PETITS GARS ET PETITES FILLES DE LA GRANDE VUE

Le monde n’est qu’une projection de nous-même et ce monde ne peut être transformé tant que nous ne le sommes pas nous-même. – Krishnamurti

On entend souvent ce type de commentaires, soit que le monde n’est qu’une illusion, que les autres n’existent pas (Ramana), en dehors de notre perception du moins, ou que le monde n’est qu’une projection de soi-même comme l’affirme ci-haut Krishnamurti. On achète ça right ? Mais encore pourrait-on ajouter.

Car petit moi, à chaque fois que je lis ou j’entends ce genre d’affirmations – que je ne peux pas du tout infirmer ni confirmer après quelques 61 ans d’observation personnelle et d’expérimentations diverses – je me demande encore et toujours ce qu’est ce moi-même que je dois transformer pour être en mesure de transformer ce monde.

Ma façon de voir le monde ? Mes croyances et idéologies ? Le(s) filtre(s) que je porte dans mes yeux ? Mais qu’est-ce que cette entité que je considère être moi ?

Car au-delà des mots, il y a l’expérience, l’expérimentation et l’expérimentateur/trice. Puis, éventuellement, au-delà de toute conceptualisation s’effectuera – peut-être, parfois, pour certain(e)s – une certaine réalisation, processus qui consiste à rendre réels tous ces beaux mots et concepts en expérience concrète, à les transformer en connaissance incarnée. Pour que cette connaissance soit inscrite dans chaque cellule de notre corps. Car la connaissance, comme l’amour, ne serait que verbe, et jamais en tant que telle nom, toujours un processus en changement.

Car on a beau dire tout ce que l’on peut bien vouloir et pouvoir dire vous et moi, notre existence se vit au quotidien, un moment à la fois, à la remorque de notre bagage culturel et génétique. Habitant un corps mû par de multiples besoins et nécessités corporels limités et limitants, notre perspective sur le monde demeure relativement petite et limitée tout au long de notre parcours d’humain(e). En espérant qu’elle s’élargisse au fil du temps et des expériences.

On a beau être constitué(e)s de poussière d’étoiles vous et moi, nous sommes avant tout d’humbles êtres humains et sociaux en apprentissage ici-bas sur la terre, en route vers la mort de notre véhicule terrestre. Si on dit généralement que nous évoluons en tant qu’espèce, pas certain que cela ne se manifeste toujours très clairement dans notre regard sur nous-même comme sur notre monde. Ce monde que nous sommes en train de chauffer, d’éteindre, d’assécher et d’enflammer, sans que cela ne semble nous faire ni chaud ni froid.

Je ne sais pas si notre recours aux multiples écrans dits intelligents font en sorte de nous rendre plus ou moins intelligents. En tous, le buffet se diversifie, et l’offre de services s’agrandit au son de compte à rebours. On dirait bien que les algorithmes ne font que renforcer et confirmer nos biais de perception déjà présents en nous donnant de plus à plus de même à voir et à (dé)penser ce que nous pensions déjà. Je ne sais pas si l’infini choix de perspectives nous permet d’ajuster le focus ou de brouiller notre vue globale. Mais comme vous, j’ai des doutes.

Mais clairement, si on veut changer ce monde, on devra changer quelque chose en chacun(e) de nous car le film prend des airs d’épouvante.

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Personnellement, je ne pense pas que nous sachions où se trouve le « libre arbitre », ni même s’il existe une telle chose. Le bouddhisme et le Vedanta soutiennent que le soi individuel egoique n’existe pas. Le soi est une sorte d’illusion d’optique sur laquelle s’accroche notre esprit. Selon cette perspective, la liberté de choix que nous ressentons est une hallucination. Chaque choix que nous faisons est le résultat final d’une très longue chaîne de causes et d’effets. Nous sommes construits à partir du karma et du conditionnement passés. Nous remplissons une fonction dans le cycle samsarique sans fin – jusqu’à ce que nous brisions le cycle en réalisant notre nature vide, en dissolvant le conditionnement karmique.
– Daniel Pinchbeck

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Et pour les adeptes de la pleine conscience, have a look at this. Peut-être que finalement l’écran pour projeter nos ptits mondes est pas mal plus vaste qu’on peut le conceptualiser à première vue.

La galaxie du sombrero par Hubble
Il y a environ 200 à 400 milliards d’étoiles dans la Voie lactée.

Maintenant… regardez cette galaxie. Elle compte 200 à 300 milliards d’étoiles.
Et il y a des milliards de galaxies ! Avec des milliards d’étoiles et c’est exactement ce que nous pouvons observer avec la technologie actuelle.
Un milliard de milliards est un quintillion et il y a environ 400 milliards x un quintillion d’étoiles dans l’univers connu. Quelque chose à la puissance 10 jusqu’au 24.
Ce qui est incroyable, ce n’est pas seulement le nombre d’étoiles, l’énorme échelle, la taille et la distance. C’est la quantité de temps.
Que chaque galaxie est à 31 millions d’années-lumière.
Le temps qu’il a fallu pour que la lumière de cette image nous atteigne, des espèces entières pourraient évoluer sur des planètes et se développer en une civilisation galactique spatiale ; des empires pourraient naître et tomber, puis tomber en poussière et se perdre dans les sables du temps, sans que nous le sachions jamais.
Et ce ne sont que les 31 millions d’années qu’il a fallu pour cette lumière, ce qui est une goutte d’eau dans le seau de temps que cette galaxie a eu pour créer la vie sur plusieurs milliards d’années.

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