
On a tendance à l’oublier. Mais le monde est surtout rempli d’amour. Malgré les apparences. D’ailleurs, haine ou peur ?
Car la guerre fait beaucoup de bruit, elle prend toute la place. Elle est grossière, spectaculaire, tueuse, blessante, ordurière. Elle en met plein les yeux et lève le coeur. Surtout pour ceux et celles qui la subissent directement. Des millions de personnes qui fuient, se protègent, se sauvent des chars, des balles et des bombes sales.
Un grand nombre de personnes subissent la guerre que quelques-uns seulement leur imposent. Ceux qui veulent le pouvoir absolu, ceux qui font commerce de cette guerre et de leurs armes. Ceux qui ne peuvent trouver refuge dans leur coeur et qui massacrent le bonheur des autres.
Mais malgré la guerre, le monde est surtout constitué d’amour, d’amitié, de compassion, d’empathie, d’entraide et de beauté. Also comme disait Veeresh. La guerre ne fait que cacher la paix car elle crie plus fort, elle fait beaucoup de bruit. La guerre fait exploser la paix. Mais peut-être que la paix lui tout de même supérieure. Malgré les apparences.
Mais derrière ce bruit, dans ce bruit, le silence persiste. Comme au coeur de la guerre c’est la paix qui résiste. Au coeur de toute guerre, la paix insiste et subsiste.
Nous, qui regardons ces guerres dans nos écrans, bien confortables, au chaud, choyés, nous ne pouvons connaître la réalité de cette folie meurtrière au quotidien. Nous ne pouvons qu’imaginer. Tout ce que l’on peut faire est regarder, sentir, imaginer, compatir. Pendant que d’autres courent, se protègent et se défendent, nous on observe.
Pendant que les bombes tombent, lancées par ceux qui se bombent le torse et fourbissent leurs canons, nous on regarde. Pendant que les avions tournent et grondent au-dessus de la tête de nos frères et soeurs, nous on observe. Pourtant, tous et toutes nos frères et soeurs, attaquants comme attaqués. Et on apprécie que ce n’est pas sur nos têtes que ces bombes tombent. En cherchant ce que l’on pourrait faire pour aider. En vain souvent car quoi faire face à cette guerre incompréhensible ?
Pendant que les chars d’assaut avancent, pillent et détruisent tout sur leur passage, pendant que des bombent tombent sur des hôpitaux, pendant que la stratégie des uns se déploient sur le dos, la maison et dans le coeur des autres, ces autres fuient et courent. Pendant que nous on se demande ce que l’on peut faire.
Évidemment on ne peut que commencer par cultiver la paix en soi, ce qui semble le premier pas. Mais encore peut-on se demander.
Joindre les rangs ?
Envoyer un peu d’argent ?
Prier pour la paix ?
Un peu de tout ça j’imagine. À la mesure de nos capacités.
Mais, peut-être surtout et tout d’abord, ne pas oublier que l’amour domine le monde et que cette folle guerre apportera peut-être finalement la paix. Comme on a espéré que toutes les précédentes le feraient. Et pourtant, nous en sommes encore là. Peut-être est-ce la bonne ?
Car on ne peut et ne doit pas s’habituer à la guerre. On doit bien sûr accepter qu’elle existe et qu’elle frappe en certains endroits du monde, même si celle en Ukraine nous semble plus réelle, plus près de nous. Mais elle est aussi souvent en nous-même cette foutue guerre.
Avec les heurts au coeur de nos frères et soeurs qui subissent les guerres, rappelons-nous que tous les êtres humains ont un coeur, que tous et toutes sont les fils et les filles de parents qui les ont aimés, tous et toutes nous sommes les parents d’enfants, des frères et des soeurs, amis et amies d’autrui. Et que ces coeurs cherchent la lumière, à leur façon.
Car nous partageons tous et toutes les mêmes besoins. Nous foulons tous et toutes la même terre.
Et quotidiennement, malgré les horreurs guerrières, tant de bonté, d’amour et de compassion se déploient et peuplent le coeur de la plupart des êtres humains. Tous et toutes, chacun chacune, nous sommes en quête de paix, autant en nous qu’autour. Avec les mêmes quelques besoins fondamentaux à combler. Même si cela semble improbable quand la guerre frappe, ce qu’elle constamment depuis le début des temps.
N’oublions pas la paix, l’amour, le bien.
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image via ma voisine Christine Tupper, amoureuse des chevaux
11/3/2022
En lisant cette chronique, je repensais au musée canadien des droits de la personne à Winnipeg. J’avais été frappé par la mise en parallèle des initiatives pour la paix au côté des oeuvres de destruction. J’en étais ressorti avec l’impression très forte que plus certains détruisent, plus d’autres construisent en contrepartie, si bien que la paix et la guerre sont engagés en notre monde dans une danse à deux ou l’un tantôt commande et l’autre suit, puis les rôles s’inversent, les figures s’enchaînent, et ainsi de suite. Car les ouvriers de la paix existent et oeuvrent sans relâche, bien que comme tu l’indiques, Ati, leurs initiatives font moins de bruit et leurs gestes sont peut-être moins éclatants qu’une bombe qui rase un quartier en entier. On peut penser à la création de l’ONU, d’Amnistie internationale, de Médecins sans frontières, de la Croix-Rouge, de l’UNESCO, de la déclaration universelle des droits de la personne, des chartes des droits et libertés, l’accord sur les tiers pays sûrs, les droits des réfugiés, et j’en oublie tellement… On peut toujours s’illusionner sur tout, surtout si on subit la propagande d’autrui. Mais ce dont je suis certain c’est que quand la guerre fait rage en un endroit, des coeurs s’unissent et des mains se lient en d’autres endroits pour répondre à l’horreur en semant du bonheur et de l’espoir.
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merci René de partager ta réflexion. Intéressante.
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