
Ça fait des jours, des semaines et des années, sinon des vies, qu’on tourne en rond à faire et refaire toutes sortes d’affaires, souvent les mêmes affaires. Affaires à faire. Des choses, et d’autres. Pour toujours revenir ici, à la même place, à la bonne place. À la seule place qu’on se trouver et se retrouver, ici et maintenant. Toujours.
À chaque jour, on se lève, on respire (ça se fait tout seul, ça respire), on boit, on mange et on fait de la place en soi, on s’habille, on parle, on pense (sans arrêt, ça pense), on échange avec les autres, on lit, on écoute, on travaille – faut bien combler nos divers besoins – ou on fait rien, ou pas grand chose, on se divertit et/ou on médite et on se recouche. Et même quand on dort, on rêve. On fait toujours de quoi.
Et cela à chaque jour, day in day out, comme à chaque nuit, et on recommence. La roue tourne, avec nous dedans. On fait toujours quelque chose, ou les choses se font à-travers soi, cela est une belle et juste question.
Même ne rien faire, c’est faire quelque chose, on fait rien.
Tant que l’on est en vie, il est inévitable de devoir faire, impossible de ne pas faire de quoi. La vie se fait d’elle-même, avec nous dedans et elle en nous. Quoi que parfois, certain(e)s puissent se sentir un peu à-côté de la vie, en dehors, on the side.
On fait toujours quelque chose car il est impossible de ne rien faire tant que nous sommes en vie. La vie est action, la vie se fait d’elle-même. La vie nous fait. Et la vie nous fait toujours faire quelque chose, nous fait toujours faire de quoi.
Et comme l’affirme Karamchand Gandhi ci-haut, tout ce que l’on fera au cours de notre vie est dérisoire, mais il est essentiel qu’on le fasse tout de même. Si on trouve le mot dérisoire trop fort, on peut le remplacer par d’importance relative, plus ou moins important.
Car tant qu’on est en vie, on doit faire quelque chose. Faut que les choses se fassent. Car la vie veut toujours se faire.
Et en même temps, peu importe ce que l’on a fait, fait ou fera, on ne fait peut-être que s’occuper en cette grande et petite existence. On fait quelque chose simplement parce que nous sommes incapables de ne rien faire.
Comme on dit, que fait-on quand on réalise qu’il n’y a plus rien à faire ?
Peut-être qu’alors il est temps d’arrêter de faire quoi que ce soit et de commencer à ne rien faire d’autre qu’être. Plus simple à dire qu’à faire. Beau koan mes ami(e)s.
Et tant qu’à devoir faire de quoi, quoi que ce soit, même rien parfois, essayons de le faire avec respect, avec présence, avec soin. Car cela est essentiel, même si dérisoire.
Et au final, quoi que l’on fasse, ne pas trop s’en faire, ni pour quoi que ce soit, ni pour rien.

image via Devayana
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L’amour n’est pas un acte; ce n’est pas quelque chose que vous faites.
Si vous le faites, ce n’est pas de l’amour.
Aucune action n’est impliquée dans l’amour; c’est un état d’être, pas un acte.
Personne ne peut rien faire de façon continue pendant vingt-quatre heures.
Si vous faites l’amour, alors bien sûr vous ne pouvez pas le faire pendant vingt-quatre heures.
Avec n’importe quel acte, vous vous fatiguerez; avec n’importe quel acte vous vous ennuyez.
Et puis, après tout acte, il faut se détendre.
Alors si vous faites l’amour, vous devrez vous détendre dans la haine, parce que vous ne pouvez vous détendre que dans le contraire.
C’est pourquoi notre amour est toujours mêlé de haine.
Vous aimez ce moment, et le moment suivant, vous détestez la même personne.
La même personne devient l’objet d’amour et de haine ; c’est le conflit des amants.
Parce que votre amour est un acte, c’est pourquoi il y a cette misère.
Alors la première chose à comprendre est que l’amour n’est pas un acte ; vous ne pouvez pas le faire.
On peut être amoureux(se), mais on ne peut pas « faire » l’amour.
Faire est absurde.
– Osho