L’INACTION, DE GRÂCE

Ta volonté d’exprimer la gratitude plutôt que la frustration, ta gratitude plutôt que le déni, ta gratitude plutôt ton attitude de «pôvre petit moi», est le début de la reprise de ton pouvoir. – ELAN essassani, Life in the Vortex

Ce week-end, autour d’ici, on fête l’inaction de Grâce. On n’a pas fait grand chose, en fait, presque rien. On n’a presque rien fait, presque fait rien. On n’a pas fait grand chose d’autre que de rendre grâce à la vie. Gracias à la vida.

Oui, on fête l’inaction par ici, et on le fait – ou pas – avec grâce. Grâce de pouvoir arrêter, de s’arrêter pour simplement être. Ce qui est déjà en masse.

On arrête jamais de faire de quoi, souvent plus que faire se doit. Busy busy les humain(e)s. On se garde toujours occupé(e)s car on est incapables de ne rien faire, du moins on a beaucoup de misère à ne rien faire vous et moi, et le reste des humains hyper actifs et super branchés que nous sommes de plus en plus, et de plus en plus vite. Hyperactivation sociale chronique.

La plupart d’entre nous, on se garde toujours occupé(e)s à faire quelque chose. Même ne rien faire, comme méditer ou relaxer, est désormais considéré comme faire quelque chose. Pas rien ça.

Je fais donc je suis est devenu notre motto, notre mantra. Comme si ce n’était qu’en faisant quelque chose, à peu près n’importe quoi, qu’on pense exister.

Si on pouvait seulement apprendre à ne rien faire, et à le faire – ou pas – avec grâce en plus.

Plutôt que de toujours se garder occupé(e) par simple incapacité d’être, de tout simplement être sans devoir justifier notre existence par l’action. De grâce, qu’être. Êtres de grâce.

En anglais, la fête de l’Action de Grâce est celle de la reconnaissance, du remerciement, Thanks giving. On remercie la vie. Après l’été de grâce, avant l’hiver de glace.

Tandis qu’en français, on rend grâce par action. On exprime notre gratitude par des gestes concrets.

Récemment, durant la saison des élections, plusieurs ont affirmé que le fait de voter leur donnait le droit de se plaindre. Et nous sommes nombreux à pratiquer ce sport national.

Alors en cette journée spéciale, en ce lundi férié de la non-action, pourquoi ne pas commencer à ne rien faire un peu plus ? un peu plus souvent ? un peu plus régulièrement ?

Apprendre aussi à faire mais en étant plus immobile en son centre. Faire comme si de rien n’était. Se laisser couler avec la vie, se la couler plus douce. Répondre plutôt que réagir. Être et répondre à ce qui demande d’être fait plutôt que de toujours chercher à faire quelque chose for the sake of faire quelque chose.

Prendre le temps d’arrêter, de s’arrêter soi-même (car sinon qui le fera, la maladie ?) et de simplement être. Simplement reconnaissant(e) d’être en vie, de simplement être en vie, être vivant(e), ce qui est déjà en soi plus que suffisant.

Et exprimer notre gratitude. Même si au début, ça demande un effort car on nous a appris à se plaindre davantage qu’à apprécier. Se plaindre est devenu un droit.

Et si on était plutôt des appréciateurs/trices de nature ? Des non-faiseurs/ses naturels ?

___
La plupart des moments de notre vie seraient délicieux, si l’avenir ou le passé n’y projetaient pas leur ombre, et nous ne sommes malheureux d’ordinaire que par souvenir ou par anticipation.
– Marguerite Yourcenar

Une réflexion au sujet de « L’INACTION, DE GRÂCE »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s