
Nous sommes des êtres de désirs. Que ce soit la paix, le pouvoir, la gloire, la sécurité, le bonheur ou la justice pour tous et toutes, c’est le désir qui nous motive. Même ne rien vouloir désirer constitue un désir, peut-être le plus grand des désirs.
Mais au fond, au-delà de l’objet, le désir n’est que vie.
Et souvent, c’est le mental qui gère nos désirs.
Et nous sommes prisonniers du mental.
Se libérer du mental est la job d’une vie. Et l’un des plus grands désirs. La seule technique pour y arriver, pour moi, consiste à arrêter, et à l’observer. Et simplement respirer. Mais tout d’abord reconnaître que je suis prisonnier de mon mental, que la plupart du temps, c’est lui le boss.
Nous sommes tous et toutes toujours en processus d’apprenti sage à saisir toutes les manifestations de ce grand prestigiditateur qui nous en fait voir de toutes les couleurs, mais qui, souvent, nous fait broyer du noir. Du noir foncé, car le mental aime l’action.
Parfois lors d’une méditation, on peut tomber dans un trou de son petit emmental, mais toujours on revient à sa matière.
En fait pour plusieurs d’entre nous, le plus grand désir est de nous libérer du mental. Mais pour s’en libérer, il faut tout d’abord le reconnaître, et oser y plonger et faire le tri en observant. Car certains désirs sont futiles, d’autres existentiels. et le mental incessant.
Ci-bas, Osho nous offre une superbe synthèse du potentiel créateur du désir.
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J’ai un concept totalement différent du désir. Premièrement, le désir lui-même est l’existence. Le désir sans aucun objet, le désir sans être orienté vers un but, le désir non motivé, le désir pur, est l’existence. L’énergie appelée désir est la même énergie que l’existence.
Le désir ne doit pas être détruit, il doit être purifié. Le désir ne doit pas être abandonné, il doit être transformé. Votre être même est désir; être contre lui, c’est être contre vous-même et être contre tous. Être contre le désir, c’est être contre les fleurs, les oiseaux, le soleil et la lune, être contre, c’est être contre toute créativité, le désir est créativité.
Les textes orientaux ont parfaitement raison lorsqu’ils disent que Dieu a créé le monde parce qu’un grand désir est né en lui – un désir de créer, un désir de manifester, un désir d’être plusieurs à partir d’un, un désir de se développer. Mais ce ne sont que des métaphores: Dieu n’est pas séparé du désir. Le désir signifie un grand désir de s’étendre, de devenir énorme, d’être énorme – aussi énorme que le ciel.
Observez simplement les gens, observez leurs désirs, et vous comprendrez ce que je veux dire. Même dans vos désirs ordinaires, cette chose de base est présente. En fait, l’humain qui veut avoir de plus en plus d’argent ne veut pas vraiment de l’argent mais de l’expansion, parce que l’argent peut vous aider à vous développer. Vous pouvez avoir une plus grande maison, vous pouvez avoir un plus grand jardin, vous pouvez avoir ceci, vous pouvez avoir cela – votre territoire sera plus grand, votre liberté sera plus grande. Avec plus d’argent, vous aurez plus d’alternatives parmi lesquelles choisir.
La personne qui court après l’argent peut ne pas savoir pourquoi elle court après l’argent. Elle peut elle-même penser et croire qu’elle aime l’argent, mais ce n’est qu’à la surface de sa conscience. Allez plus loin dans son inconscient, aidez-la à méditer, et vous serez surpris, et elle sera surpris, de constater que le désir d’argent n’est pas vraiment le désir d’argent, c’est le désir de se développer.
Et il en va de même pour tous les autres désirs. Les gens veulent plus de pouvoir, plus de gloire, une vie plus longue, une meilleure santé, mais que désirent-ils dans ces différentes choses ? La même chose, exactement la même : ils et elles veulent être davantage.
– Osho (tiré du discours A Smokeless Flame)
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Lorsque vous vivez une vie intentionnelle et prenez vos propres décisions, vous en venez à voir le paradoxe de votre souveraineté personnelle.
Suivre aveuglément vos propres désirs créera une prison de désirs, et des désirs constants dont vous ne pourrez vous échapper.
De l’autre côté, refuser vos désirs crée une autre sorte de prison, dans laquelle vous vous sentez honteux, coupable, plein de ressentiment, voire psychologiquement mort. Entre les deux, vous devez découvrir votre propre nature, qui vous êtes.
Apprendre à être guidé(e) mais non mené(e) par ses désirs nécessite que nous apprenions à maintenir la tension entre aveugler les impulsions suivantes et nier la source de sagesse de l’âme.
Si nous pouvons « engager » le désir, nous apprendrons qui et ce que nous sommes. »
~ Polly Young-Eisendrath