
Très rare que j’écrive le 8 mars, Journée internationale du droit des femmes de par le monde. Par souci de délicatesse, je me garde habituellement une petite gêne. Pas ma ni notre journée à nous après tout. Pas envie de parler pour les femmes. Ça fait des siècles que ça dure.
Encore cette année, cette même réticence, cette même gêne. Malgré que j’ai été élevé par une mère monoparentale, passé mon enfance avec mes 2 soeurs et que je sois père de deux filles depuis plus de 40 ans, que puis-je dire en cette journée qui ne me concerne pas ? Pas vraiment du moins. Même si un peu.
Que je respecte les femmes au plus haut point ?
Que malgré des avancées, le sort des femmes en général est encore inégal et injuste par rapport à celui des hommes ?
Je pense en particulier aux femmes et aux filles d’Afghanistan, à celles d’Iran et de tant d’autres ailleurs qui osent se tenir debout et même défier la mort pour défendre leurs droits fondamentaux. Femmes courage. Ce qui n’enlève rien aux femmes d’ici, au contraire, celles-là les inspirent sûrement et celles-ci doivent les soutenir tout autant. Unies dans leur féminité.
Que puis-je dire ou écrire face à une cause qui ne me concerne pas ? Pas tant du moins.
Je ne veux surtout pas faire de moi-même ce qu’un gouvernement d’hommes majoritairement blancs fait à tour de bouche tout le tour de la terre en s’entêtant à dire qu’il n’existe pas de racisme systémique. Comment connaître un enjeu quand ce n’est pas nous qui le subissons ?
Même si je ne sais trop quoi dire, bouille quand même en moi un certain besoin d’exprimer toute mon admiration pour toutes les femmes du monde, leurs ancêtres et leurs histoires, histoires multiples et pour la plupart inconnues de moi, de nous. On vient d’ailleurs de regarder le film Marie-Madeleine récemment. La plus bad ass & grand coeur des apôtres elle. Et je pense aussi en particulier celles qui ont émigré, celles qui ont quitté pays et famille, et souvent la guerre, qui ont défié le sort pour fonder leur propre famille en terre étrangère.
Ces femmes qui sont, dans la trop grande majorité des cas, sont le soutien et dernier rempart quand une famille se disloque. Moins qu’avant mais encore trop fréquemment, elles qui restent et qui se tiennent debout quand l’homme père quitte et se sauve. Même si les père d’aujourd’hui sont en général plus impliqués que ceux des générations précédentes, encore elles qui veillent, et qui occupent souvent les jobs les moins payantes et les plus essentielles. Salut infirmières, enseignantes et préposées de divers milieux.
Que dire en ce 8 mars en tant qu’homme, blanc de surcroit ?
Car la seule infériorité que nous connaissons est celle que l’on s’impose soi-même. Et souvent celle-ci ne trouve pas écho en dehors de nous.
Surtout ne pas parler au nom des femmes. Peut-être dire aux autres hommes que par notre position privilégiée, nous n’avons même pas encore commencé à saisir les inégalités que peuvent vivre tant de femmes de par le monde. Alors, au moins demeurons ouverts à entendre et à écouter. Et arrêtons de penser que nous savons, car nous ne savons rien de leur réalité.
Pour faire général, je pourrais référer à la terre mère, principe féminin ultime sur lequel porte toute la vie, notre mère à nous toutes et tous. Notre façon de la traiter est si masculinement représentative de la dynamique d’injustice et d’irrespect envers la vie qui sévit depuis des millénaires. On pille le sol même sur lequel on marche et vit. Et en majorité des hommes qui soutiennent cela.

En terminant, pensées spéciales vers les femmes qui subissent la violence des hommes partout sur la terre, certaines jusqu’à la mort. Quoi dire en ce sens ? Que vous porter en mon coeur. Et penser à vous toutes. Et ne pas recréer cette dynamique.
Depuis quelques temps, les genres deviennent plus flous, ce qui en fait se dresser et s’extrémiser quelques-uns. Sans vouloir opposer masculin et féminin, aujourd’hui, hommes et gars, fermons-nous la et écoutons, entendons. Et voyons. Et sentons.
Car même si nous sommes des hommes, il y vit une certaine part de féminin en chacun de nous. Cela qu’on peut célébrer aujourd’hui.

Et finalement, peut-être que nous, les hommes , n’avons rien à dire autre que d’apprendre cette leçon des femmes.

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