
C’est une sorte d’amour n’est-ce pas ?
La façon dont la tasse contient le thé
Comment la chaise tient solidement sur ses 4 pattes
La façon dont le sol reçoit les pas des souliers, ou les orteils.
Comment les plantes des pieds savent où se déposer.
J’ai pensé à la patience des choses ordinaires,
comment les vêtements attendent patiemment dans les armoires,
et comment le savon à vaisselle s’évapore tout doucement
comme les serviettes qui absorbent l’eau de la peau du dos,
ainsi que l’harmonie de la répétition des escaliers
Et qu’est-ce qui est plus généreux qu’une fenêtre ?
– Pat Schneider
Aussi simple que ce poème la vie.
En ce petit matin bien ordinaire, en fait extra ordinaire, du mois d’octobre, en ce début de troisième millénaire sur la terre, simplement envie d’apprécier l’extra ordinarité quotidienne des petites choses du monde, de ce monde, de notre monde.
Ce monde qui nous apparait si évident, et pourtant. Ce monde visible et invisible à l’oeil nu ou drapé de lunettes, que l’on tient pourtant si souvent pour acquis, ce monde mystérieux et peu connu, si complexe et pourtant aussi si simple qui flotte dans une forme d’apesanteur et qui tourne sur lui-même à vitesse grand V comme il gravite autour du soleil au sein d’un grand vide intersidéral impossible de même imaginer. Avec nous dessus. Avec nous dedans.
Ce monde dans et sur lequel nous nous situons, vous et moi, monde qui se trouve aussi en nous. Nous dans le monde, le monde en nous. Alors que tant de gens peinent à simplement survivre quotidiennement, nous sommes plus que gras durs vous et moi. Il me semble important de se le rappeler pour ne pas l’oublier. Ce que l’on fait trop souvent, et évidemment que ce on inclut la personne qui écrit.
Ah ces petites choses extra ordinaires du quotidien.
Comme le premier café du matin. Comme la chaise sous mes fesses. Ainsi que mon clavier qui transmet mes mots de mes doigts à l’écran, puis à vous. Et vos yeux qui les captent. Bon matin mon monde qui n’est même pas mien !
Ces petites choses extra ordinaires du quotidien qui rendent notre existence viable et connue, prévisible et confortable.
Car il faut le dire, nous vivons, en cette partie du monde, dans la soie et dans la ouatte. Pour le meilleur et pour le moins, car parfois ce confort nous rend un peu trop douillets, fragiles, facilement offensables et si – trop ? – délicats devant l’adversité qui finit toujours par se montrer le bout du nez.
Mais si on pouvait seulement et simplement apprécier les petites choses du quotidien. Carpe diem. Pendant que cela est possible. Car tout change et qui sait de quoi demain sera fait. Et l’avenir semble gronder plus que jamais. Mais pourtant, de tous temps, la fin du monde a toujours dû être imaginée au coin de la rue. Alors que les conditions ne vie furent rarement aussi aisées que maintenant.
Si on pouvait seulement goûter au doux du jour pendant qu’on y est, à la simplicité et à la facilité de nos vies dites modernes. Malgré les obstacles et les défis de notre temps. Car ça en prend. En fait peut-être que la sagesse consiste justement à apprécier les bouts de vie plus drus quand ils se présentent. Et ils se présentent peut-être simplement pour nous garder alertes, éveillé(e)s, vivant(e)s.
La vie est un miracle qu’on finit par ne plus voir au fil du temps, souvent trop pris par les (mauvaises) nouvelles des journaux de malheur et autres prédictions catastrophiques.
On dit parfois que les temps sont durs. Mais le sont-ils vraiment ? Existent-ils même ?
Car autour de moi, ils sont plutôt bons et doux les temps, généreux et juste assez fous pour rendre le quotidien juste assez épicé. Ce temps, ou ces temps si on aime les multiplier, qui n’existent pas vraiment car toujours maintenant, mais qui passent vite tout de même même s’ils ne passent pas vraiment. Ah la vie et ses contraires.
Respirer, boire, manger, réfléchir, marcher, observer, aimer et apprécier. Quelques verbes du quotidien à accorder au goût du jour. À chaque jour. Mais maintenant seulement pour le moment car que ce moment pour maintenant. Toujours que maintenant.
Oui, vraiment généreuse cette fenêtre devant moi qui fait apparaitre en toutes couleurs le jour qui se lève. Encore. Miracle et magie extra ordinaires.
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et ci-bas une centenaire extra ordinaire via Joblo
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/762143/chronique-107-ans-sans-se-plaindre?fbclid=IwAR3aRXXq-ro5t9KtkceaZm0oWzDEiJWgB8rdJuT49LbSot4YPhDQ8Biqrqw