
Parfois la vie est ainsi. Tout n’est pas clair, la brume rôde dans notre champs de vision.
On avance à tâtons, chaque pas hésitant, lentement et pas très sûrement. Mais on continue d’avancer car le surplace n’est pas une option. La vie se charge de nous faire avancer.
Le monde tremble autour. Parfois il tremble en dedans pour certain(e)s de nos proches. Ce qui vient ébranler le nôtre aussi. En fait, le monde est pur tremblement si on écoute et si on sent finement. La terre tremble au centre d’elle-même. Dans sa rotation dans le reste de l’univers.
Quand la brume est présente en nos vies, on doit utiliser autre chose que ses yeux pour avancer, pour nous guider. Le coeur ? L’intuition ? Ou peut-être un autre sens, une autre forme de perception à découvrir.
En ces temps brumeux, comme l’impression qu’il nous faille descendre en soi pour y puiser une sagesse ancestrale déjà présente, cultivée et transmise par les sages depuis des millénaires.
Mais ce rythme est lent, plus lent, beaucoup plus lent. Dans ce monde qui va vite, plus vite, de plus en plus vite.
En ce petit matin suspendu dans l’infini, comme dans l’éternité, dans le silence de l’aube, la vie est sur pause. Tout continue autour et en nous, mais quelque chose d’autre existe aussi. Quelque chose qui veille, quelque chose qui confirme que tout va bien, que tout va bien aller. Que tout va aller exactement et inexorablement comme cela doit aller.
Simplement, inévitablement, de soi. Car la vie n’a pas besoin que nous comprenions tout, que nous sachions tout. L’existence se déroule exactement comme elle doit. À nous de saisir qu’il en est toujours ainsi, et qu’il n’en sera jamais autrement.
Car la vie contient l’intelligence suprême, l’existence sait. À nous de s’ajuster, de vibrer à sa fréquence, en harmonie, malgré le chaos apparent. Car tous ces chaos et tous ces drames qui se déroulent font partie d’une grande symphonie parfaitement imparfaite et humainement chamboulante. La perfection se forge en ce chaotique flot d’énergies de toutes sortes.
À nous de percevoir comme il se doit, comme on le peut, comme on le sent. Car la perfection est déjà là, cachée dans l’imperfection apparente. La vie suit le cours qu’elle doit suivre. Malgré nos aberrations d’humains en quête de mieux, en quête de plus, la vie se vit parfois dans le bleu ciel de mai, parfois dans la brume d’octobre.
Et tout est parfait ainsi, même si l’avenir est incertain. Car l’incertitude est la seule certitude qui soit.
Ainsi soit-il.
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Quand on se trouve devant une crise radicale, quand la vieille façon d’être dans le monde, d’interagir avec autrui et avec la nature ne fonctionne plus, quand la survie est menacée par des problèmes apparemment insurmontables, soit une forme de vie particulière ou une espèce mourra, soit elle dépassera les limites qui lui sont imposées et fera un bond évolutif.
L’humanité doit réagir à une situation critique qui menace sa survie même. Le dysfonctionnement de l’ego, déjà reconnu il y a plus de 2 500 ans par les anciens sages et maintenant amplifié par la science et la technologie, menace pour la première fois la survie de la planète tout entière. Jusqu’à récemment, la transformation de la conscience humaine, également mentionnée par les anciens sages, n’était rien d’autre qu’une possibilité, concrétisée ça et là chez quelques rares personnes, indépendamment de leur culture ou de leur confession religieuse. Un tel avènement de la conscience humaine ne se produisait pas parce que ce n’était pas impératif.
Une portion significative de la population terrestre reconnaîtra bientôt, si ce n’est déjà fait, que l’humanité se trouve devant un choix brutal: évoluer ou mourir.
Si les structures du mental humain restent telles qu’elles sont, nous finirons toujours par fondamentalement recréer le même monde, les mêmes démons, le même dysfonctionnement.
La conscience de l’ego est très destructrice, un changement majeur est nécessaire si vous voulons éviter l’anéantissement de l’humanité.
Eckart Tolle – Une crise radicale