RÊVER MOINS VIVRE PLUS

Il m’arrive parfois de prendre des mots qui me font tiquer pour partir une chronique. Ceux ci-haut en sont. Car ils sont en ligne avec trop d’affirmations qui ne veulent rien dire à mon avis, ces mots qui encouragent à rêver à quelque chose de mieux, d’autre, de plus, alors que l’ordinaire de cette vie-ci nous en offre déjà tellement. Si on sait les saisir à bras le corps et l’âme.

Tes rêves te demandent de risquer
Pourquoi vouloir suivre ses rêves ? Pourquoi ne pas mordre dans la réalité du quotidien dans toute sa simplicité ? dans l’extra ordinarité de chaque tranche de 24 heures que l’univers nous permet de vivre ?

Car on nous offre déjà tout ce que l’on a besoin pour vivre. Oh bien sûr que si on veut rêver quand la vie nous confronte à des défis, on peut s’évader et se projeter ailleurs. Mais une certaine réalité finira toujours par nous rattraper.

Et est-ce vraiment nos rêves qui demandent de risquer ? Ou notre goût de se sentir vivant(e) ? Et si on décidait de se sentir vivant(e) en arrêtant de rêver plutôt ? Et en vivant totalement ? La question se pose, et se dépose lentement.

de délaisser le confort
Parfois la vie nous arrache des éléments de notre petit confort acquis avec tant d’effort, parfois elle nous permet d’en profiter. Ceux et celles qui ont vécu de grandes épreuves de détachement le savent. Comme plusieurs migrants qui parcourent les routes en ce moment même peuvent en témoigner à l’heure actuelle. Eux et elles prendraient bien un peu de confort.

La plupart d’entre nous l’avons relativement facile. Merci à nos ancêtres qui l’ont certainement eu plus dur que nous en ouvrant ces terres pour nous. Et oui, parfois, on a envie de tout lâcher et de partir à l’aventure. Ainsi soit-il quand cela se présente. Mais le confort se calcule souvent davantage à notre capacité de s’adapter à l’ordinaire autour de soi plutôt que de quitter le dit confort. Car certains trouvent le confort dans l’inconfort de toute façon.

… d’exister dans le monde
Comment ne peut-on pas exister dans le monde ? Si on se fie au regard d’autrui pour se définir. Car dès que nous sommes ici, en vie, incarné(e), peu importe la forme de notre véhicule, nous existons. Et en même temps, chacun se bâtir son propre monde, petit monde individualisé désormais de plus en plus virtuel, nourri par les algorithmes qui ne font que renforcer nos multiples biais d’interprétation. Alors oui, existons dans le monde, mais incluons tout ce qui vit dans ce monde.

d’être différent(e)
Différent(e) de qui ? De quoi ? Pourquoi devrions-nous être différent(e) ? Pourquoi ne pas viser à devenir de plus en plus qui nous sommes ? Car de toute façon, nous différent(e)s à chaque instant, si on prend seulement le temps de le réaliser.

… de déranger
Personnellement, j’ai déjà voulu déranger auparavant, dans mes plus jeunes années, pour le simple plaisir de choquer, de confronter, de bouleverser l’ordre établi. Un peu le propre de la jeunesse que de s’affirmer, se rebeller. Et chaque chose en son temps. Avec les années qui passent, simplement envie de vivre en paix désormais, évidemment sans taire ma vérité ni délaisser mes valeurs.

… et de croire en toi.
Croire en soi ou se vivre pleinement ? Car que sont nos croyances ? Et qu’est-ce que ce moi en lequel on nous dit de tant croire ? Pourquoi ne pas viser à vivre sans soi ? Cela me semble beaucoup plus simple et léger.

Et en complément de ces quelques mots que j’ai aimé prendre à contre-partie par esprit de contradiction, je vous présente cette citation de Bowie qui me semble bien y répondre.

Le fait de vieillir est un processus extraordinaire qui nous fait devenir la personne que l’on aurait toujours dû être.

En effet, si on pouvait seulement se laisser devenir naturellement soi-même, sans rien forcer, sans rêver à devenir quelqu’un d’autre, sans toujours vouloir autre chose. Mais il semble que cela, seul le processus de la maturation naturelle puisse nous y mener. Très lentement, une respiration à la fois, chaque pas dans la foi.

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Plusieurs des choses sur lesquelles vous pouvez compter, ne comptent pas.
Alors que plusieurs choses sur lesquelles vous ne pouvez compter comptent vraiment.
– Albert Einstein, via Pierre Lemieux

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