PARDON ?

Même si l’aiguille est petite, sa piqure est douloureuse;
même si la langue est molle et douce, les mots peuvent blesser profondément.
Ne fais pas aux autres ce que tu ne te souhaites pas à toi-même.

– Maître Zen .Benxing

Ou agis envers autrui comme tu voudrais qu’on agisse envers toi.

Ou encore fais aux autres ce que tu voudrais qu’on fasse à et pour toi-même.

Car dans le fond, pas de séparation entre soi et les autres. Que des corps différents et distincts, mais le même coeur qui bat en chacun.e, la même âme qui y réside même si scindée en 8-9 milliards d’humain.e.s, sans compter les animaux, les végétaux et les minéraux. Vie unique.

Parfois, quand on se sent blessé.e par autrui, consciemment ou pas de leur part, la première réaction qui monte consiste à vouloir se venger et à leur remettre la monnaie de la pièce. Mais la meilleure revanche n’est pas de revanche. Guéris, continue ton chemin et ne deviens pas comme ceux qui t’ont blessé.e.

Parfois, je l’admets, plus facile à dire qu’à faire. Mais comme on dit, pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé.

Alors on continue de pardonner, de raffiner notre capacité d’aimer, d’apprendre à aimer avec de moins en moins de conditions et on poursuit l’exercice de la vie, le pardon en action, l’apprentissage de l’acceptation et de la transformation de nos propres blessures. Pas que pour autrui, pour soi surtout car qui veut continuer la route avec du ressentiment plein le coeur ? Car on fait toujours et tout d’abord à soi-même ce que l’on fait et souhaite aux autres.

L’enfer ce n’est pas les autres, l’enfer c’est nous autres, qui le croyons et le créons.

Ci-bas, la traduction française d’une méditation du pardon de Jack Kornfield.

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Pratiquez la méditation du pardon en pardonnant aux autres et en vous pardonnant à vous-même. Oubliez le passé et ouvrez votre cœur à chaque instant nouveau avec bienveillance.

Pardon aux autres, pardon à soi-même :

Pour pratiquer la méditation du pardon, asseyez-vous confortablement, fermez les yeux et respirez naturellement et facilement.
Détendez votre corps et votre esprit.
Respirez doucement dans la région de votre cœur et laissez-vous ressentir toutes les barrières que vous avez érigées et les émotions que vous avez portées parce que vous n’avez pas pardonné – ni vous-même ni les autres.
Laissez-vous ressentir la douleur de garder votre cœur fermé.
Puis, en respirant doucement, commencez à demander et à accorder pardon, en récitant les mots suivants, en laissant les images et les sentiments qui surgissent s’approfondir à mesure que vous les répétez.

Pardon aux autres :

J’ai blessé et fait du mal aux autres de bien des manières, je les ai trahis ou abandonnés, je les ai fait souffrir, consciemment ou non, par douleur, peur, colère et confusion.
Permettez-vous de vous souvenir et de visualiser les blessures que vous avez infligées aux autres.
Voyez et ressentez la douleur que vous avez causée par votre peur et votre confusion.
Ressentez votre propre chagrin et vos regrets.
Sentez que vous pouvez enfin vous libérer de ce fardeau et demander pardon.
Visualisez chaque souvenir qui pèse encore sur votre cœur.
Puis, à chaque personne dans votre esprit, répétez : Je te demande pardon, je te demande pardon.

Pardon pour vous-même :

Je me suis blessé et fait du mal de nombreuses fois.
Je me suis trahi ou abandonné moi-même à maintes reprises, par la pensée, la parole ou l’acte, consciemment ou non.

Ressentez votre précieux corps et votre vie.
Permettez-vous de voir les blessures que vous vous êtes infligées.
Visualisez-les, souvenez-vous-en.
Ressentez la douleur que vous avez accumulée et sentez que vous pouvez vous libérer de ces fardeaux.
Accordez votre pardon à chacun d’eux, un par un.
Répétez-vous : Pour les blessures que je me suis infligées par mes actions ou mon inaction, par peur, par douleur et par confusion, je vous offre maintenant un pardon total et sincère.

Je te pardonne, je me pardonne.
Pardon à ceux qui vous ont blessé ou fait du mal : J’ai été blessé de nombreuses manières par d’autres, maltraité ou abandonné, consciemment ou non, en pensées, en paroles ou en actes.

Imaginez et souvenez-vous de ces nombreuses manières.
Ressentez la tristesse que vous avez héritée de ce passé et sentez que vous pouvez vous libérer de ce fardeau en pardonnant lorsque votre cœur est prêt.
Dites-vous maintenant : Je me souviens maintenant des nombreuses façons dont les autres m’ont blessé, par peur, douleur, confusion et colère.
J’ai porté cette douleur dans mon cœur trop longtemps.
Dans la mesure où je suis prêt, je leur offre mon pardon.
À ceux qui m’ont fait du mal, j’offre mon pardon, je vous pardonne.

Répétez doucement ces trois directives pour le pardon jusqu’à ce que vous ressentiez une libération dans votre cœur.
Pour certaines grandes souffrances, vous ne ressentirez peut-être pas de libération, mais seulement le fardeau, l’angoisse ou la colère que vous avez enfouis.
Touchez-les doucement.
Pardonnez-vous de ne pas être prêt à lâcher prise et à aller de l’avant.

Le pardon ne peut être forcé.
Cela ne peut être artificiel.
Continuez simplement la pratique et laissez les mots et les images agir progressivement.
Avec le temps, vous pourrez intégrer la méditation du pardon à votre vie, en lâchant prise sur le passé et en ouvrant votre cœur à chaque instant nouveau avec une bienveillance pleine de sagesse et d’amour.

~ Jack Kornfield

5 réflexions au sujet de « PARDON ? »

  1. Avatar de Joao (Ravi)Joao (Ravi)

    Le pardon ou mon accueil de ce qui est blessé en moi…

    c’est un des chemins le moins fréquenté, souffrant, ça m’est insécurisant d’oser lâcher prise (qui veut demander réparation) et aller voir ce qui est déclenché en moi, (ça prend un certain temps pour faire la paix avec ce qui a déclenché)…. lentement l’ouverture se crée vers mon intérieur, ma respiration reprend, mon regard lâche l’élément déclencheur et tel un sous-marin éclairant les profondeurs de mon océan, je suis les ressentis/sens (sentidos) …. s’en suit un travail de méditation dans mon ressenti…. des fois ça me prend le même type de déclenchement à répétition pour faire le lien avec un évènement du passé (ça revient pas mal toujours avec mon passé d’enfant), puis comme avec les pelures d’un oignon, chaque couche me révèle, plus qu’un évènement, un essence, en enfoncement dans ma chair, incrusté quelque part; c’est là que je vois une partie de la construction de mon égo d’enfant qui me suit depuis les répétions de mon vécu «subissant» des intangible de mots… impuissance, gommé pour survivre en attendant l’impossible de vivre… à ce moment j’ai besoin de VIE pour dire OUI c’est moi. Lentement mon enfant intérieur se remet à vivre, mon regard sur ma vie, mon quotidien change, je change. Je reprend où j’ai plié l’échine et la reconstruction reprend, et là c’est rapide, même insécurisant, un peu comme enfourcher une moto trop rapide pour ma capacité de conduire….

    merci pour la chronique aujourd’hui, je sors d’un traitement d’ostéopathie, et c’est dans la même courbe, lignée d’ouverture,

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