
Comme ça, il est désormais interdit de prier à l’école. Saint-Bernard, le sinistre de l’éducation, l’a carrément interdit hier par une directive gouvernementale. Pas une loi, mais pas loin. Interdit de prier et si vous le faites, cachez-vous. Comme les prêtres faisaient jadis pour aimer leurs ouailles.
On dirait que la prière fait vraiment peur à certains. Du moins ce que l’on imagine qu’est la prière, ce qu’elle fut jadis du moins. Car la prière évolue. Si la nôtre nous semble dépassée, celle des autres fait peur.
Probablement qu’on entend par prière l’acte de demander des faveurs personnelles au Dieu-tout-puissant-créateur-du-ciel-et-de-la-terre de notre enfance face auquel une majorité d’adultes sont encore en réaction épidermique. Grands petits enfants va.
Mais la prière est tellement plus que ça, moins que ça en fait, autre chose que ça.
La prière n’est qu’un temps d’arrêt, un moment de recueillement, un temps de re/centration, de méditation, de silence pour reprendre contact avec son âme, pour l’écouter et si possible, l’entendre. La prière ce n’est pas que parler, c’est surtout écouter, s’écouter. Un temps à l’abri des machines de toutes sortes et du bourrage de crâne de connaissances pour la plupart insipides et inutiles en ce monde changeant.
En confondant religion et spiritualité, en étant en réaction à tout ce qui peut animer et toucher l’âme, on a flushé le bébé dans les égouts, avec l’eau, la mousse, la baignoire et tout ce qui pourrait inspirer l’âme humaine. Le petit canard en plastique jaune compris.
Pendant que la presque totalité de nos ados – comme de nombreux enfants de plus en plus jeunes – sont accros aux écrans, éco-anxieux jusque dans leurs cellules, et en perte de repères existentiels, on interdit toute prière à l’école. Comme si cela était une solution. Comme si cela allait inspirer nos jeunes.
On ne ne sent plus connecté(e)s avec plus Grand que soi. On a perdu tout sens de notre juste et très relative place dans ce monde, notre monde qu’on ne considère plus nôtre. Pas le monde qu’on pense qui nous appartient, plutôt celui auquel chacun(e) de nous appartient. Et où notre corps retournera – soit en terre ou en fumée – lorsque notre âme aura quitté ce navire temporaire.
Les parvis d’églises ont été remplacés par les réseaux sociaux, les sous-sols d’église par le deep web, les centres communautaires par des écrans stériles et agressifs, et l’empathie et l’esprit de collaboration par la confrontation et le bullying. Pas partout, mais à plusieurs endroits. Et de plus en plus on dirait bien.
Alors au lieu d’interdire des lieux de prière, pourquoi ne pas instaurer des cours d’empathie dans nos écoles comme on le fait en Scandinavie ? Pourquoi ne pas prévoir des pauses de recueillement pour que les jeunes apprennent à ne rien faire sans être totalement perdu(e)s ? Des temps pour arrêter de faire toujours ? De courts moments pour fermer ses yeux et scruter son âme ? Et observer ce mental qui roule à toute allure, stimulé de toute part comme jamais auparavant dans l’histoire humaine.
On dit que les problèmes de santé mentale sont de plus en plus nombreux au sein de notre société. Probablement. Mais si on fouille un peu, si on scrute un peu plus profondément au creux de notre âme, et au-delà de notre petite tête de pinotte, on se rendrait peut-être compte que c’est notre connection fondamentale avec le Vivant qui a été coupée. Le contact avec notre propre coeur, qui est le coeur du monde qui bat en chacun(e) de nous.
Plutôt que d’interdire stupidement, notre système d’éducation devrait plutôt encourager les jeunes à prendre contact avec la source de vie qui repose en eux et elles, avec le divin qui habite toute vie, qu’elle soit humaine, animale, végétale ou minérale. En ce sens, nous avons tant à ré-apprendre des premières nations que nous avons tassées à grand coup de présumé progrès. Juste retour des choses.
Pendant qu’on tente socialement d’imposer la laïcité – qui n’est qu’au fond que catholaïcité culturelle déguisée – on évacue toute notion du sacré de notre vie. Ce faisant, c’est de nous-même que l’on s’est coupé.
Les artistes, les vedettes, les businessmen de tout acabit sont devenus les Dieux et Déesses des temps modernes, mais sans âme, sans charisme réel, que vernis médiatique.
À force de vouloir éradiquer le religieux du social – religion qui ne veut dire essentiellement que reliance – on a asséché et dénaturé la cohésion sociale, le sens de l’entraide, le partage et la culture communautaire fondamentale.
On a siphonné le divin hors de l’humain. Cet humain qui se prend maintenant pour le nombril du monde, tout en sachant qu’au fond, nous ne sommes rien séparé(e)s du reste du Grand Tout. Petit homme et femme qui se prend pour Dieu en imposant une laïcité vide se sens et de valeurs, et sachant très bien qu’au centre de soi, ce n’est que vide, et peur de la mort, sachant très bien qu’aucune croyance ne viendra à bout de notre déconnexion.
Et pendant ce temps, on remplace l’humanité naturelle par l’intelligence artificielle. On n’arrête pas le progrès, et très possible que ce prétendu progrès nous mène à notre perte. Mais si telle est la volonté du mot en D, ainsi soit-ielle.
Ci-bas, petit cours 101 sur ce que pourrait être la prière véritable par Osho.
Quel beau commentaire. Osho 💗
Merci. 🌺
J’aimeJ’aime