
J’ai inclus l’autre jour cette citation de Christiane Singer – dont est dérivée celle ci-haut probablement – dans une chronique:
Chaque jour, les hommes et les femmes qui prennent soin de la parcelle du réel qui leur est confiée sont en train de sauver le monde, sans le savoir.
Des mots sages, qui rassurent, des mots qui ramènent à terre.
Chacun chacune. on peut, et doit, prendre soin de nos parcelles de réel respectives. Que de cela, tout d’abord que de cela. Que cela que nous pouvons faire. Et si chacun(e) prend soin de sa propre parcelle, le monde entier sera pris soin de.
Quant à sauver le monde, pas si certain. Le construire ? Petit bout par petit bout on le fait du mieux qu’on peut, quoi que certains semblent préférer le détruire, ou le réduire uniquement en profit$.
Mais pourrons-nous le sauver, le monde ? Vraiment pas certain.
Et peut-être qu’au fond, on n’a pas à le sauver. Le monde peut sûrement s’arranger lui-même. Le monde va prendre soin de lui-même. Tout ce que l’on peut faire c’est d’arrêter de le maganer autant en achetant tant, en jetant tant, en disposant de tant de choses.
Tout ce qui est à notre portée repose sur le soin que l’on peut apporter à la petite parcelle de réalité qui se trouve en soi et autour de soi. Faire le bien, faire du mieux qu’on peut, prendre soin de soi et de nos proches. Et de notre petit – et plus grand – environnement. Dans la mesure de notre possible, dans la mesure du réel que l’on peut percevoir.
Car qu’est-ce que la réalité anyway ?
Certain(e) vivent dans des mondes imaginaires, d’autres dans des réalités parallèles. On dit même que certains jeunes vivent principalement dans leur écran et leurs mondes semi visibles. On n’arrête pas le progrès.
Chacun, chacune, on prend soin de notre petite parcelle de réalité du mieux que l’on peut, avec ce que la vie nous a donné. Et en ces temps plus que questionnants, c’est tout ce que l’on peut faire et c’est déjà beaucoup. Donner du sens à notre petit coin du monde, en nous et autour. Souhaiter le mieux pour le plus grand nombre, contribuer de notre mieux au bien-être collectif à notre humble mesure et, pour le reste, en la vie nous ferons confiance. Car elles tassez grande la vie pour prendre soin d’elle-même.
Plus que cela ? Qui vivra verra. Mais pour le moment, embellissons nos parcelles respectives.
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Petite anecdote
sur FB, via Sébastien L’Écuyer, originalement via une certaine Eva Eva
Le jeu Monopoly n’a pas été inventé par les frères Parker, ni par l’homme auquel ils l’ont attribué. En 1904, le Monopoly s’appelait à l’origine The Landlord’s Game et a été inventé par une femme radicale. Le jeu original d’Elizabeth Magie n’avait pas un, mais deux jeux de règles parmi lesquels choisir.
L’un s’appelait Prosperity, où chaque joueur gagnait de l’argent chaque fois qu’un autre gagnait une propriété. Et la partie était gagnée par tout le monde qui ne jouait que lorsque la personne qui en avait le moins doublait ses ressources. Un jeu de collaboration et de bien social.
Le deuxième ensemble de règles s’appelait Monopoly, où les joueurs réussissaient en prenant des propriétés et en louant à ceux qui avaient moins de chance de lancer les dés. Le gagnant était la personne qui utilisait son pouvoir pour éliminer tout le monde.
La mission de Magie était de nous apprendre à quel point nous nous sentons différents lorsque nous jouons à Prosperity ou à Monopoly, en espérant que cela changerait un jour les politiques nationales.
Lorsque les frères Parker ont adopté le jeu, ils ont effacé Magie, ils ont effacé les règles de Prosperity et célébré le Monopoly. C’est pourquoi très peu de jeux de Monopoly se terminent par de meilleures amitiés ! Certains mettent même fin à des amitiés ! Ce qu’ils n’ont pas pu effacer, c’est la leçon de Magie.
Merci Maggie !