PEUT-ÊTRE

via Merlin Wagner

Plusieurs personnes vivent des passages difficiles ces temps-ci autour. Ici, comme partout sur la planète. C’est probablement toujours le cas, mais parfois ça semble plus évident quand ça tourne autour de nous. On le constate davantage quand on l’a dans la face, chez des proches.

L’histoire ci-haut, un conte en fait, est riche d’interprétation. On peut y voir ce que l’on veut, ou ce que l’on peut. Car, sur ce chemin qu’est notre vie, parfois on se sent bien seul(e), abandonné(e), isolé(e), coupé(e) du reste du monde, de notre source.

Mais l’est-on vraiment ? Qui sait ?

En fait, c’est probablement cette coupure, ou cette sensation de coupure, de séparation d’avec le tout, qui nous fait souffrir en bonne partie. Cette fissure qui nous fait perdre le sens profond, notre reliance d’avec la reste de la création. Difficile – et compréhensible – ces temps-ci de ne pas sentir cette reliance quand on regarde tourner le monde, ce monde, notre monde. Monde fracturé, scindé, divisé. Éclaté même. Comme nous-même dirait-on.

Alors qu’on continue de nous promettre la liberté pendant que nos choix rétrécissent, qu’on nous fait miroiter des chèques cadeaux alors que notre pouvoir d’achat ratatine, qu’on nous annonce la paix sur la terre alors qu’on nous présente des images de guerre sur tous les écrans, une guerre qui sévit un peu partout sur cette terre, notre terre, cette terre qui s’assèche, chauffe et brûle par endroits alors qu’ailleurs, elle fond et déborde.

Malgré ces apparences catastrophiques qui prennent place devant nos yeux via nos multiples écrans, cathodiques et de fumée, quel autre choix avons-nous que de continuer à nous pratiquer à faire confiance, à garder la foi en plus grand que soi ?

Car possiblement que les choses devront se détériorer encore davantage avant qu’elles ne s’améliorent. Si elles s’améliorent, car de cela nous n’avons aucune certitude. Mais comme on dit, avant toute grande renaissance, on doit souvent passer par une période de feu, par une certaine forme destruction du vieux, de l’ancien monde.

On peut donc considérer la situation actuelle comme la fin d’un cycle, comme une transition chaotique, comme une période de grand nettoyage faisant place à une nouvelle ère encore incertaine et inconnue.

Mais rappelons-nous que peut-être, seulement peut-être, en ces temps plus difficiles, alors que les choses s’assombrissent et se corsent sur plusieurs fronts, sommes-nous portés dans les bras de la vie ?

Peut-être que même si on ne les voit pas, même si on ne les sent pas, les bras d’une puissance plus grande que nous puissions soupçonner nous berce et nous embrasse sur le chemin ? Et ces bras nous gardent près du coeur du monde.

Peu importe nos croyances, peu importe notre source de foi, peu importe ce qui nous allume et nous motive à continuer, gardons au moins un peut-être en notre coeur.

Peut-être, au moins peut-être.

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Un jour viendra où je serai parmi
Les constructeurs d’un vivant édifice
La foule immense où l’homme est un ami.

– Paul ÉLUARD, via Ricki Richard Ricardo

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