
Ça se bouscule autour ces temps-ci. Ce qui fait que ça finit par se bousculer en dedans aussi. Car nous ne sommes pas séparé(e)s du tout. Pas séparé(e)s du tout. Pas séparé(e). Pas du tout. Tous et toutes au sein du même grand tout. Grand Manitou et tout petit tout.
Quand ça brasse autour, essentiel de revenir à soi, indispensable de retrouver la connection avec la terre sous ses pieds, le lien avec son souffle, avec son propre coeur qui bat dans sa poitrine. Ralentir, reconnaître, accepter. Et revenir à l’essentiel.
Quand la vie des autres brasse autour de soi, inévitablement ça brasse aussi la vie en soi, ça nous remue également le dedans. Car les autres sont aussi nous. Qu’une enveloppe corporelle qui nous distingue, mais qui ne nous sépare pas, qui ne sépare pas tout. Car au-delà du je, nous sommes surtout un nous.
Grosse période trouble pour plusieurs autour ces temps-ci. Ce qui, inévitablement, finit par nous affecter personnellement. Du nous au je.
Personnellement, lorsque la vie rafale et tempête autour de moi, mon premier réflexe est de prendre une distance, de revenir à bon port, à mon port. Le seul qui soit, le premier du moins.
Et écrire un peu. Car comme l’affirme Christian Bobin:
Je pense que l’écriture est un travail de guérison. Elle a à voir avec quelque chose qui relève de la guérison. Pas uniquement ma propre guérison mais une guérison de la vie. De la vie souffrante. De la vie mise à mal par les conditions modernes.
En effet, l’écriture est un travail de guérison. Sculpter son humble vérité du moment un mot à la fois, jadis sur le papier, désormais sur l’écran, via le clavier. Autre forme mais toujours de la tête au coeur et du coeur aux doigts. Laisser la vie couler hors de ses doigts, avec doigté. Ce même doigté qui nous sert autant en musique que dans nos relations humaines.
Peser chaque mot pour revenir au plus petit dénominateur en soi. Du plus petit au plus grand. De plus en plus grand.
Retrouver la source de la vie qui coule en soi, qui coule de soi, un mot à la fois, chaque mot dans la foi. Sortir de soi pour les mettre sur écran, pour prendre une distance et changer de perspective, pour se voir de l’extérieur de soi. S’extasier, se sortir de soi. Tisser le fil de sa relation avec soi-même, ou le retisser.
Car les conditions modernes de la vie mettent à mal des parties de nous. Ces parties qui demandent à guérir, à retrouver un certain équilibre. À mettre de l’amour là où il y a eu blessure.
Un mot à la fois, chaque mot dans la foi. Cette foi à retrouver, un mot à la fois.
Retour chez-soi…. pour sentir le fil qui nous relie à l’essentiel.
Pas de » way out » en effet.
Merci pour cette belle toile !
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