
Ouf. Grosse affirmation que celle-ci non ? Le ciel et l’enfer dans le même corps. Et en même temps si juste. Ou comme disent les anglais, as above so below.
On voudrait le bien sans le mal. Le menoum sans le Yark ! Comme le blanc sans le noir. Mais le monde fait inévitablement dans le gris, le monde est composé de gris. De toutes sortes de nuances de gris, et pas seulement 50.
Des milliards de gris. Autant qu’il y a d’humains probablement. Car c’est nous qui mixons les couleurs en cette fresque vivante. C’est nous qui cueillons, organisons, arrangeons et interprétons les multiples perceptions des événements de ce vaste monde. Comme de ce qui se passe en nous-même. Le noir comme le blanc, et la multitude de possibilités.
Nous sommes les acteurs, producteurs et réalisateur/trices de ce monde, comme de notre monde. Notre petite monde qui ne peut que se passer en ce Grand monde, qui ne peut que passer à-travers les filtres du Grand monde. Car il n’y a pas de différence entre le petit monde et le Grand. Tous nos petits mondes font partie du Grand. Comme il n’y a pas de différence entre ceci et cela, entre le bien et le mal, entre moi et les autres, entre eux et nous. Qu’une seule et même création.
On aime distinguer, séparer, classer et juger. Mettre les choses, et les gens, en ordre.
Mais dans les faits, ce qui est est. Tout simplement. Avant le jugement qui peut être porté quant à ce qui est, ce qui est est. Et nous tous et toutes autant que nous sommes, ne sommes que ce que nous sommes, dans notre plus simple parure, avant que tout acte ou pensée ne soit classée ou qualifiée comme bonne ou mauvaise. Ou autrement.
On veut tous être bon(ne)s, et justes, et se considérer du bon côté des choses, du côté de la lumière. Mais pas de lumière sans ombre, et le côté de l’un est inévitablement l’autre côté de l’autre. Et contrairement à ce que nous aimons penser, nous portons en nous toutes les facettes de l’humanité, tous les côtés de la médaille multidimensionnelle de l’existence. Dr Jekkyl comme Mister/Miss Hyde.
Et autant nous aimerions n’être que bon(ne), et juste, qu’être la meilleure version de soi, qu’on aime ou pas, nous portons en chacun de nous aussi le potentiel du pire et du moins bon.
Quand nous sommes dans la peur, nous nous refermons et nous nous protégeons.
Quand nous doutons, nous ne savons plus, hésitons et figeons.
Quand nous sommes dérangé(e)s dans nos convictions, nous jugeons, rejetons et comparons.
Le propre de l’être humain quoi. Que nous sommes tous et toutes.
Mais à mon avis essentiel de savoir qu’il se cache en soi le meilleur comme le pire. Les hautes branches de la bonté comme les racines du mal et du pire. Le pire du meilleur et le meilleur du pire. Le bon comme le bad, le grand comme le tout petit. Tout cela comme un potentiel, comme une possibilité. Et c’est souvent le contexte qui déterminera le résultat de nos actions, de nos comportements.
Nous portons en nous les graines du meilleur et les graines du pire et selon la situation se manifestera l’un ou l’autre. Bon à savoir. Que notre vision est toujours inévitablement partielle, limitée, biaisée et teintée par nos expériences passées, notre conditionnement, notre trajectoire de vie. En lien avec un contexte donné. Bon de s’en souvenir avant d’agir, et de réagir, quand une réaction monte en soi. Pesons sur la clutch avant de rentrer dans le mur de nos jugements.
Mais en gardant à l’esprit que nous sommes tous et toutes le meilleur comme le pire, et en se branchant sur son coeur, sur ce qui est le mieux et le plus juste pour soi tout d’abord, comme pour l’humanité en général, possible de se voir mieux, de s’observer, de prendre conscience de nos limites et de nos biais d’interprétation.
Et impossible alors de se penser meilleur qu’autrui. Car en nous vit autant Dr Jekyll que Mister et Miss Hyde. Alors à nous de jouer.
ni bien ni mal, que ce qui est. Juste ce qui est. Et ce qui est est juste.