano, une autre touche est enfoncée.

Nos expériences de vie sont comme les touches d’un piano.
La colère est une clé. La joie est une clé. L’ennui est une clé. L’anxiété est une clé. Le bonheur est une clé. La peur est une clé. La paix est une clé. L’amour est une clé.
Si votre idée de l’intimité est de jouer la même note idéale encore et encore, c’est une compréhension erronée. Car ce n’est pas ainsi que l’on fait de la musique.

La musique est faite en jouant toute la gamme de touches.

L’intimité est la pression de contact du doigt avec la touche du piano qui produit la vibration du son.

L’intimité est la pression de contact de la conscience avec l’expérience de vie qui produit la vibration d’une expérience consciente.

Vous êtes toujours intime avec la vie. Ce ne sont que vos propres idées fausses qui vous empêchent de voir cela.

Il n’y a rien que vous puissiez « faire » pour développer l’intimité. Développer plutôt la perspective à la place.

La vie se passe comme cela se doit.

Et vous répondez comme il se doit.
Il n’y a aucune disharmonie dans tout cela.
La souffrance et la douleur sont des symptômes de discorde.
Ce ne sont que des facettes différentes de cette intimité que nous partageons avec la vie.

Nous sommes des métamorphes nous moulant perpétuellement dans le conteneur dans lequel nous nous trouvons – la vie elle-même.

–Shiv Sengupta, Advaitaholics anonymes via Joan Tollifson

LE SE RE CON/NAÎTRE

J’ai jadis entretenu des milliers de désirs, mais face au désir de TE connaître, tous les autres ont disparu.
– Rumi

Mais à qui donc s’adresse notre cher Rumi ? Qui est ce TE ? Ce you à qui il parle.

Au bien-aimé ultime ? Ou à sa douce incarnée ? Ou encore à lui-même, soit la partie de lui qui est plus grande que lui-même ?

Nous sommes – plausiblement ? possiblement ? probablement ? ou pas – tous et toutes dépositaires de Dieu, du Grand Esprit, de la Force ou de la Fleur de vie, c’est selon, les appellations qu’on atribue à cette Grande Vie.

Tous et toutes de petites parcelles de cosmos incarnées, des petits tas de poussière d’étoiles en action sur cette grosse boule d’eau bleue et de forêt verte qui tourne sur elle-même dans l’infini. Avec 8 milliards d’humain(e)s, d’autres milliards de formes de vie, animale, minérale et végétale.

Ce que nous oublions souvent toutefois, pris et prises dans nos histoires personnelles que nous pensons réelles, très ou trop ancré(e)s dans ces corps passagers. Mais ce corps physique, qui nous permet de percevoir, est tout de même notre véhicule actuel, et nos sens, nos portes d’accès à plus grand que nous.

Alors quand on se parle, quand on parle à Dieu ou à l’un de ses multiples noms d’artiste, à qui parle-t-on ? Sommes-nous entendus ? Ou ne parlons pas toujours seul(e) au fond ?

Et quand on prie, à qui s’adresse-t-on ?

Et est-ce vraiment si important de savoir au fond ?

Petites questions toutes simples et légères en ce lundi matin de fête des Patriotes, fête de Dollard ou fête de la Reine. Vous voyez les appellations ? Du pareil au même. Congé anyway. Pour certain(e)s du moins.

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Et ci-bas, Osho au sujet du désir ultime

PLAGE DE VIE & VIE DE PLAGE

Ma douce et moi on arrive de quelques jours à la mer.

À la plage surtout.

Dans le Maine, tout près. Et un peu frais, mais plus que parfait car trop frisquet pour les hordes de touristes.

Alors on avait les plages presque à nous. Grand luxe. Et grand espace.

On a marché, et marché, et encore, pieds nus. On a cueilli des roches, comme des enfants. On s’est fait venté dessus, jusqu’à dedans, et à-travers. On s’est éventé, pour laisser aller le vieux stock.

On a suivi les flots. Observé les marées, hautes, et basses, and on and on. Et apprécié les marais. Et écouté les oiseaux. Et trouvé si cute les bécasseaux (sand piper).

La vie simple quoi, vie toute simple de bord de mer. Marcher, manger, dormir.

On a suivi le flow, comme les flots. Quelque part entre la discipline du corps qui demandait exercice, et le grand air salin, l’espace infini, et le surrender, ce verbe, mais aussi un nom, difficile à traduire car tant de possibilités. Mais plusieurs très beaux dans la liste quand on pense à se laisser porter par la vie.

En somme, le surrender constitue ultimement une sorte de qualité d’être – et un non faire – qui requiert de simplement se laisser porter par les flots, par le flow.

Go with the flow diraient les gens du Maine, et les matl’eau 😉 Don’t even go with the flow dirais-je plus tôt que tard, et laissons-nous porter par le flow des flots, laissons-nous couler avec la vie.

Comme font les mers avec leurs incessants mouvements stimulés par la lune, comme tout ce que l’eau entraîne dans ses flots et qui échoue éventuellement sur une plage. Même les roches finissent par se laisser polir par la vie. Polissons-nous, ou plutôt laissons-la nous polir. Que la vie nous polisse.

Alors retour au bercail, et à la poutine de la routine, avec beaucoup à faire. Flot de courriels auxquels répondre, mais avec du flow au coeur, et à l’âme, du swing au popotin, avec un élan de légèreté et du mouvement marin dans tout le corps. Et floush et floush disait la mer.

Entre discipline, qui vient si naturellement quand on fait ce que l’on aime ou qu’on aime ce que l’on fait, et aisance – un autre choix personnel pour surrender. Laissons-nous porter par le flow, dansons avec le flow, naïvement, comme des flots.

L’été peut commencer maintenant.

Non, il n’a pas neigé là-bas, contrairement à ici, mais pas loin (au Vermont si, nous a-t-on dit en route). Si ça peut vous consoler. Car on se compare toujours un peu. Même si on se dit qu’il ne fait pas le faire. D’un babord comme de l’autre. À nous de choisir le bon. Ou pas.

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Lors de ce voyage, avec des communications au strict minimum, détox numérique voulue, une amie me disait qu’elle avait hâte de lire mon prochain billet. J’ai trouvé l’expression belle. Et je vais l’adopter.

Car depuis les 12 années que j’écris chroniquement, first thing in the morning la plupart des jours que la vie m’accorde, je disais que j’écrivais des chroniques. Un peu pour le jeu de mots car ce l’est devenu au fil du temps, chronique je veux dire, pour moi d’écrire.

Billet selon le Larousse en ligne
1- Lettre très courte rédigée rapidement
2- Petit carton ou papier imprimé constatant un droit ou une convention, en particulier donnant accès quelque part
3- Petit article de journal, de caractère plaisant ou satirique
4- Titre de transport donnant droit à un trajet déterminé effectué par un quelconque moyen de transport payant.

Bienvenue à mes billets. All aboard, le monde à babord !

COEUR ENFLAMMÉ & ÂME CHANTANTE

La beauté est un coeur enflammé et une âme enchantée. – Khalil Gibran

Au-delà des mots et des tentatives d’explication et de compréhension, la beauté.

Au-delà les choses et les gens, la vie qui s’écoule.

Derrière les pensées qui entravent souvent le flot cru de la vie, une petite flamme de conscience au coeur du poste d’observation, petite lueur. Qui regarde, remarque, observe, prend note. Sans juger, ni calculer, ni vouloir savoir.

Tout simplement ici, calme, brûlant.

Et un coeur enchanté. Toujours en quête de beauté en ce vaste monde. Le mien comme le vôtre. Le nôtre.

Avec le temps qui passe, toute cette beauté qui demeure, persiste et mûrit.

Lentement, mais inévitablement. Doucement surtout. La beauté, toujours. Ici.

En ce matin calme et paisible, au seuil de quelques jours à la mer avec celle qui garde la flamme vivante dans mon coeur brûlant, assis à l’écran, ce moment, tout bonnement, et que ces quelques souhaits de beauté et de joie envoyés à l’air libre vers vous, rares paires d’yeux qui croiseront ces lignes au gré du hasard. Intimité permise par une écriture à circuit fermé.

Le coeur enflammé et l’âme chantante, la vie coule tout doucement. Cette vie, notre vie à tous et toutes. La même seule et unique.

Coeurs enflammés et âmes chantantes.

Aho et Amen !


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Il faut avoir une musique en soi si on veut faire danser le monde…
~ Friedrick Nietzche via Alain Nyala

POUSSÉES D'(IN)CONSCIENCE

Il y a un prix à payer pour chaque «poussée de conscience». Il est impossible de devenir plus sensible au plaisir sans devenir proportionnellement aussi sensible à la souffrance.
– Alain Watts

Cette citation met bien en mots un certain ressenti en moi qui prend place depuis un bon bout de temps déjà.

Autant une certaine ouverture – qu’elle soit dite de conscience ou tout simplement une plus grande sensibilité en soi donc inévitablement en lien avec le monde extérieur – nous amène à percevoir davantage le menoum menoum que le beurk et le ouach. En nous comme en dehors.

Autant les peaks de conscience nous font monter de plus en plus haut dans les cieux – vamos subir – autant les descentes ici-bas sont prononcées. Et dans les mêmes mesures on dirait bien.

Autant nous nous mettons à pouvoir apprécier l’immense et grande beauté du monde, notamment la nature et les enfants – autant la laideur nous saute aux yeux avec la même intensité.

Autant nous ne pouvons plus que vivre avec sincérité et une plus en plus grande transparence, autant la fausseté et les mensonges nous apparaissent dans tout leur lumière. En soi, comme en dehors.

Car si elles sont véridiques, ce que j’aime nommer poussées de conscience, ces expansions perceptuelles nous révèlent tout tout tout, le beau comme le moins, le vrai comme le faux, le conscient mais aussi et surtout peut-être l’inconscient. Car lorsque la lumière éclaire, elle pointe en premier lieu vers qui l’entrave.

Lorsque notre capacité de voir, de sentir, de percevoir, nommez-le comme vous voulez, grandit, notre regard voit l’harmonie tout autant que le tumulte et le chaos.

Lorsque nous devenons meilleur(e)s à voir le vrai, le faux apparait dans la même mesure. En soi, comme en dehors.

Il est naturel de ne vouloir que le meilleur, que le beau, que le bon. Mais sans son contraire, ces qualités ne sont rien. Et si on prétend vouloir devenir plus conscient(e), il est inévitable de plonger dans ses zones d’inconscience. Car qu’ainsi que la conscience peut grandir: en éclairant l’inconscient. Pas toujours la première chose qu’on veut voir.

Plein de beauté en ce bas monde. Mais plein d’horreur aussi. L’un vient avec l’autre pourrait-on dire. En tous cas, l’un ne vient pas sans l’autre. Et rien n’est neutre, ni sans son contraire ni opposé.

De toute façon, selon Épictète, les gens ne sont pas dérangés par les faits perçus, mais plutôt par leurs perceptions de ces faits.

Et de toute façon, aucun fait n’est neutre en soi, il nous arrive toujours par divers filtres d’interprétation. Filtres qui ont inévitablement des racines émotives, culturelles et existentielles. Alors inévitable b’observer qui observe non ?

50 nuances de gris vous dites ?

Du gris à l’infini je crois plutôt. Arc-en-ciel et toutes couleurs et dégradés compris.

Ça va bien aller. Et parfois moins bien. À nous d’apprendre à faire avec, et à voir soi comme le monde avec une certaine relativité. Car parait que tout l’est.

PEUR D’AVOIR PEUR

La seule façon de ne pas avoir peur est de comprendre que vous aurez peur parfois, et que cela est naturel. Ce n’est pas la peur qui vous arrête de faire quelque chose. C’est la peur d’avoir peur.

J’ai traduit to be afraid par avoir peur, mais j’hésitais entre avoir peur ou être apeuré(e). Car que l’on le veuille ou pas, on en revient souvent au fameux choix entre être et avoir.

Être en état de peur, être apeuré(e), ou avoir la peur en soi, au ventre, au coeur ou ailleurs, du pareil au même non ? Deux façons de dire la même chose ? Ou presque ? Ou pas ?

Être apeuré(e) semble à première vue plus impliquant que d’avoir de la peur en soi. Mais au-delà de la stricte sémantique, les deux états sont semblables. Selon que l’on se conçoive davantage un être d’état ou un être d’avoir.

Être en vie, ou avoir une vie ?

L’anglais me semble davantage une langue d’état, comparativement au français qui semble davantage avoir et posséder.

Quelques exemples.
I am scared = j’ai peur, I am hungry = j’ai faim, j’ai soif = I am thirsty.

Je pense donc je suis, je sens et je suis ou j’ai des pensées et des émotions qui me passent par la tête, le coeur et le corps.

Pour en revenir à la peur, les principales peurs humaines sont probablement la mort, la souffrance, l’abandon, l’humiliation, la disparition. Et quelques autres on the side bien sûr.

Si plusieurs humain(e)s disent ne pas avoir peur de mourir – ce que l’on verra bien pour de vrai en temps et lieu – plusieurs avouent toutefois avoir peur de souffrir, ou avoir peur que leurs proches souffrent. Mais comme l’affirme ici Montaigne: une personne qui a peur de souffrir souffre déjà de ce dont elle a peur. Pensons-y.

Simple à dire mais allez le dire à quelqu’un(e) qui a peur, que ce soit de mourir ou de souffrir. Pas moins pénible pour elle. Et quand la peur nous tient, bien difficile de s’en débarrasser.

Parfois c’est la peur qui nous tient, et parfois, c’est nous qui la tenons et ne la laissons pas aller. Car parfois, la peur réconforte aussi. Certains ont peru d’avoir peur, mais d’autres aiment ça. D’où les films d’horreur. J’ai peur donc je vis. Je suis apeuré, donc je suis.

Donc a-t-on la peur en soi ou sommes-nous la peur ?

Petite – ou grande – question existentielle, mais aux répercussions similaires.

Peut-être que la réponse juste consiste tout simplement à se permettre d’avoir ou d’être la peur quand la peur se manifeste en nous et autour de nous.

Car si on pense à l’avenir comme on le fait tous et toutes parfois, et particulièrement en ces temps incertains, il est quasiment inévitable de ressentir une certaine crainte, une inquiétude, ou une peur bleue, ou d’une autre couleur, devant les menaces qui nous se dressent devant nous.

Que ce soit peur pour soi, pour ses enfants ou petits-enfants, la peur est bien réelle.

Et chacun chacune de nous doit apprendre à vivre avec. Comme la souffrance quand elle se présente.

Et il n’y a pas d’autre choix que de la ressentir quand elle nous passe dedans ou autour, de la reconnaître et de l’accepter.

Qu’on la soit, ou qu’on l’ait. Qu’elle soit réelle, ou imaginée. Qu’on la laisse se consumer. Car elle vient, et va. Tout naturellement.

PEUR ET PAIX

La peur ne prévient pas la mort, elle entrave la vie.
Et l’inquiétude ne protège pas contre les problèmes à venir, elle ne fait que perturber la paix du moment.

Parfois, nous sommes anxieux lorsque nous pensons à l’avenir. Avec raison, ou pas. Mais toujours un peu oui. Car par définition, l’avenir est tout à fait incertain. Et imprévisible.

Que ce soit en lien avec l’état de la planète, avec notre santé physique, ou financière et matérielle, ou encore avec la plus grosse des peurs qui soit, la mort, l’avenir peut toujours s’avérer inquiétant. Surtout si on s’associe beaucoup à notre corps qui ne fait que passer.

Sauf que, bonne nouvelle, et je ne vous apprends rien évidemment, l’avenir n’existe pas, comme le passé d’ailleurs. Alors regretter le passé ou s’inquiéter pour plus tard est plutôt inutile on en conviendra.

L’avenir n’est qu’un collier de petits moments présents qui se succèdent les uns à la file des autres. Parfois, presqu’un copié-collé du moment précédent, parfois une toute autre partie de balle.

Si on peut facilement comprendre qu’il ne sert à rien de s’inquiéter pour plus tard, il est parfois difficile de ne pas s’emmêler les pieds, et la tête surtout, devant les éventuelles menaces qui pourraient survenir. Ainsi faite la vie. Et le risque en fait inévitablement partie. Et certain(e)s d’entre nous sommes assez habiles à nous inventer un avenir rempli d’embûches, et d’imaginer les multiples conséquences qui pourraient en découler.

Le conditionnel est la conjugaison préférée de l’avenir, davantage que le futur simple en tous cas. Et avec des si, on fait beaucoup de musiques de film d’horreur.

Plusieurs jeunes sont aujourd’hui éco-anxieux. On peut les comprendre. Sauf qu’à la vitesse à laquelle nous maganons la planète, c’est toute l’humanité qui a raison de s’inquiéter, plus vieux et vieilles inclus.

Nous sommes en train d’épuiser la terre même sur laquelle nos vivons. Et comme nous sommes la terre même sur laquelle nous vivons, c’est notre existence même qui est possiblement en jeu. Car fort probable que la Terre va réussir à s’adapter, mais moins certain pour nous les humains qui lui marchent dessus. À suivre et à survivre.

Alors on fait quoi ?

Profitons de chaque moment car rien d’autre n’existe. Et même chaque moment passe tellement vite qu’on ne peut en saisir aucun.

On ne peut que laisser couler le temps entre nos doigts, avec confiance dans le grand plan cosmique, s’il en existe un et si pas, dans le simple flot de la vie.

Laissons rouler le bon comme le moins bon temps qui passe avec résignation, pas une résignation défaitiste mais simplement réaliste, car quoi faire d’autre ?

Oh, on peut bien résister un peu si on veut au temps qui passe, mais plutôt futile car ce temps continuera de continuer à passer. Le temps est comme l’eau, il amène tout sur son passage.

Et malgré cet apparent défaitismes face à l’avenir qui déroule de plus en plus vite, nous sommes aussi en train de prépare l’avenir. On ne sait pas si ce sera assez ou assez vite. Seul le temps, et les catastrophes à venir, nous le dira. Espérons le mieux mais préparons-nous pour le pire.

Alors une respiration à la fois, chaque pas dans la foi, développons cette sorte de confiance en la vie qui est aussi plus grande que la simple confiance. La foi est en quelques sorte cette confiance aveugle qu’on a pas vraiment le choix de développer car la lumière de la vie est éblouissante, et le mystère plus grand que soi.

Et pas parce qu’on ne comprend pas ou qu’on ne voit pas la suite que l’on doit s’en faire. La vie en fera à sa tête de toute façon, avec notre aide ou malgré notre résistance.

Ainsi soit-il, et sera-t-il.

VIVE LE DÉSIR LIBRE !

Une passion sans cause particulière génère une intensité libre d’attachement, mais lorsqu’une passion a une cause spécifique, il y a attachement, et tout attachement est source de souffrance. – J. Krishnamurti

Cette citation de Krishnamurti me rappelle les mots du Bouddha en lien au désir qui constituerait la racine et la source de toute souffrance humaine.

Je dis LE Bouddha, comme je dis LE Christ, car selon ce que je saisis d’eux, ces personnages ne furent pas seulement des hommes; ils me semblent plutôt avoir été la réalisation de notre potentiel d’humanité, ce potentiel que nous partageons et portons tous et toutes.

Pour cette raison d’après mon humble avis qu’on ne doit pas trop s’attacher à leur personnalité mais davantage au potentiel qu’ils inpirent, au plus grand qu’eux contenu en eux. Ce que nous couvons nous aussi chacun chacune. Car au-delà de notre petit moi, nous sommes plus grand(e)s que nous.

Un peu comme l’affirme cette citation de Khalil Gibran: une goutte d’eau contient tous les secrets des océans; dans un endroit en vous se trouvent tous les potentiels de l’existence.

Mais certains croient que leur personnalité est une fin en soi, alors que ce n’est que la graine de leur possible manifestation.

Mais dans la foulée des mots du Bouddha, on aime bien dénigrer le désir. Car si le désir est la racine de toute souffrance, qui veut désirer pour éventuellement souffrir ? Seul(e) un(e) masochiste 😉

Mais si on ramène le désir à sa plus simple expression, à son plus essentiel dénominateur, ce qui serait un désir sans cause, un désir libre d’objet, cette énergie du désir est celle qui nous amène à vouloir vivre au maximum, à vibrer en totalité, à ce que chaque cellule de notre corps jouisse tout simplement d’être en vie, totalement remplie d’énergie, car le désir n’est qu’énergie, volonté de vie, énergie vitale.

Le désir est notre énergie vitale au-delà de toute peur, de tout calcul, de toute notre petitesse. Le désir est goût du risque, actions non-calculées, nos sauts dans le vide de la vie. Avec tout ce que cela implique.

Ainsi, plutôt que d’avoir peur de nos désirs, de vouloir les limiter, les ratatiner, et nous garder petit(e), et de croire que tout désir soit négatif, osons nos désirs, actualisons-les. Sautons dans le désir. Désir pour soi tout d’abord, mais qui se traduisent aussi par résultats pour le bien du plus grand nombre.

Et considérons simplement le désir comme une simple source d’énergie, comme notre vitalité comme le umph de la vie.

En actualisant tout d’abord nos plus petits désirs, les plus simples, les moins signifiants, les plus atteignables, en se mettant en action pour le simple plaisir de bouger, de se réaliser.

Et au fil du temps, petits désirs deviendront grands, et ces petits désirs initiaux perdront leur cible, et deviendront simplement un grand désir de vivre tout ce que la vie nous invite à vivre, le menoum menoum comme le yark et le beurk !

Alors Dai-me a vida, donne-moi la vie, donne-moi tout ce que tu considères que j’ai besoin pour grandir, apprendre, et devenir de plus en plus humble devant ta grandeur et ton mystère.

Pour finalement en arriver à un désir pur, libre d’attente et de résultats. Pour en arriver au bout de la route à un simple désir d’être vivant(e), tout simplement, mais totalement.

Osho, ci-bas dans un discours intitulé The Smokeless Flame, offre une autre perspective du terme désir, dans ce qui constitue pour moi l’essence de son enseignement. Enjoy !

GROS MÉNAGE DU PRINTEMPS

S’il veut renaître de ses cendres, le phoenix doit brûler. – Octavia E. Butler

On dirait que le monde est en

cette semaine.

Je ne sais si c’est la

du Wesak ou encore le début de

ou tout simplement les hauts et les bas de la vie ordinaire mais me semble que ça brasse dans la cabane humaine cette semaine.

Ici ce sont de grandes pluies qui provoquent des inondations, coupant des routes et inondant maisons, alors qu’ailleurs les chaleurs annoncent un été de plus en plus chaud en ce printemps hâtif.

Sans pouvoir comparer avec le passé car le présent qu’on a dans les yeux nous semble toujours pire et plus dramatique que le bon vieux temps – qui dans les faits n’était ni meilleur ni vieux – les temps actuels sont rock n roll.

À la lueur de ce qui se passe depuis quelques années, le vieux stock de la planète semble vouloir remonter à la surface et être mis en lumière pour être purifié.

De nos jours, les concepts de vérité et de réalité se réinventent sous la loupe de l’intelligence artificielle, alors que les nouvelles sont plus fakes que jamais. Quoi que l’ère moderne n’a pas le monopole de la propagande, elle n’est que plus éclatée, circule plus vite et est plus accessible.

Si on ne peut plus se fier à ce que l’on voit ou lit dans nos divers écrans, ce qui a toujours été le cas de toute façon sauf qu’on en est probablement seulement plus conscient(e)s désormais, certains du moins, on doit donc développer une intelligence naturelle qui émane de soi, du coeur.

On doit apprendre à développer une équanimité, pour pouvoir observer le monde environnant à partir d’une perspective plus neutre, plus détachée, sinon on va se faire brasser par les montagnes russes de l’actualité.

Mais probablement qu’une bonne semaine de

replacera cette humeur maussade et ré-illuminera notre regard en ce début mai jusqu’ici plutôt gris gris.

On a vécu au-dessus des moyens de la planète pendant trop longtemps, et la Terre est probablement en train de nous le dire. Et comme nous sommes cette Terre, un grand processus de nettoyage est requis, et il semble déjà en marche. Pour aller mieux, le monde actuel doit lâcher du lousse et se regénérer. Et le processus est probablement déjà en cours.

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Tu es composé de 84 minéraux, 23 éléments et 8 gallons d’eau répartis dans 38 trillions de cellules.

Tu es construit de pièces détachées de la Terre que tu as consommées, selon un ensemble d’instructions cachées dans une double hélice et suffisamment petites pour être transportées par un spermatozoïde.

Tu es papillons recyclés, plantes, rochers et ruisseaux, bois de chauffage, fourrure de loup et dents de requin, décomposés en parts minuscules et reconstruits en l’être vivant le plus complexe de notre planète.

Tu ne vis pas sur la Terre. Tu es la Terre.

– Aubrey Marcus via Marika Tousignant

Allez houste, tout le monde dehors.

111, 555 et 15:15