
Et je dirais même gratitude pour les choses, les expériences du passé et ceux et celles qui sont parti(e)s. Ça c’est parfois un peu plus difficile. Mais en même temps, si on peut apprendre et continuer à vivre avec l’amour au coeur et de chaleureux souvenirs des choses et des gens, déjà un boni pour le présent.
Les gens nous quittent. On perd des choses, ou elles brisent et deviennent désuètes. La vie change, le monde tourne. Et la vie continue. Éventuellement, même ce corps nous quittera. Ou nous qui le quitterons.
Pas facile parfois de se détacher, de laisser aller la vie qui va. Mais quoi faire d’autre ?
Oh, on peut bien essayer de retenir, de fermer les mains sur la vie, mais avec le temps qui passe, on réalise que ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne jamais. Et on sait car on s’est toutes et tous essayé(e)s plusieurs fois.
This too shall pass comme le veut le diction. Et ce this inclues tout, absolument tout. Et tous. Et toutes. Nous compris. Ce concept de soi auquel nous nous attachons probablement plus que tout au monde. Celui et celle qui pense à ce tout, à ce monde.
Nos croyances. Notre conception de qui l’on est. Notre vision du monde. Tout, éventuellement, nous devrons laisser aller. Ouvrir les mains. Ouvrir son coeur. Ouvrir son âme vers le grand Ousshh final… Ensuite ? Mystère
Pendant ces quelques années d’existence en corps, on emprunte ce corps et on finit par penser que nous sommes ce corps. Jusqu’à ce que la mort commence à se pointer le bout du nez. Au début, ce sont nos grands-parents qui quittent la galère, puis nos parents et ensuite même nos ami(e)s commencent à partir. Quand des proches plus jeunes que nous commencent à mourir, notre attachement au corps commence à s’effriter. Entre en soi l’idée de notre propre mort à venir.
Puis avec les années, le corps commence à flétrir et tout doucement, on commence à concevoir la mort à venir. Et un grand processus de détachement prend forme. Lent, mais inévitable. Et soulageant car on doit apprendre à commencer à laisser aller.
On passe graduellement du corps à l’âme, de ce qui est à ce qui restera – peut-être – quand ce corps disparaîtra. On apprend à vivre de plus en plus avec le grand mystère.
Merci à ce qui a été, merci à ce qui est, et à ce qui sera peut-être, ou pas.
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Une grande partie des difficultés humaines réside dans notre dépendance à communiquer avec des mots. Ils sont constamment sujets à l’incompréhension et sont devenus des barrières au silence intérieur.
Cela peut facilement être reconnu en restant assis en silence pendant dix minutes. Pour la plupart d’entre nous, nous ferons l’expérience d’un esprit bavardant tout seul à l’intérieur, interrompant constamment tout silence qui pourrait être là.
Les maîtres zen éclairés nous ont offert une contribution extraordinaire à la conscience humaine dans la façon dont ils ont utilisé le langage.
Premièrement, ils ont utilisé des mots ordinaires pour créer des implications et des significations plus importantes que celles que les mots créent normalement. Cela en soi aurait été un beau cadeau pour nous !
Mais ils ont également utilisé les mots pour indiquer le chemin AU-DELÀ des mots ! Ils étaient mystérieusement capables de capturer le silence au-delà de l’esprit dans les mots prononcés par l’esprit ! On peut peut-être dire que c’était le silence qui parlait à travers eux.
De cette façon, ils ont ouvert des passages au-delà de la communication, dans ce qu’on peut appeler la « communion ». Osho a décrit la communion comme « une réunion silencieuse. Tout comme une rivière disparaît dans l’océan, deux êtres disparaissent l’un dans l’autre, sans rien retenir. Quel miracle!!
– Subbhan Schenker
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méditation visuelle de mon ami Pratibodha