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BIENVENUE EN NÉOTÉNIE

Moi non plus je ne connaissais pas ce terme avant hier. Beau hein ? Et oui, moi aussi il m’accroche et m’enthousiasme ce mot un peu étrange qui rappelle un pays d’Europe de l’est.

En fait, j’imagine qu’il ne s’agit pas tant de re-créer l’émerveillement, mais simplement de le retrouver car l’émerveillement est probablement encore et toujours présent en nous si on fouille le moindrement au fond de notre coeur d’enfant. Et possiblement aussi un peu dans les ptits racoins négligés. Car l’émerveillement se cache en soi, au coeur de soie, et se pose dans nos yeux quand on regarde le monde à partir de là.

L’émerveillement est notre état fondamental et consiste en une grande curiosité, un regard frais et neuf, encore et toujours, sur les choses et les gens qui nous entourent. Une vivacité dans le regard, une grande appréciation du simple fait d’être en vie. Comme on dit, la vie n’est pas un problème à résoudre mais un mystère à découvrir, again and again.

Rien à faire pour être émerveillé.e, suffit de regarder et de ne rien tenir pour acquis. Car rien n’est jamais acquis. Tout ne se tient qu’au bout de chaque respiration. Il suffit de se laisser happer par la merveillosité du monde, de la laisser vivre en nous. Elle ne vient pas de nous, elle ne fait que nous passer dedans, nous traverser. Si on le décide ainsi.

Oui mais pauvre chroniqueur, ne lis-tu pas les nouvelles ?

Oui, un peu cher lecteur/trice. Mais de plus en plus vite, et de moins en moins, et je décroche plus rapidement qu’avant et, après un temps de plus en plus court, j’arrête et Je sors et je vais jouer dehors. Pour observer le miracle de la nature qui se déploie à chaque instant sous nos yeux si on prend la joie de bien regarder. Oh ! regarde le vent dans les arbres. Écoute ! un corbeau qui passe au-dessus de nos têtes. Oups, un flocon !

Même si je me désintéresse des dites nouvelles qui roulent en boucle tout le tour du monde de nos écrans, je n’arrête jamais de penser aux gens qui souffrent, aux enfants qui ont faim, aux sans-abri, particulièrement en hiver et par temps froid. Je les garde en mon coeur, en mon humanité. Je lis moins mais je me lie de plus en plus à eux et elles. Aux enfants en particulier. Et aux personnes âgées qui apprennent à ralentir.

Et quand je vois des personnages détestables, car il y en a en ce bas pour nous faire pratiquer l’amour inconditionnel, j’essaie désormais de me brancher sur leur coeur, et de les voir tels des petits enfants. Avec le même besoin d’être aimé et respecté qui est aussi mien, ce qu’ils cherchent parfois grâce au pouvoir et à la prétendue gloire, avec les mêmes besoins de sécurité et de paix intérieures. Sure, pour certains, la guerre c’est la paix ou, du moins, de gros profits. Je sais, difficile à comprendre mais le merveilleux inclut probablement aussi le terrible et ce qui est éloigné de soi.

Quand je lis et que j’entends des gens bitcher et se plaindre, je tente de toujours sentir le besoin qui se cache derrière leurs complaintes. Car derrière chaque récrimination, il y a un besoin inassouvi et non comblé, toujours une insatisfaction certaine. On doit écouter avec ce coeur d’enfant aussi car celui qui entend et comprend le mieux.

Nous sommes plus de 8 milliards d’humain.e.s vivant sur une boule qui tourne dans le vide. Déjà pas merveilleux ça ?

Plus de 8 milliards de coeurs qui battent à l’unisson sur une terre généreuse mais si malmenée, sans compter toutes les autres formes de vie. Et ça continue de tourner.

Plus de 8 milliards d’âmes humaines qui cherchent un sens en tentant de survivre du mieux possible avant de retourner à la maison.

Tout ce ballet humain, animal et minéral se déroulant sur une boule nommée terre, en une époque donnée, dans une intensité difficilement descriptible. Cette boule que l’on perd parfois nous-mêmes avec nos têtes de linotte échevelées et dissipées.

Bienvenue en Néoténie, ce pays des Nations Unies pour les simples d’esprit et les généreux de coeur. Un lieu et espace temps qui couve toujours en soi, pour peu qu’on prenne le soin d’y descendre et de s’y déposer.

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Les tourments de ce monde sont éphémères, et ce qui nous reste, c’est ce que nous avons fait de notre âme.
– Shoghi Effendi via Justine

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Plus nous nous accrochons, plus la vie nous échappe ; plus nous nous détendons, plus elle s’écoule naturellement vers nous.

La plénitude n’est pas un but à atteindre, elle est ce qui nous revient lorsque nous cessons de la poursuivre et commençons à l’accepter.
Tao Te Ching 

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Ce n’est pas l’impermanence en soi, ni même la conscience de notre mortalité, qui est la cause de notre souffrance, enseignait le Bouddha.
C’est plutôt notre résistance à l’incertitude fondamentale de notre condition.
Notre malaise provient de tous nos efforts pour nous ancrer solidement, pour réaliser notre rêve d’un bien-être constant.
– Pema Chödrön
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L’univers tout entier est ma scène.
Je ne me contente pas de jouer, je construis la scène et les décors ; j’écris le scénario et je dirige les acteurs.
Oui, je suis l’acteur seul et unique qui joue les rôles de millions de personnes – et, qui plus est, ce spectacle ne s’achève jamais !
Le scénario est continuellement écrit, sans cesse de nouveaux rôles sont conçus, sans cesse de nouveaux décors sont mis en place pour de multiples situations différentes.
Ne suis-je pas un merveilleux acteur-metteur en scène-producteur ?
Cependant, la vérité, ajouta-t-il, est que chacun d’entre vous peut dire la même chose de lui-même.
Mais, et c’est là toute l’ironie de la chose, dès l’instant où vous êtes réellement capable de ressentir profondément et avec conviction qu’il en est ainsi, le spectacle est terminé pour vous !
Pouvez-vous percevoir que c’est seulement vous qui jouez le rôle de chaque personnage du monde ?
Ou bien allez-vous vous confiner à ce rôle morcelé que vous vous êtes assigné, et vivre et mourir dans ce rôle étriqué ? »

– Nisargadatta Maharaj

DE BOUE ET D’EAU

car

Voilà, ci-haut, la version brune.

Mais ici dans le grand now, on a aussi une autre formule pour illustrer le même phénomène de sédimentation, la blanche, plus légère, plus fluffy :

Deux versions, mais leçon commune: patience et confiance.

Depuis quelque temps, le lac – ou la boule, c’est selon – d’un projet que je porte avec quelques ami.e.s depuis des années a été un peu brouillé par les changements. Oh, rien de majeur, mais comme la vie, de nombreux changements au sein des troupes sont survenus en relativement peu de temps.

Un peu ébranlant pour moi. Ce qui a apporté son lot d’incertitude et d’imprévisibilité, suscitant doute et questionnement, et requérant simultanément souplesse et fermeté. Humildade.

Je parle publiquement de ces doutes et questionnements car je les porte en moi, en mon corps et en mon esprit. Nous formons une équipe et lors de telles mutations, je considère que tout le monde doit être tenu au courant. Nous avons d’ailleurs une rencontre ce soir avec le choeur restant pour éclairer la suite des choses.

En discutant avec ma douce suite à notre plus récente rencontre de groupe, elle se demandait si je devrais m’ouvrir autant sur mes états d’âme, si je ne devrais peut-être pas garder davantage pour moi ce brouhaha intérieur car ça risque de disséminer les doutes parmi les troupes.

Et m’est remonté en tête d’où je viens.

En 1988, lors de mon premier passage à la Humaniversity en Hollande, chez Veeresh, avec qui j’ai entretenu une marquante et longue relation autant amicale que professionnelle, j’avais joint le groupe en tant que participant. C’était un processus intense d’introspection et de profond travail émotionnel qui durait tout l’été. Life changing.

Un moment donné, après quelques jours, un des membres de l’équipe des thérapeutes s’est adressé publiquement devant le groupe en avouant qu’il vivait une situation difficile, qu’il avait commis un faux pas et qu’à la demande de Veeresh, il joignait le groupe en tant que participant.

Pour moi qui n’avait connu auparavant que des thérapeutes qu’on mettait sur un pied d’estale, c’est exactement cette transparence et cette humilité qui m’ont convaincu de me faire formé par et chez Veeresh.

D’ailleurs, j’ai été témoin à quelques reprises de la part même de Veeresh d’une telle transparence, lui qui s’ouvrait complètement à la communauté avec ses états d’âme lors de grands mouvements au sein de sa communauté. Je l’ai vu en pleurs et effondré notamment à la mort d’Osho, comme à quelques autres occasions. Lui qui savait être ferme et clair pouvait aussi être tout autant fragile et vulnérable.

J’ai été ébranlé cette année par différents événements qui ne se sont pas déroulés tels qu’on les avait planifiés, ainsi que par une foule de changements qui sont sains, inévitables et naturels au sein de tout groupe, mais qui ébranlent toujours lorsqu’ils arrivent les uns après les autres.

Mais overall, comme d’habitude, après le grand tremblement, tout est toujours pour le mieux, même si pas toujours évident à encaisser sur le coup.

Et samedi dernier, comme par magie, grâce à de superbes hymnes, et une précieuse harmonie nouvellement retrouvée, les choses sont tombées en place.

La boue, et/ou la neige, s’est déposée. Euréka !

Après quelques mois de doutes et de questionnement, the church must go on.

On se prépare pour nos deux derniers travaux de l’année, avec nos hymnes piliers, suite à quoi on sera en pause pour quelques mois pour laisser se poursuivre le grand dépôt, alors qu’on retournera au Brésil en février.

Comme dit l’ours, relaxe, l’hiver porte conseil.

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La vie a une main qui plonge dans notre corps, se saisit du cœur et l’enlève…
Pas une fois, mais de nombreuses fois.
En échange, la vie nous donne de l’or…
Seulement, nous payons cet or à un prix fou puisque nous en avons, à chaque fois, le cœur arraché vivant…
Chaque séparation nous donne une vue de plus en plus ample et éblouie de la vie.
Les arrachements nous lavent.
Tout se passe, dans cette vie, comme s’il nous fallait avaler l’océan.
Comme si périodiquement nous étions remis à neuf par ce qui nous rappelle de ne pas nous installer, de ne pas nous habituer…

La vie a deux visages : un émerveillant et un terrible.
Quand vous avez vu le visage terrible, le visage émerveillant se tourne vers vous comme un soleil.
~ Christian Bobin, La vie à deux visages

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Au début de votre quête spirituelle, vous rejetez l’entité corps-esprit, en disant
je ne suis pas ça.
Puis vous arrivez au je suis, sans rien d’autre, sans mots.
Puis vous êtes le tout, vous n’êtes plus limité.e au corps-esprit.
La présence de la conscience est sentie grâce à cet instrument, le corps-esprit ; mais Moi, l’Absolu, je ne suis pas ça.
Après s’être stabilisés dans la conscience, on se met en position d’observer la conscience, et tout ce qui se passe en elle, juste pour comprendre.
L’attachement à l’entité corps-esprit et à la conscience est très fort, il est très difficile de s’en défaire.
La venue au monde, l’organisation chimique qui permet à l’entité corps-esprit d’exister, n’a ni forme pré-établie, ni dessein ; et en vérité, elle n’existait pas.
Cette chose-qui-n’existe-pas, existe soudain.
Quelle peut être sa valeur intrinsèque ?
C’est seulement une apparition, ça ne peut pas être la vérité.
C’est pourquoi j’ose dire ce que je dis : [cette apparition] est une vaste mystification, un attrape-nigaud, créé à partir de rien.
Peut-on créer quelque chose à partir de rien ?
Tout ce que j’ai pu dire est maintenant solidement enraciné dans votre soi-disant entité corps-esprit, vous n’allez pas pouvoir vous en défaire.
Avec le temps, ça deviendra connaissance.
Je ne désire pas la vie, même pour un moment ; et pourtant dans cette existence temporaire, il y a tant de vies.
Je n’ai pas peur de la mort.
Avec la mort, l’imperfection disparaît.
La conscience, la marque de l’imperfection, se dissipe.
Il reste la perfection totale.
Il n’est pas sûr que je puisse vous voir demain ; mais ça n’a aucune importance.
Le fait est qu’il n’y a pas de séparation du tout entre vous et moi, nous ne sommes qu’un. N’allez pas imaginer qu’il y a une séparation quelconque. »

– Nisargadatta Maharaj, – Extrait de « Conscience et absolu – 11 janvier 1981
via Jean Bouchart d’Orval

BANDE DE QUÊTEUX

Pourquoi est-tu malheureux ?
Parce que 99 % de tout ce que tu penses, et tout ce que tu fais, est pour toi-même, et il n’y a pas
de soi.
– Wei Wu Wei, Le Secret ouvert

Toute la machinerie de la quête s’effondre lorsqu’on réalise qu’ils n’y a jamais eu de chercheur/se.

Pourquoi suis-je ici ?

Qui suis-je ?

Que cherche-je ?

Le bonheur ? La liberté ? L’éveil ?

Quelle est mon essence ?

Ce fameux Je ? Ou Dieu ?

Tout ? Rien ? Rien du Tout ?

Probablement que notre grand malheur, nous humain.es, réside dans cette quête incessante et inassouvie, dans le fait de toujours en vouloir plus et de le chercher ailleurs, plus tard, dans autre chose que ce qui est.

Que l’on quête des bidous, de la bouffe, de la sécurité, de la gloire, des likes ou du sens, on cherche toujours autre chose, et pas mal toujours en dehors de soi.

Comme un chiot un peu foufou, on court toujours et sans cesse après sa queue.

Peut-être que le secret consiste à jouir de la course folle ?

Ou à arrêter de courir.

Ou de trouver le 1 % utile de nos pensées ?

Allez donc savoir.

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Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre, que le bonheur se décide, que c’est un choix moral.
Les professeurs d’allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché.
Je suis d’accord, c’est un péché, c’est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n’arracheront pas à leur condition.
Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c’est comme entre les pauvres et les riches, c’est comme la lutte des classes, on sait qu’il y a des pauvres qui s’en sortent mais la plupart, non, ne s’en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c’est comme dire à un affamé qu’il n’a qu’à manger de la brioche.

– Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne

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La dépression et le burn-out ne sont pas des fautes du cœur, mais des haltes forcées de l’âme épuisée. 
Quand le feu sacré se retire, ce n’est pas qu’il s’éteint, il se cache pour ne pas consumer ce qu’il aime.
L’esprit moderne veut produire sans cesse, comme si la valeur d’un être se mesurait à la vitesse de sa roue. 
Mais le silence, parfois, se fait maître, il brise les ressorts pour que le cœur apprenne à battre autrement.
La dépression, vue de l’extérieur, semble un trou, vue de l’intérieur, c’est une chambre obscure où mûrit la graine du vrai. 
Elle t’arrache aux illusions du contrôle et t’oblige à descendre là où aucune image ne te sauve.
Là, dans le noir, tu entends enfin le bruissement d’une autre intelligence, celle qui ne veut rien, qui ne prouve rien, qui simplement « est ».
Le burn-out est le cri d’une lumière qu’on a trop forcée à servir les formes. 
Le corps, lassé d’obéir au mental, réclame sa part de ciel. 
Ce n’est pas une chute, c’est une initiation sans décors, le moment où la flamme apprend à se nourrir d’air plutôt que d’huile.
Rien n’est perdu dans l’épuisement. 
Ce qui s’effondre, c’est ce qui devait tomber. Ce qui reste, c’est ce qui respire encore, le centre nu, sans rôle, sans masque, sans performance.
Quand la fatigue devient un sanctuaire, la guérison commence. 
Le vide, alors, n’est plus une absence, mais une matrice. 
Et de ce sol dépouillé surgira un être plus simple, plus vrai, qui n’a plus besoin de brûler pour briller. »
– Acquario Waterman via Éloise Bénad

et pour arrêter un peu, petit oasis de paix, bon week-end…

CHEZ-NOUS C’EST SI DOUX

Pas beaux ces mots-là ? Ils font neiger toutes sortes d’idées fantasmagoriques dans la petite boule à idées que je porte sur les épaules.

Beaucoup de bruit de bouette à la surface de notre monde ces temps-ci si on ose encore s’intéresser aux zactualités. Ce que l’on fait tous et toutes malgré ce que l’on en dit.

Bien sûr qu’on préférerait se couper complètement de tout ce noise ambiant. Mais bien difficile. Ce monde dans lequel les bullies de tout acabit occupent le dessus de l’espace public, où ceux qui crient le plus fort attirent le gros de l’attention. Pas facile de chuchoter son chemin en ce bien bas monde criard et décriant des grandes gueules.

Alors ce matin, je vous invite à prendre une pause de soie et à écouter ceci

et en lisant cela. Ou vous pouvez aussi écouter et lire ensuite. Ou même fermer les yeux et ne plus lire du tout.

Un espace bulle pour protéger et déguster le fragile en soi. Pour créer une puff de doux doux, justement ici, là où la neige est douce au fond de l’eau.

En ce novembre déjà hivernal qui n’a pas attendu son anniversaire pour atterrir dans le ptit comme dans le grand now, automne blanc, c’est le temps de mettre ses bottes de feutre et de descendre en soie pour une autre plongée dans nos contrées intérieures. Doux, doux.

Ce matin, quelques notes et quelques mots pour soutenir la traversée du léger au travers le lourd du monde, quelques pas feutrés dans la neige immaculée de notre fragilité innée. Car si en surface le monde est fébrile, au fond, tout le monde est fragile.

Un peu de douceur pour notre âme, pour notre blues d’automne, quelques pas feutrés dans la ouate de notre esprit. En Estrie, en ville comme dans le now, we are the world. Petite escapade dans le doux, dans le mou. Au creux de la soie, au creux de la doudou du monde.

Pour peser – tout doux tout doux – sur le piton de notre tendresse, déjouer la détresse ambiante. Et se la couler douce, en satin de fantaisie. Utiliser les mots et la musique pour reprendre contact avec le doux en soi, avec le mou en soie. Pas de paillettes, pas de flash, pas d’or, juste du blanc doux, juste du bleu flou au coeur de soie. Au creux de novembre annonciateur du long voyage blanc. Dort l’ours, dort.

Parce que ce monde est trop bruyant, trop stressant, trop énervant, évadons-nous par en dedans. Comme des enfants. Quelques minutes dans le doux, fluffons-nous un peu dans la légèreté sans s’énerver et fuyons les bouffons du grand cirque et les boss de la clique médiatique. Et tac. Ils ne nous trouveront jamais par ici car ils ne savent même pas que cette contrée existe. Pas assez excitant.

Réfugions-nous en cet hiver in, et accessible, ici et là où le léger l’emporte sur le lourd, ou le doux triomphe du dur. Déposons-nous au fond de soi.

Car chez-nous, c’est si doux.

PARLER BEAUCOUP NE ME DIT RIEN

Bouchons-nous les oreilles et les yeux. C’est qu’il y a beaucoup de bruit d’égo ces temps-ci dans nos écrans. Plusieurs grandes gueules qui perlent bien, et encore plus de plus petites bouches qui commentent les propos des grandes en offrant leurs zopinions. Pendant qu’on s’emmêle dans nos eaux pinions, moi j’aime mieux laisser s’envoler les miennes car que du vent, que du vent ces maux dits mots.

Les mots, les mots, pas que ça dans la vie. Il y a la vie douce aussi, dolce vita. Et au-delà des mots, il y a le beau. Et pas que des vitres d’autos.

Certains n’ont en effet rien à dire, ou si peu, ou tant de mal, et ils prennent beaucoup de temps et tant et trop de place pour le faire. Des mots de tête qui en donnent d’autres, comme des migraines. Epstein Files.

On doit arrêter d’écouter sinon on va y goûter. De toute façon, pas les mots qui content de fait. C’est l’âme.

Ces temps-ci, on s’égo/sille à tour de clapet et de clavier à bitcher contre autrui – shut up piggy dixit le gros nu roi et minus cul.

On est de gauche et de droite, la guerre est pognée dans tous les bouts, et partout dans les sociaux égouts. Et glou et glou. Surtout chez les gars les dégâts, comme les bruits de bouche. Trappe à nigauds et gros mots sur les réseaux. Ah ah sociaux.

Qui perd gang ?

Ici ? ni adroit, un peu gauche et surtout dans l’extrême centre. On plonge au coeur de la matière comme dans l’éther délétère. Excusez, je déblatère ici bas sur terre. Cop 30 et Belem bedang. Aidez-nous mère nature, tes fils et filles filent un mauvais cotton.

Certains prennent leurs propres mots trop au sérieux. Surtout les langues sales.

On pense que ce que l’on dit vaut la peine ? Et si on se taisait plutôt pour la joie ?

Avant on verset dans les discours, maintenant on se berce de narratif. Nouveau terme à la mode. Ça se délie les langues avec les doigts, jusque dans les salles de bal.

Par-dessus tout, il faut contrôler le narratif. Et si on se la fermait, la bouche à mots à la place et qu’on s’observait l’hyperactif narratif inté rieur qui se rit bien de nous et se fout bien de notre gueule qui s’ouvre à notre insu. Posons-nous, et un clapet s’il vous plait.

On dirait que l’Intelligence artificielle fait ressortir et surbriller la stupidité naturelle. Tous les fous sont dans la nature.

Vous faites bien du bla bla les tatas, les tarlas, malfrats et autres tas de verve.

Vous vous abaissez bien bas avec vos mots de tête trop haut. Aho ! Causez toujours mes lapins, les carottes cuisent. Mais SVP, causez moins fort, et surtout causez moins de torts, aux gens comme à l’environnement. Car vos multiples mots nous montent à la tête et nous donnent des ho ho ho de coeur. Et ce n’est pas la fête. Partez.

Au final, peu importe les bruits que l’on fait et fera avec nos bouches, c’est toujours le coeur qui aura le dernier mot. Amor amor.
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Avant de parler, je voudrais dire quelque chose.
– Les Cyniques

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Si nous pouvons demeurer avec la tension des oppositions suffisamment longtemps, la soutenir, y être fidèle – nous pouvons parfois devenir des vaisseaux à l’intérieur desquels les opposés divins se rencontrent et donnent naissance à une autre réalité.

~ Marie-Louise von Franz via Alain Nyala

GRAFIGNER L’ÉCRAN DE SON IGNORANCE

Écrire constitue souvent le processus par lequel tu réalises que tu ne comprends pas à propos de quoi tu parles.
– Shane Parrish

J’écris beaucoup. J’écris souvent, j’écris régulièrement et depuis longtemps.

J’écris à propos de choses que je ne connais pas, que je connais peu, à propos de choses que je connais mal. Du moins, que je ne connais que de façon limitée, très limitée. J’écris pour apprendre donc. Pour apprendre sur moi, sur les limites de mes connaissances.

J’écris à propos de la vie en général, mais au fond je ne connais que ma petite vie à moi. Et même encore. Alors, en réalité, j’écris toujours seulement à propos de ma vie en particulier. Ma petite vie ici, d’ici, encapsulée dans un corps, un corps qui vieillit lentement mais sûrement comme tous les corps le font avec le temps, un corps et un esprit issus d’une éducation limitée, baignant dans une culture spécifique, au coeur d’une vie vécue à un moment de l’existence déterminée. Bref je ne peux adopter qu’un point de vue très obtu sur la grande vie.

Je ne peux me prononcer sur les grands enjeux sociaux et sociétaux car je maîtrise trop peu les multiples et complexes éléments constituant la société dans son ensemble, comme les multiples micro sociétés composant LA société. De connaître l’histoire aide un peu à contextualiser sa propre petite existence ici-bas. De se voir d’en haut de l’Histoire. Car on s’inscrit toujours sur un continuum, dans une lignée.

Ne connaissant pas suffisamment les grandes choses de la vie, j’écris alors au sujet des petites choses de la mienne, les petites choses de ma vie. Petits mots toujours très personnels.

J’ai souvent dit que j’écris pour réaliser les limites de mes connaissances. Souvent, quand je tombe sur un terme que je connais mal, je le googlise, et je cherche ses sens, ses définitions.

J’écris pour apprendre au fond. Sur moi. Pour voir mes limites, les limites de mon intellect. Car peut-on écrire avec autre chose que son intellect ? À ce que je sache, ni mon coeur ni mon âme n’ont de doigts. Tout passe par ma tête, ma ptite tête de linotte qui se pense parfois ben smatte. SmartAti. Et les rouges pour la faim. J’écris surtout pour jouer. Détour.

J’écris comme je pense, comme je parle, j’écris comme je déparle aussi parfois. J’écris en slang, parfois en bilingual, avec mes deux langues de vipère. J’écris avec mes deux mains et je parle des deux côtés de la bouche. Parfois je me retrouve bouche bée, ou bouché devant l’écran, surtout quand j’essaie de dire des choses que je saisis mal. J’ai alors besoin de mes demains.

Mais est-ce qu’on dit quelque chose quand on écrit ?

J’écris aussi par habitude. Chaque matin de semaine que le bon Dieu amène – Amen ! – au lever, avec mon premier café, en hiver après avoir reparti le feu, j’arrive à mon Mac, je me cherche un meme pour me partir, et je tape et tape et tape. Je me starte la journée.

Oh, je ne suis pas un écrivain, tout au plus un écriveux, dans le sens où je ne gagne pas ma vie à écrire. Je ne perds pas mon temps non plus. Je n’écris que pour le fun. Le plus important. J’écris aussi pour les puns.

Je ne suis sûrement pas un écrivain car je ne me sens pas coupable du tout quand je n’écris pas 😉

Non, j’écris gratuit et je sème mes mots au grand vent du web. Bouteille à la mer, bouteille à ma mère. Yo Mom !

Je n’écris pas public sur les réseaux, j’écris à la blogue. Trop pudique.

Je ne me sens pas coupable mais ça me manque quand je n’écris pas. Quelque chose me manque. Ce moment où je me ramasse, me rassemble, me recentre sur une idée ou quelques-unes et que j’élabore, sans jamais déblatérer. J’allais utiliser ici – erronément – le terme déblatérer, ce que j’ai réalisé en le googlant. Car je ne parle jamais avec violence ni méchanceté. Je vous évite le googlage. De rien.

J’écris pour le jeu des mots qui dansent sous mes doigts. J’écris pour faire contact avec vous, toi, vous, les quelques dizaines de paires d’yeux qui osent passer par ici le matin surtout, mais parfois plus tard dans la journée aussi. Coucou chez-vous !

J’écris parce que ça structure ma journée, ça me part, ça me start. Ça me donne un kick au cul. À dire tout haut. Aho !

Écrire me vide un peu le trop plein têtesque. J’écris justement parce que je peux inventer des mots. Comme si ça me permet d’avoir un tout ptit peu de contrôle sur la vie, sur ma vie.

J’écris pour me sentir vivant à travers vos yeux.

Alors merci de me lire, vous êtes ma tire-lire.

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L’exercice d’écriture, même si ce n’est que pour nous, permet souvent de digérer un peu de ce qui peut nous tenir éveillés longuement dans nos ruminations, notre peine, notre deuil.
– Nathalie Plaat, Le Devoir 24/7/23

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Pour avoir une conversation distinguée, on doit se rappeler de n’ouvrir la bouche que lorsqu’on n’a rien à dire.
– Georges Courteline

TOUT, ET RIEN ITOU

Tu ne peux te débarrasser de rien. Tu es l’univers entier. En quel ailleurs vas-tu t’en débarrasser ? Tout est toi. Quand tu essaies de repousser une idée, la force et l’ampleur que tu utilises constituent la même intensité avec laquelle te reviendra cette idée quand elle atteindra les paramètres de ton être, de ton univers. Ainsi, tu ne peux te débarrasser d’absolument rien. Tu ne peux que permettre que les choses se transforment. Permets-toi, toi-même, d’intégrer et de transformer.
– Les citations d’Elan

Nous sommes le monde entier. Je suis le monde entier. Tu es le monde entier.

Tout ce qui est beau, comme tout ce qui est laid. Le plus beau, comme le plus laid.

D’instinct, on ne voudrait voir et n’avoir que du beau, du bon, du menoum menoum. Mais pas de beau sans laid, pas de bon sans mauvais, pas de menoum sans beurk.

Ou peut-être que pas de beau ni de laid, pas de bon ni de mauvais, pas de menoum ni de beurk. Que ce qui est. Matière première, matière brute. Le monde tel quel. Sans jugement, sans qualificatif, sans jugement. Simple mais complexe.

Un monde brut à accepter, à discerner, à intégrer et à transformer.

Je suis Gaza, et Israel. Je suis Trump et Mandani. Je suis la droite et la gauche. Chaque extrême, jusqu’à l’extrême centre, au plus petit dénominateur commun.

Je suis moi, mais je suis toi, et nous aussi. Eux et elles sont aussi nous. Nous sommes les profiteurs comme les exploités, l’élite comme les démunis, les abuseurs comme les abusés. Et ni l’un ni l’autre. Nous sommes les créateurs et les spectateurs d’un monde empli d’une dualité apparente. Un monde que nous aimons séparé et jugé, catalogué, évalué et rejeté. Un monde sur lequel nous aimons projeté tout ce que nous sommes au fond.

Nous sommes tous et toutes faits de la même matière brute. Nous sommes tout, et rien itou. Nous créons tout ce que nous voyons, et nous sommes créés itou par ce tout.

Je ne peux qu’accepter tout ce qui est, absolument tout, aussi et peut-être surtout ce que je ne peux accepter. Ou avec le plus de difficulté. Car en effet la force avec laquelle je m’efforce de rejeter quoi que ce soit me reviendra toujours en plein visage. Par la porte de derrière, direct dans le derrière. Et en plein cul-de-sac.

Et le fait d’adopter intellectuellement une position de non-dualité ne fera pas la job car tant que nous sommes en corps, tant qu’il y a moi et l’autre, moi et le reste du monde, nous et eux, la séparation nous confine à une certaine dualité. À du beau, comme laid, à du beau comme du moins.

Je suis le vrai, et le faux. Parfois, je fuis le vrai jusqu’au faux. Et par foi, je fais confiance que le beau triomphera. Ou pas. Q@ue ce qui a été n’est plus et que ce qui sera l’est déjà.

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Quand on a l’intention de vraiment connaître la vérité, alors on accepte les profondeurs les plus abyssales.
~ Gangaji

Dans le travail hermétique, on nous rappelle sans cesse que toutes les conversations ne méritent pas notre attention, car toutes les consciences ne sont pas prêtes à entendre nos découvertes.
L’adage « Les abeilles ne perdent pas leur temps à expliquer aux mouches que le miel est meilleur que ce dont elles se nourrissent » recèle une vérité que quiconque s’engage sur la voie du perfectionnement intérieur finit par apprendre : les êtres sont attirés par ce qui correspond à leur nature, à leur vibration et à leur niveau de développement intérieur.

L’hermétisme enseigne que les semblables s’attirent et que la conscience ne s’élève que lorsqu’elle le désire.
Une mouche ne peut reconnaître le miel car ses sens sont accordés à quelque chose de totalement différent.

De la même manière, beaucoup sont attirés par les conflits, les drames et les dogmes rigides simplement parce que c’est ce à quoi leur état intérieur est en résonance.
Tenter de les convaincre du contraire est épuisant et détourne l’attention de sa propre ascension.

L’abeille, en revanche, ne discute pas.
Elle reste dévouée à son travail, à la douceur qu’elle crée et à l’harmonie intérieure qu’elle incarne.
C’est là la pure pratique hermétique : soyez ce que vous devenez.
Ne vous justifiez pas auprès de ceux qui n’ont ni les yeux pour voir ni le cœur pour recevoir.

Nous sommes un cercle de chercheurs issus de nombreuses traditions : chrétienne, gnostique, hermétique, ésotérique, et bien d’autres encore.
Tous ne comprendront pas pourquoi nous explorons ce que nous explorons.
Tous ne se reconnaîtront pas dans les questions que nous posons ni dans les chemins que nous empruntons.
Et c’est bien ainsi.

Notre tâche n’est pas de polémiquer ni de convertir.
Notre tâche est de cultiver la douceur – la clarté intérieure, la sagesse, la transformation et la vérité – et de permettre à ceux qui sont naturellement attirés par cette douceur de se joindre à nous dans cette œuvre.

Alors, relisez cette phrase avec un regard hermétique : ne perdez pas votre temps à expliquer votre évolution à ceux qui s’obstinent à la mal comprendre.
Restez fidèle à la fréquence supérieure que vous développez.
Ceux qui sont destinés à ce chemin le ressentiront et s’élèveront à votre rencontre.
– James William Kaler

FLAMMES SOLITAIRES FLAMMES SOLIDAIRES

Pensées spéciales envers toute personne qui utilise actuellement et à chaque jour une bonne partie de son énergie pour garder vivante une petite flamme d’espoir au milieu de cette tempête d’incertitude et de lourdeur qui tourne autour d’elle.

Vous qui lisez ceci, vous devez être une de ces personnes, right ?

OK OK comme on se connait un peu, je vais te tutoyer.

Toi qui lis ceci, tu dois être une de ces personnes, right ?

Cette citation m’a accroché car Il y a quelques jours, on soulignait la 8ème année depuis le passage de notre amie Paule Lebrun, elle qui disait souvent, keep the flame alive !

Alors oui chère Paule, on va garder la flamme vivante et on va même souffler sur la braise.

Étant toujours en contact avec son Gord depuis toutes ces années, et ce malgré le départ de Paule car un intime depuis belle lurette, je me suis permis de lui envoyer cette photo hier. Ça les représente si bien je trouve. Ceux et celles qui les ont connu seront sûrement d’accord avec moi. En espérant que ça ne lui a pas trop r’virer le coeur. Toujours délicats les partages de souvenirs. Surtout pour les flammes jumelles.

Oui, le monde est en crise actuellement, du moins, il semble l’être. Comme toujours peut-être. Mais peut-être un peu plus que jamais auparavant ces temps-ci ? Qu’en sait-on vraiment ? Peut-être n’est-ce que le grand plan qui se déploie tel que prévu et que tout se déroule selon l’ordre des choses. Mais peut-être est-ce un peu plus intense ces temps-ci ? Mercure rétrograde et explosions solaires.

Alors comme c’est tout ce que l’on peut faire pour le moment, chacun, chacune, on va prendre soin de notre petite flamme individuelle, nos petites flammes respectives, pour tenter de contribuer à raviver la grande flamme collective. On va profiter des feux d’artifice du soleil pour se rallumer la flamme.

Ne dit-on pas que dès qu’un peu de lumière luit, la noirceur complète disparaît ? Et que les ombres se mettent à danser ?

Alors shinons. Et chantons. Et dansons.

Aux portes de l’hiver, ici dans le grand now

gardons notre flamme vivante, gardons nos flammes ensemble.

Ci-bas, superbe texte (traduit de l’anglais) de Jai Naidoo, qui a travaillé de près avec Nelson Mandela lors de la fin de l’apartheid. Thanks Jai !

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Message des Ancêtres en une ère de grands bouleversements

Les cieux s’agitent et le Soleil a déchaîné un immense feu sur notre Terre.
Bien avant que les instruments de la science ne parlent, les ancêtres le murmurent à travers nos rêves, notre souffle, nos os.
N’ayez pas peur des énergies qui s’élèvent.
Elles viennent comme des enseignants.
Elles viennent comme des messagers.
Elles viennent comme le tambour ancestral de la Création, nous appelant à nous reconnecter à nous-mêmes.
Nombreux sont ceux qui ressentent des frémissements intérieurs : un sommeil agité, des souvenirs oubliés qui refont surface, des émotions indicibles.
Ce n’est pas de la faiblesse.
C’est la purification de l’esprit, tandis que la Terre réaligne son souffle sur celui du cosmos.
Partout dans le monde, les vieilles structures tremblent.
La vérité perce la pierre.
Les dirigeants tombent, les masques se détachent, les ombres se lèvent.
C’est la Grande Révélation dont parlaient nos ancêtres :une époque où tout ce qui est faux doit s’effondrer pour que la vérité puisse subsister.
Si vous ressentez le poids de cet instant, ancrez-vous dans le sol.
Si votre cœur tremble, levez les yeux vers le ciel.
Si votre esprit se sent étiré, souvenez-vous : vous vous ouvrez, vous n’êtes pas brisé.

Afrique ! Berceau de l’esprit humain, enracinée dans cette transition.
Nos montagnes, nos rivières, les prières de nos grands-mères nous soutiennent.
Nous avons déjà traversé le feu.
Nous avons déjà porté le monde à travers les ténèbres.
Nous nous souvenons du chemin.
Ces énergies ne viennent pas pour nous nuire, mais pour éveiller les parts endormies de l’âme, pour nous réaligner sur notre raison d’être, pour nous rappeler le rythme d’Ubuntu et l’alliance de la Terre Vivante.
Gardez votre centre.
Écoutez profondément.
Les ancêtres sont proches.
Une nouvelle voie s’ouvre pour l’humanité, et l’Afrique est appelée à marcher à l’avant-garde.
Puissions-nous nous élever avec sagesse.
Puissions-nous nous élever avec humilité.
Puissions-nous nous élever ensemble.

SE DONNER / RE DONNER

Rappelez-vous que lorsque vous quitterez cette terre, vous ne pourrez rien apporter avec vous de ce que vous avez reçu, seulement ce que vous avez donné.
– St-François d’Assise

Toujours un bon rappel, il me semble. Merci François ! Bon conseil que tu nous as donné. 10-4, bien reçu.

D’autant plus précieux avec les années qui passent, alors que l’on accumule certaines choses et que l’on développe des amitiés de longue date auxquelles on finit par s’attacher, auxquelles on finit par (se) tenir.

Comme on sait, ou on s’en doute, on nait seul.e et comme on l’apprendra à un moment donné, on meurt seul.e. Surtout pas une raison pour vivre seul.e ni en vase clos.

Sauf qu’au fil du temps qui passe, on doit apprendre à se détacher, à laisser aller, à accepter les départs, les pertes et les séparations. Avec chacun.e de nos ami.e.s qui quitte la grande barque avant nous, c’est une leçon en ce sens qui s’inscrit dans notre peau, comme en notre coeur. Et plus fort est le lien, plus grande est la leçon ès détachement dit-on.

Mais pour en revenir au message de St-François ci-haut, tout un défi d’apprendre à donner en cette existence. À se donner. À redonner. Car lorsqu’on aime quelqu’un ou quelque chose, on a tendance à vouloir le garder pour soi, près de soi, à le conserver, le préserver, pour toujours. Réflexe humain naturel de premier niveau.

Les enfants de 2 ans nous le montrent sans masque. À moi, qu’à moi. Juste à moi et pas à toi. Un peu comme certains gouvernants et petits hommes de toutes sortes d’affaire$.

D’ailleurs, il faudrait trouver une façon de transmettre le message de St-François aux multi milliardaires, eux qui en ont bien plus qu’assez. Surtout de leur faire comprendre à eux qui accumulent à l’excès, virtuellement trop, et qui en veulent toujours plus, car ils doivent avoir vraiment peur de perdre, eux qui pensent en posséder tant. Quoique parfois, on possède très peu mais on a aussi très très peur de perdre ce tout petit peu. La peur n’est pas proportionnelle à la taille des possessions.

On a tout faux. On pense posséder la terre, mais c’est la terre qui nous possède. On y retournera d’ailleurs éventuellement, soit en sous-sol, soit en petite fumée dans les airs et en cendres éparses. Ce qu’il restera de nous. De corps du moins. Quant à l’esprit, we’ll see. Ou pas.

Mais j’imagine que l’intention de St-François consiste à nous faire réaliser que c’est lorsqu’on donne quelque chose, ou qu’on laisse aller quelqu’un, que ce don nous revient. On le tient éternellement près du coeur, on le conserve en corps. Les deux mains ouvertes, on le possède pour l’éternité.

Quand on donne, on se donne, on donne une partie de soi à autrui. On laisse un peu de soi vivre chez l’autre, en l’autre. Quand on donne, on se soulage, on se partage. On aide aussi. On transmet, on laisse circuler. Au suivant. Et à la suivante. Au prochain.e. Trois petits tours et puis s’en vont.

On ne fait pas la charité, on fait la solidarité, on partage notre humanité. Dans la mesure du possible évidemment.

On n’aide pas autrui pour se sentir supérieur, on donne simplement car on réalise que l’autre c’est nous. Oui Eckart, le vrai amour est la reconnaissance d’autrui en soi-même.

En fait on ne donne jamais vraiment rien dans la vie. Comme nous sommes né.e.s. les mains vides, ainsi, tout ce que l’on peut donner n’est simplement que ce qui nous avait été prêté auparavant, temporairement.

Et de fait, quand on donne, ou disons plutôt lorsqu’on laisse passer à-travers soi, c’est le coeur qui se remplit de notre humanité partagée. Et quand on aura assez donné, c’est le coeur plein qu’on quittera.

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Prière de St-François

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à la vie éternelle.

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4- SAO FRANCISCO DE ASSIS (traduction française ci-bas)

Você andou com animais
Falando com arvores também
Vivendo humildemente
E tão facilmente

Sao Francisco de Assis
Sao Francisco de Assis

Você andou pelos caminhos
Você se parou aqui e la
Dando todo o seu amor
A aqueles que encontrou

Sao Francisco de Assis Sao Francisco de Assis
Ciao… Francisco de Assis

4- SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

Tu as marché avec les animaux
et parlé aux arbres aussi
Tu vivais humblement
Avec tant de légèreté

Sao Francisco de Assis / Sao Francisco de Assis

Tu as parcouru les chemins
Tu t’es arrêté ici et là
Donnant tout ton amour
À ceux et celles que tu as rencontrés

Sao Francisco de Assis Sao Francisco de Assis
Ciao… Francisco de Assis

Piste 4 de l’album Os Hinos do Vale da Vida (2020) dédié à Jean-Patrice Desjardins (RIP) / enregistré à Val-David le dimanche 30 août 2020
work encore et toujours in progress…

Charles Johnson: guitare et captation visuelle et sonore
Guy Richer : contre-basse
Raoul Pereira : percussions
captation audio et vidéo : charlesjohnson.ca

PETITE CHRONIQUE D’UN JOUR DE LENT

Le vrai luxe dans la vie est le temps, des matins paisibles, et la liberté de choisir ce avec quoi tu veux remplir tes journées.

Lors de la partie active de notre vie, lorsqu’on élève une famille, on a moins ce luxe du temps, de la liberté et du choix. Avec les années qui passent, et le chemin vers une certaine retraite, ce luxe apparait davantage.

Bien sûr, que l’on doit continuer de payer les comptes et faire ce que doit pour, mais habituellement, si on a eu un peu de chance, la maison est possiblement payée et les charges diverses moindres que lors de la carrière et de l’élévation de la famille.

Je dis bien habituellement, car on doit reconnaître que ceci est un privilège. Une simple badluck, qu’elle soit de santé, professionnelle ou financière, peut nous renvoyer dans la voie de gauche de la survie.

Ces temps-ci, à quelques mois de la retraite officielle, j’apprends à goûter davantage au temps qui passe et qui dépasse. J’apprends à jouir du luxe du temps lent, sans horaire, à apprivoiser la liberté. Et ce avec quoi remplir mes journées.

Bien sûr que le fait d’être le donneur de soins aux quelques acres de forêt et aux quelques bâtisses sises sur ces quelques acres demande du soin, de la préparation et de l’entretien. Surtout en ces changements de saison. Toujours un ptit quelque chose à faire pour se garder occupé.

Autour d’ici, inévitable aussi de sentir le zen appel de la pelle. Comme celui de fendre le bois. Pour l’eau, on a le luxe d’une pompe. Tant qu’hydro tienne bon.

Évidemment que lorsque nous sommes à la retraite, nous n’arrêtons pas complètement. Mais nous pouvons choisir davantage. Et évidemment aussi qu’avec le temps plus libre et libéré, on peut choisir ses causes, nos activités, nos passe-temps. Comme la quantité et la qualité du grand et petit rien qu’on veut infuser dans notre vie.

De mon côté, la musique et l’écriture occupent une bonne part de mon temps et de mes doigts. Mais je compte faire plus de place à mes jambes dans ces mois blancs à venir, soit aux marches en forêt, à pied, en ski de fond ou en raquettes.

Et lire, lire. Des vrais livres en papier.

Simplement prendre le temps constitue un art. L’art de vivre. L’art du moment présent. L’art de ralentir. Qui peut s’avérer un véritable cadeau à déballer, ou un cadeau empoisonné. C’est selon.

Et quand on a du temps, on continue à prendre soin de son ptit monde. Prendre soin des gens, réfléchir à comment aider, soutenir, encourager ceux et celles qui doivent marcher plus vite que nous, sinon courir car la vie va plus vite qu’avant on dirait bien.

Apprendre à prendre le temps, tout simplement. Belle job. Pour observer la vie, pour se nourrir de beauté, de calme et de nature. Pour simplement prendre le temps de respirer, ce que la neige aide à faire, on dirait. Et laisser de côté et laisser aller les ptites affaires du monde un peu.

Apprendre à apprivoiser une autre étape de vie. Celle où le corps ralentit, celle où on pense à son avenir, celui à venir. Étape de vie qui nous demande de revenir sur certains pans de vie peut-être. Consciemment, ou moins.

Temps de vie pour récolter ce que l’on a semé. Temps de vie pour contempler la mort qui approche, même si elle est toujours tout près peu importe notre âge. Mais avec l’âge, on écoute mieux, on ose davantage la contempler les dieux dans les dieux. On entend davantage l’appel de l’au-delà du corps.

Le grand retour à la maison.

Et de nouveau, une de mes préférées.

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Ce à quoi vous résistez persiste.
Pourtant, si vous insistez sur le fait qu’il n’existe pas comme opposition, mais comme opportunité… non pas de condamnation, mais de recréer votre Soi dans la version la plus grandiose de la plus grande vision que vous ayez jamais eue de Qui Vous Êtes… cela produira une prise de conscience intérieure… qui pourra vous permettre d’exprimer les aspects les plus merveilleux de vous-même.

Alors, ne cherchez pas à défigurer, ni même à effacer, mais permettez-vous d’accueillir ce que vous souhaitez remplacer.
Ne cherchez pas à perturber, mais à réorganiser ce que vous ne désirez pas, en ce que vous inspirez.
Accueillez-le avec compassion et compréhension.

Il ne s’agit pas d’approuver le présent, mais de le VOIR comme un présent.
C’est-à-dire… comme un cadeau.
Choisissez alors d’éliminer toute négativité en vous – ce qui peut se produire chez ceux dont vous touchez la vie.

Ce changement de réponse mettra automatiquement fin à ce à quoi vous pensiez résister, et votre expérience changera d’elle-même, car vous aurez transformé l’opposition en composition et la dégradation en recréation.
C’est pourquoi vous l’avez rencontrée au départ.

La partie de vous qui est Pur Amour comprend parfaitement cela.

– Neal Donald Walsh