
Si on pouvait seulement considérer autrui comme soi-même, et vice-versa, j’imagine que nous serions beaucoup plus bienveillant(e)s les un(e)s envers les autres, plus soutenant(e)s les un(e)s pour les autres, plutôt que de se blaster à tour de gros mots sur les réseaux, d’envoyer des menaces de mort aux politiciens ou se tirer en pleine rue comme ça semble devenir une mode à Montréal.
Si on pouvait seulement faire aux autres ce que l’on voudrait qu’ils/elles fassent pour nous, être avec eux et elles comme on voudrait qu’ils et elles soient avec nous. Car moi et l’autre, nous et les autres, ultimement, du pareil au même, la même et unique chose. Un seul corps social, une seule race humaine. Vivant en harmonie avec les plantes et les animaux qui nous entourent.
Je sais, je sais, un brin romantique ce matin le chroniqueur.
Au-delà des grandes idées générales qui tentent d’expliquer en simplifiant à outrance le monde, si on pouvait demeurer humble et low profile, et simplement être soi-même, heureux/se d’être tout bonnement soi à déballer notre petit boniment. Pas dans le sens négatif du terme boniment, davantage dans le sens léger et non-sérieux.
Simplement être soi, tel que la vie nous a créé, tel que nous sommes, sans vouloir être plus, être mieux, être meilleur(e) que quiconque d’autre que soi-même. Car nous sommes déjà assez, qui nous sommes suffit. Simplement être totalement soi serait déjà beaucoup.
Tel monsieur Huxley et ses propos ci-haut, si nous pouvions seulement prôner et afficher plus de bienveillance envers quiconque nous croisons et fréquentons. Plus de respect aussi envers les différences affichées par les autres. Car à 8 milliards, tout naturel qu’on ne pense ni n’agisse tous et toutes pareillement. Quand on est sûr(e) de soi, pas besoin d’en mettre plein les vues du reste du monde. Petit train ne va pas loin, il est tout simplement heureux de faire du surplace. Comme le phare qui ne cherche pas à faire briller sa lumière partout où il pense qu’elle soit requise, le phare ne fait que sa petite lumière de chemin.
Personnellement, après avoir pensé pouvoir enseigner quoi que ce soit à quiconque pendant quelques années, tout ce qu’il me reste à partager est le silence, et les chants. Et la patience qu’on apprend à chaque instant.
Demain matin, avec quelques ami(e)s, nous partons en voyage pour 3 jours. En voyage, sur place. Vers les cimes et les tréfonds de nos âmes, au coeur de nos coeurs, dans le mou de notre humanité, dans le choeur de nos voix. Tout simplement. Pas pour en acquérir encore plus, pas pour devenir meilleur que quiconque, simplement pour sentir davantage la terre sous nos pieds, le ciel au-dessus de nos têtes et le même poum poum unique et cosmique battant dans tous nos coeurs. Poussière d’étoiles ancrée sur cette terre.
Tout simplement. Bienveillant(e)s.
À plus chers lecteurs/trices.
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Il est bon de cacher ses réalisations sous la couverture, de demeurer anonyme, d’aimer ce que l’on fait et de ne pas s’en vanter. C’est bien d’être bienveillant(e) sans nom. Cela ne vous rend pas célèbre, cela ne fait pas paraître votre photo dans les journaux. Les politiciens ne sonnent pas à votre porte. Vous n’êtes qu’un être humain créatif vivant dans l’anonymat, et en cela il y a richesse et grande beauté.
– Jiddu Krishnamurti / Extrait de Think of these things