
– Jeff Foster
Même si je la pratique depuis 40 ans, je ne sais toujours pas vraiment ce qu’est la méditation; pour ça que l’on appelle ça une pratique. À part observer tout ce qui se passe en moi et en dehors, et revenir à la respiration quand on s’égare dans le monde, surtout celui de nos pensées.
La méditation n’est pas une chose que l’on peut faire, ce n’est qu’une pratique à être, en devenir. Présent(e), total(e), le plus possible. La plupart du temps.
J’ai lu ces mots de Jeff Foster hier :
On me demande parfois : « Jeff, tu médites ? »
La réponse est non, pas du tout.
Ou, eh bien, oui, je le fais, tout dépend de ce que tu appelles méditer.
Je n’ai pas de pratique de méditation formelle. Pas d’horaire. Pas de technique. Pas d’encens. Pas de photos de gourous sur mon guéridon.
Je ne me dis jamais : « Je médite maintenant. »
Et pourtant, tout au long de la journée, je me retrouve en pleine méditation. Absorbé dans l’Immédiat.
Qu’est-ce que c’est que cette méditation, alors ?
Pure fascination pour l’instant, exactement comme il est…
Consentement absolu…
Toute expérience baignant dans la curiosité. Je n’ajoute rien.
Je n’enlève rien.
Pas de but.
Pas de recherche.
Pas d’ordre du jour.
Aucun état spécial à atteindre.
Aucune expérience particulière à avoir.
Pure merveille.
L’extraordinaire banalité de ce qui est.
La vie vécue…
En fin de compte, ce n’est pas quelque chose que je fais.
En fin de compte, c’est ce que je suis vraiment.
Cette conscience ouverte, enfantine, innocente, absorbant doucement chaque son, chaque image, chaque odeur, chaque sensation, chaque sentiment, attirant tendrement un «monde», oui, embrassant un monde comme une mère embrasse son jeune enfant.
Je suis donc la mère de mon monde.
Je suis l’espace qui contient l’ordinaire.
Je suis le silence au cœur des choses.
Je suis la Capacité de joie et de chagrin.
Je n’ai jamais besoin de chercher une expérience plus « vivante », plus « profonde » ou « spirituelle », car ce moment ordinaire est si profondément sacré.
Si beau…
Inondé de grâce…
Complet.
Toujours complet.
Le verre craquelé d’un abribus.
Le regard d’un étranger, cachant et trahissant des siècles de douleur et de nostalgie.
Le frisson sur ma joue quand je vais à la rencontre d’un bon ami.
J’avais l’habitude de méditer…
La méditation est entrée dans mes os.
Maintenant je suis la méditation…
L’immensité qui embrasse un monde entier.
J’avoue que j’ai moi-même pendant un bout de temps oser affirmer que je ne pratique plus comme telle la méditation, mais que c’est devenu une façon d’être. Mais sincèrement, ce n’est pas vraiment le cas car la plupart du temps, je ne suis pas totalement ni tout à fait ici, plutôt là-bas, dans un ailleurs indéfini. Prenant note de mes égarements, incessants. Mais je me pratique.
Et même le fameux moment présent est toujours un peu passé, dépassé car la vie file et coule et passe.
Ces autres mots de Jeff Foster vont un peu en ce sens :
Ceci est la méditation.
Laissez venir ce qui vient.
Laissez partir ce qui s’en va
N’essayez pas de repousser ce qui vient.
C’est déjà là et ça passera.
N’essayez pas de vous accrocher à ce qui se passe.
Le départ est naturel. Bénis aussi le départ.
Laissez ce qui reste, restez.
Laissez ce qui meurt, mourir.
Laissez ce qui vit, vivez.
Soyez le grand espace ouvert pour tout cela.
Chaque pensée, chaque sentiment.
Soyez la conscience.Soyez l’océan.
Autorisez les vagues.
C’est de la méditation, votre Vrai Soi.
Quelques autres mots pour nous aider à définir l’éléphant, ceux d’Adyashanti:
Chaque minute où vous êtes éveillé(e), chaque minute que vous vivez, chaque minute que vous respirez, il est là.
L’amour est une flamme qui brûle tout ce qui est autre que lui-même.
C’est la destruction de tout ce qui est faux et l’accomplissement de tout ce qui est vrai.
Aucune croyance et aucun concept n’est vrai.
Jetez-les tous et laissez la flamme du silence vous consumer jusqu’à l’éveil.
Un(e) humain(e) ordinaire cherche la liberté à travers l’illumination.
Un(e) humain(e) illuminé(e) exprime la liberté en étant ordinaire.
– Adyashanti
et finalement, des mots de mon beloved :
Lorsque vous mangez, mangez ; ne faites rien d’autre.
Lorsque vous écoutez, écoutez ; ne faites rien d’autre.
Lorsque vous marchez, marchez ; ne faites rien d’autre.
Restez dans le moment présent, restez dans l’activité, et bientôt vous vous rendrez compte que le passé s’est éloigné et un nouvel espace s’est ouvert en vous.
Dans cet espace, il n’y a pas de pensées.
Vivez moment après moment. Mourez au passé et mourez au futur. Vivez ici et maintenant, afin que ce que vous faites devienne une méditation.
La méditation est une attitude, pas une activité, alors quoi que vous faites peut devenir méditatif. La soi-disant méditation que les gens pratiquent n’est pas la méditation. C’est l’attitude d’être au présent qui est le noyau, le centre, la chose essentielle.
Faites ce que vous faites — marcher dans la rue, courir, prendre un bain, manger, aller dormir, s’allonger sur le lit, se reposer — et restez dans l’activité totalement. Sans passé, sans futur, restez dans le présent. Ce sera difficile au début, très difficile et très laborieux, mais petit à petit vous capterez la sensation de cela, alors une nouvelle porte s’ouvrera, un nouveau monde. Alors, le processus des pensées ne sera plus là.
Par cela, je ne veux pas dire que vous allez devenir incapable de penser ; au contraire, seulement alors vous serez capable de penser. Penser est une chose différente de cette course folle des pensées. Cette foule de pensées n’est pas du tout penser. Les pensées tournent encore et encore, et vous ne pouvez rien en faire. Vous êtes juste une victime, pas un penseur — vous souffrez, vous essayez de ne pas penser à elles.
Essayez d’arrêter une pensée et vous verrez qui est le maître. Essayer de l’arrêter. Vous ne pouvez pas. La pensée se rebelle contre votre contrôle et elle va revenir avec une vengeance — avec plus de force, avec plus de capacité et d’efficacité. Quel que soit ce à quoi vous pensez, ce n’est pas penser, vraiment, c’est juste une course, une course folle, une foule, un embouteillage de pensées, une survivance sans consistance, superflue, inutile, du passé.
Donc, soyez conscient(e).
Ne gaspillez plus le présent.
Vivez dans le présent.
Vivez dans la qualité méditative du présent.
– Osho, The Great Challenge, entretien 12

image via Srajano via Shanti Vikalpo