
Je ne pourrai jamais écrire rien de ce que je ne veux dire, ni ne voudrais dire.
Et même si je le pouvais, je ne le ferais pas.
Donc tout ce que je pourrai écrire ici et tout ce que vous pourrez y lire n’est pas ça, pas la vraie affaire, pas le coeur de la matière.
Car cette vraie affaire ne se dit pas, elle est indicible, et sourde et muette en plus.
Et nous, sourd(e) à la vérité, ou très très dur(e) d’oreille.
Car la vraie affaire se perçoit autrement que par l’oreille, ça passe par ailleurs en soi.
Car dès que quelque chose est dit, ou exprimé, quelque chose d’essentiel est perdu, quelque chose en provenance de l’absolu est transformé, altéré. À part peut-être le silence et la musique.
La vérité me semble résider dans le silence entre les lignes, et dans la musique, dring dring.
D’ailleurs, quand on travaille avez les gens, on apprend à écouter ce qu’ils ne disent pas, ce que l’on nomme le langage corporel, ou je préfère le son de leur âme, soit ce qui repose au fond de leur coeur, au fond de leur âme, ce qui s’en dégage quand le bruit de leur bouche n’obstrue pas l’air ambiant.
Et quand on vieillit, parle pour toi le chroniqueur, OK, j’apprends à apprécier de plus en plus mon propre silence.
Assis, par et en soi-même, on écoute la vie qui murmure, qui chante, qui joue autour.
Le silence est plein d’une symphonie, d’une merveilleuse musique.
Et si on a la chance de la faire en compagnie de quelques ami(e)s, encore mieux. Le silence est réverbéré, amplifié, harmonisé.
Désormais, ce que je préfère faire dans la vie est d’écouter le silence, seul ou en bonne compagnie. Et de chanter, ensemble, et en harmonie.
Ce que je cherche le plus en cette existence est innommable, indicible, ce qui contourne les mots.
Pour ça que j’écris à tous les jours 😉 Pour vider le non essentiel.
Et que je joues de la musique, ou plutôt que je laisse la musique jouer avec moi, car comme l’impression que c’est elle qui se joue de moi, elle qui me mène vers le silence.
Et pendant que la musique résonne, ou que le silence règne, le grand mystère descend sur nous, se dévoile et nous enveloppe.
Shttt et dring dring wow wow…
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Selon la philosophie soufi, l’une des premières règles du bonheur consiste à s’asseoir avec des amis ou des gens qu’on aime.
On s’assoit, on ne dit rien, on ne fait rien.
On se regarde ou on ne se regarde pas.
Toute l’extase vient du plaisir d’être entouré de gens avec lesquels on se sent bien.
Plus besoin de s’occuper ou d’occuper l’espace sonore.
On se contente d’apprécier cette muette coexistence.
– Rûmi
AtiZen
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et RaviZen itou
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