
En ce matin de pluie, en cherchant dans ma banque de citations pour me partir les doigts, et le reste du corps, le thème de la vérité poppait sans cesse.
Truth ici, vérité là, lies and liars all over. Alors me demandant bien ce que la vie avait à me révéler à ce sujet, je me demanda moi-même ce que moi j’avais à me dire à ce propos, petit moi, prétendu grand chercheur de vérité.
Alors voici ma petite vérité du matin.
Tout d’abord, les beaux mots de Lao Tzu ci-haut. En effet, la vérité n’est pas toujours belle. Comme la température ce matin. Mais elle est ce qu’elle est. Qu’on aime ou pas, qu’on voit ou pas.
D’ailleurs, la vérité peut-elle se conjuguer au pluriel ?

– Terence McKenna
Celle ci-haut est plus gutsy et va droit au but. La vérité est ce qui existe comme trame de fond de la vie. Tout ce que l’on y ajoute la recouvre, la dénature, la pervertit. Comme ces commentaires en réponse à ces grandes vérités qui volent et revolent sur les réseaux philosophico sociaux auxquelles plusieurs répondent tout de go: Ça c’est vrai ! ou So true !
De nos jours, chacun(e) a sa propre vérité. 8 milliards de vérités. Qui s’expriment par milliers et qui, souvent, se contredisent, s’entrechoquent, se bataillent. Vive le mouvement de la Vérité libre et multiple ! Peace in Truth !
Vrai pour moi peut-être, mais pas vrai pour tous, peut-être pas vrai pour toi ou l’autre. Et dès qu’on énonce quelque chose, cette chose devient autant vraie que fausse, aussi juste qu’erronée. Et en mouvement. Finalement, la vérité peut probablement être multiple, une vérité à plusieurs têtes.
Depuis quelques années, depuis on sait quoi, on accuse la science de mentir, et on doute de tout. La vérité ne semble plus exister, ou du moins, elle semble souvent instrumentalisée. Et certains la possèdent. Ou veulent ou pensent le faire.

La recherche fondamentale du moins. Car la recherche commanditée, la recherche privée, a ses propres objectifs, ses propres buts, son propre dessein. Follow the money disent si bien les anglais. Souvent la vérité des plus riches qui pèsent le plus lourd.
Quand on veut trouver une vérité particulière, la vérité payante, on réussit habituellement à la trouver, ou du moins à la diffuser. Et même quand on fait de la recherche fondamentale, ce qui est de plus en plus rare, on change souvent d’avis au fur et à mesure qu’on avance. Mais ce fait est désormais souvent interprété comme un mensonge, ou une manipulation du narratif. Alors que c’est le fondement même de la science d’évoluer, de bouger dans ses hypothèses. Car la vie n’est que cela: une hypothèse à confirmer ou infirmer.
La vérité, ah chère vérité. Rugit vérité.

Laisse-là libre, elle sait se défendre elle-même.
– Augustine
En effet, comme la bullshit, la vérité n’a pas besoin de notre participation, de notre intervention. Elle peut se défendre elle–même. En fait elle ne cherche probablement jamais à se défendre. La vérité s’assume, elle ne fait qu’être. À nous de la trouver et non de la prouver. Et elle finira bien par remonter à la surface.
Ce qui nous mène aux menteurs.

– Nick Cohen
Alors laissons parler les grands parleurs. Leur bullshit leur reviendra sûrement en pleine face, ou dans le dos. Éventuellement. La terre était plate jadis, elle est devenue ronde. Et quelqu’un est mort en déclarant cela. La vérité tue parfois.
Quiconque ment doit travailler fort et constamment pour maintenir le tissu de mensonge qu’il a fabriqué, pour maintenir l’édifice mensonger en place. Plus simple et facile d’être honnête et transparent. Plus juste. Et relax.

En effet, la vérité ne s’en va jamais nulle part. Elle est ici, toujours ici, elle fait du sur place, et reste de glace. Elle ne fondra pas, elle ne fait qu’être simplement vérité, avec un petit v ou un GRAND. Ou elle se répand et elle devient vérité, Vérités.
La vérité me semble synonyme de réalité. Las deux n’existant pas dans l’absolu, les deux étant perçues et vécues par chacun(e) de nous.
Quand le monothéisme met le langage autour de lui, il parle de « Dieu ».
Quand l’hindouisme met le langage autour de lui, il parle de « Brahman ».
Quand le bouddhisme met le langage autour de lui, il parle de « Śūnyatā ».
Quand la philosophie met le langage autour de lui, elle parle de « monisme ».
Quand la spiritualité amérindienne met le langage autour de lui, elle parle de «Grand Esprit».
Lorsque l’Advaita Vedanta l’entoure de langage, il parle de Non-Dualité.
Lorsque la psychologie l’entoure de langage, elle parle de « Transcendance ».
Lorsque la physique l’entoure de langage, elle parle de « Théorie quantique des champs ».
Lorsque la philosophie chinoise l’entoure de langage, elle parle de « Tao ».
Lorsque le Dzogchen l’entoure de langage, il parle de « Rigpa ».
Lorsque l’ésotérisme l’entoure de langage, il parle de « Source ».
Lorsque l’humanisme l’entoure de langage, il parle d’« Expériences de pointe ».
Lorsque la science l’entoure de langage, elle parle de « Conscience ».
Lorsque la spiritualité non religieuse l’entoure de langage, elle parle d’« amour ».
Lorsque aucun mot ne fonctionne du tout, vous fermez simplement les yeux et souriez.
Lorsque vous faites l’expérience de la réalité elle-même à laquelle tous ces mots font référence, aucun mot n’est nécessaire et elle est au-delà des mots eux-mêmes.
La réalité ultime qui peut être racontée n’est pas la réalité ultime.
– Jim Palmer
Sur ce bon, je vous souhaite un vrai bon week-end full réel.

Multicolor ces vérités.
Selon nos humeurs , selon nos besoins elles se transforment.
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