
La force consiste à pardonner aux gens qui ne se sentent même pas désolé(s) face à leurs actions. La force consiste à sourire quand vous voulez pleurer à chaudes larmes. La force consiste à ne pas blesser les gens qui vous ont blessé. La force consiste à pardonner aux autres.
Je ne suis pas d’accord avec ces quelques mots. Mais j’aime me mettre en déséquilibre.
Parfois, écrire autour d’un désaccord permet de préciser sa propre pensée et sentiments et de découvrir quelques trésors que notre pensée linéaire et que notre tête-de-cochonnitude nous empêchait de voir. J’aime écrire à partir de mots avec lesquels je suis en désaccord, pour les prendre de l’autre bord, pour me les faire miens, pour voir où j’accroche. Car au fond, accord et désaccord, même différence. Souvent qu’une posture mentale figée qui ne nous permet pas de jouer avec les mots, et de les considérer autrement, différemment.
J’ai récemment vécu une altercation avec quelques ami(e)s chers. Altercation qui m’a ébranlé. Et qui me force encore à me regarder sous toutes mes coutures, dans ma doublure, et à l’intérieur de mes poches, de résistance. Car c’est que permet mieux que tout une altercation: sortir de sa coolitude, de sa zone de confort, pour se regarder soi-même sous d’autres coutures.
Allons-y ligne par ligne avec celle-ci.
La force consiste à pardonner aux gens qui ne se sentent même pas désolé(s) face à leurs actions.
Premièrement je n’aime pas l’expression pardonner quant ça s’applique aux autres. Car qui sommes-nous pour pardonner aux autres ? La vie se chargera bien de pardonner ce qu’il y à pardonner pour chacun(e). Chacun(e) agit ou réagit en fonction de sa position actuelle et c’est en faisant qu’on apprend. Seuls eux et elles pourront saisir la leçon.
Et souvent les plus grandes leçons se cachent dans nos différends, dans nos altercations avec les autres. C’est souvent par le choc qu’on grandit et qu’on apprend. Ou par la répétition. Et parfois, il nous arrive de blesser les autres, et soi du même coup. Parfois il nous arrive d’être blessé dans nos relations avec les autres, surtout nos proches. Et on peut toujours s’excuser et demander pardon. Mais la réponse ne nous appartient pas. On ne peut que demander pardon et offrir ses excuses, le reste n’est pas entre nos mains.
À mes yeux, le pardon se demande plus qu’il ne s’accorde.
La force consiste à sourire quand vous voulez pleurer à chaudes larmes.
Parfois. Mais je crois qu’il est plus juste d’afficher ses vraies émotions. Et il est possible de pleurer en gardant le coeur ouvert et les yeux rieurs. La comédie de la vie.
La force consiste à ne pas blesser les gens qui vous ont blessé.
Ici, tout à fait d’accord. Car personne ne peut nous blesser à moins qu’on ne le permette. Les autres peuvent nous révéler des situations douloureuses du passé, raviver de vieilles blessures, mais toujours à nous cette douleur en nous. Nous sommes les maîtres de nos propres douleurs, comme leur victime parfois. À nous de déjouer. Mais surtout de jouer le rand jeu de la vie avec tout ce qu’elle implique.
La force consiste à pardonner aux autres.
Pardonner aux autres, gros contrat. Tel que je disais plus haut, qui sommes-nous pour pardonner aux autres ? Même si je comprends ce qui sous-tend cette affirmation, soit de libérer l’autre de toute culpabilité, chacun doit trouver le sens dans nos histoires personnelles qui s’entrechoquent.
Je peux dire à quelqu’un que je suis OK avec l’incident, que je vais voir ce qui m’appartient, ce que j’ai à y apprendre, mais, ultimement, à lui ou elle de saisir la leçon face à son propre comportement, et cela se fera, ou pas, que je lui pardonne ou pas.
Ce qui nous mène au Hoʻoponopono, que je connais peu. Si comme position de base, on ne peut être contre le principe et contre l’attitude fondamentale que ces quelques affirmations permettent, sur le fond beaucoup plus complexe il me semble.
Je suis désolé(e)
sois désolé, ou pas, mais surtout regarde-toi et prend la totale responsabilité de tes actions.
S’il te plaît, pardonne-moi
et si l’autre ne nous pardonne pas ? ne sommes-nous pas à sa merci si l’autre ne veut rien savoir ? Le pardon est un processus graduel et organique qui ne peut s’imposer.
Je t’aime
même encore fâché(e) ? et de toute façon, qu’est-ce que l’amour ? et peut-on aimer autrui davantage qu’on s’aime soi-même ? Grandes questions, je sais.
Merci
oh ça oui, car tout dans le vie est un cadeau, et parfois surtout ce qui fait mal, ce qui est difficile, ce qui nous force à grandir.
Alors Merci la vie.
Et Daime, donne-moi tout ce que j’ai besoin de vivre.