
Ce n’est pas qui tu es.
S’ils t’ont blessé, ils doivent avoir de la douleur en eux, alors souhaite-leur la guérison.
– Najwa Zebian
De la douleur, ou de la peur, ou de vieilles blessures ou une partie d’ombre qui cherchent guérison et lumière. Car de toute façon, jamais les autres qui nous causent de la peine ou de la douleur, ils/elles ne font qu’en réveiller de la vieille enfouie en nous depuis notre naissance.
Parfois, on vit des heurts avec nos proches. Et naturellement, ces chocs se passent souvent avec les gens qui sont les plus près de nous car c’est lorsqu’on ouvre son coeur que nous sommes le plus vulnérable.
Souvent, on blesse les autres sans qu’ils/elles ne sachent à quel point. Du moins sans savoir clairement. Ou nous sommes blessé(e) sans que les autres en soient conscient(e)s.
Parfois c’est par peur, d’autres fois par ignorance. Mais toujours par inconscience. on dirait que c’est ainsi qu’on peut devenir plus conscient. Par choc, ou par répétition d’un comportement. Et quand on s’entrechoque avec autrui à la même place, il devient possible de reconnaître notre part dans l’échange. Oui, un échange, car un conflit concerne toujours au moins deux personnes.
Les relations humaines sont une occasion idéale d’apprentissage, de conscience, de dépassement de ses limites, de conscientisation quant à certaines sources d’ombres que l’on porte en soi.
Quand on clash avec autrui, on peut soit blâmer l’autre, souvent la réaction initiale, et ainsi passer à côté d’une importante leçon, ou tourner notre regard vers soi et identifier notre part dans ce que l’on nomme souvent à tort conflit. Car on porte toujours au moins la moitié de la responsabilité dans tout malentendu. Moi et l’autre.
Se regarder soi-même requiert beaucoup de maturité, de courage même, et lucidité.
Comme on dit, tu veux voir clair ou avoir raison ?
Quand on clash avec autrui, de surcroît avec des êtres qui sont chers à notre coeur, toujours un peu automatique de faire porter notre regard vers l’autre. Mais à force de pratique et d’expérience, on réalise que c’est par soi qu’on doit commencer, c’est vers soi qu’on doit regarder. Pour identifier notre part, notre rôle dans ce qui apparait comme un drame sur le coup.
Car sans hasard, nous sommes toujours au coeur de nos conflits. Nous sommes le dénominateur commun de tous nos conflits. Nous devons donc inévitablement porter une partie de la responsabilité, donc une partie de la solution.
On n’a pas à pardonner aux autres. On n’a qu’à prendre responsabilité pour notre rôle dans la mésentente. On peut nommer un différend comme un conflit – choc d’idée ou d’émotions – ou comme occasion d’harmoniser une énergie qui s’est entrechoquée. Entre moi, et mon histoire, et un(e) autre, et son histoire. Et certaines se réconcilieront alors que d’autres se sépareront. Ainsi va l’histoire de nos vies.
Et parfois, il faut aussi seulement laisser un peu de temps au temps pour que chacun chacune regarde sa part, la part que l’on porte dans le différend. Et faire confiance à la vie, et à l’amitié.
Jamais facile de clasher avec des ami(e)s, mais, en même temps, inévitable en amitié. Quand on ose être soi-même, et quand on permet aux autres de faire de l’être aussi, éventuellement nos différences s’affronteront. C’est par un certain brouhaha que l’amitié grandit, ou se transforme, ou se termine. La beauté et l’humanité se déploient souvent à-travers un certain chaos.
Gardons notre coeur et notre esprit ouverts, laissons tomber l’intention d’avoir raison car les relations ne sont pas affaires de raison, mais affaires de coeur.
En ce jour de la terre, à la mesure de nos moyens relatifs, revenons à la base.
Écoutons, écoutons-nous les un(e)s les autres. Écoutons la nature se dire, nous dire. Écoutons nos coeurs blessés qui ne cherchent que réconfort et apaisement.
Car nous sommes tous et toutes des enfants de la terre. Les frontières sont dans nos têtes et dans nos coeurs.
Et malgré nos abus, la terre ne cherche par à nous punir, elle ne fait que nous informer de la voie à suivre. Écoutons-là car elle vit en chacun(e) de nous.

Et si les mots ne sont pas suffisants: