
Eh que nous sommes nombrilistes, nombril-centristes. Toujours en quête de plus de plus de croissance personnelle. Des grenouilles qui veulent devenir plus grosses que Dieu. Toujours en quête de plus de sagesse, de connaissances et d’humilité. Désolé lecteurs/trices, mais c’est moi le plus humble ici. 😉
Toujours en quête, de plus en plus. Tellement qu’on en devient des quêteux(ses). Toujours à la recherche de conscience de plus en plus pleine. Super dooper conscience. Des consommateurs/trices de pleine conscience. N’en jetez plus, la coupe est plus que pleine, et déborde déjà.
On ramène toujours tout à soi. Le monde entier tourne autour de moi moi moi. Moi et le monde, le monde et moi. Jusqu’à ce que le monde soit moi. Moi avec un M majuscule.
Pourtant, que sommes-nous vraiment ? Qui sommes-nous ?
Nous nous pensons le monde, nous nous prenons pour le monde. Comme si le monde arrêterait de tourner si on n’y était pas vous et moi. Mais est-ce que le monde arrêtera de tourner quand nous n’y serons plus ? Poser la question c’est y répondre. Alors restons humbles. Et pas nécessairement les plus humbles, juste humbles, extra ordinairement humbles. Uniques, juste comme tout le monde.
On fait le tour du monde et c’est soi qu’on prend en photos, avec le monde en arrière-plan. Moi et la pyramide, Moi et le temple, Moi et la mer, Moi et la montagne. Ma face et Moi. Comme si ma face était Moi. On pose et on poste sur les réseaux. Pour avoir la sensation d’exister aux yeux d’autrui ? Pour avoir l’impression d’être quelqu’un ? Ça c’est quelque chose.
Comme si on était important(e), comme si on était super important(e), plus important(e) que le reste de l’humanité. On aspire à être des Dieux et des Déesses. Et pourtant. Si on pouvait seulement être 100 % humain(e)s, ça serait déjà quelque chose non ?
Le monde pourrait très bien tourner sans nous. En fait, le monde tournerait sûrement mieux sans nous. Nous sommes probablement ses pires ennemis. Nous, cette grosse gang de mois.
Si on pouvait seulement arrêter de se prendre pour le nombril du monde. Si on pouvait seulement redevenir ses mains, ses pieds, son coeur. Si on pouvait seulement se mettre au service du plus grand nombre, servir les besoins du vrai monde. Et arrêter de le consommer ce monde, de l’utiliser, de se servir de lui. D’abuser de la terre dans et sur laquelle on vit. Notre mère terre.
Nous sommes en train de nous éliminer. Et pendant ce temps, nous continuons de brûler les ressources, nous continuons de voguer et de galérer en croisières qui s’amuse sur les flots des mers du monde. En y flushant nos toilettes 5 étoiles. Et en continuant de mettre le monde à notre service plutôt que nous au sien.
Si on pouvait seulement ré-apprendre à servir le monde. À faire ce que doit. À faire ce qui est juste, et bon. Pour soi, mais surtout pour le bien du plus grand nombre. En commençant par ceux et celles dont les besoins fondamentaux sont les plus criants. Good morning 1 %. De même que nous, les pourcentages qui suivent.
Si on pouvait seulement apprendre un peu plus l’humilité, la discrétion, l’effacement, la fluidité, le non-faire, comme le non-être. Pas des tonnes de plus, qu’un ptit peu plus. Un pas à la fois, chaque pas dans la foi comme dit souvent le chroniqueur.
Si on pouvait seulement se contenter d’être un(e) petit(e) méditant(e) ben ordinaire. Apprécier n’être presque rien. Ne pas prendre de place. Du moins, de moins en moins. Jusqu’à notre complète disparition éventuelle, jusqu’à notre graduel effacement. Et accepter qu’après notre passage sur terre, il ne restera rien de nous.
Alors que pensons-nous vraiment être ?
La réponse, my friends, is blowing in the wind.
Alors écoutons. En silence.
___
Je ne pense plus en termes d’expériences.
Les choses arrivent tout simplement.
La pluie tombe doucement.
Le cœur bat.
Il y a la respiration, in-out-in-out-in-out.
Il y a une écoute silencieuse, une ouverture… un vide… rien…
L’illumination ?
À quel point il est mortel de coller une étiquette.
Alors tu deviens quelqu’un.
Au moment de l’étiquetage, la vivacité se fige dans un concept.
‘Mon expérience d’illumination !’
Être vivant, pleinement vivant, signifie couler sans entrave – un flux vulnérable de vitalité sans résistance…
Sans avoir besoin de penser à « moi-même » – à ce que je suis, ce que je serai.
Notre marchandage d’expériences est une forme de résistance dans le temps.
– Toni Packer
___
Et antidote à notre très sérieuse quête de soi et croissance personnelle.