
On invoque souvent la lumière. Particulièrement en cette fin de saison d’automne, à l’approche du solstice d’hiver. Quelques jours encore et on repartira vers la lumière. Aller-retour incessant. Que ce soit la lumière du soleil, comme celle d’une chandelle en tant que symbole.

On cherche tous et toutes la lumière. La lumière est source de vie. On la veut. On dit qu’on veut la voir, que nous sommes tous et toutes lumière.
On dit même que lorsque nous mourrons, nous retournerons à la lumière.

Mais la lumière n’est pas que reposante.
Malgré qu’on dise en général vouloir et chercher la lumière, cette dite lumière révèle surtout nos travers, nos impuretés, nos ombrages. Elle met tout en évidence. En fait, la lumière sert l’ombre, la lumière fait de l’ombre, elle crée l’ombre. On dit même qu’au coeur de la lumière réside un noyau dur d’ombre, un nucléus d’où irradie toute lumière. La lumière vit au coeur de l’ombre.
Cette ombre que l’on dit tant vouloir éclairer et révéler, mais qui nous effraie tant en même temps, cette ombre est le coeur même de la lumière.

Et ce n’est que par l’amour qu’on peut vivifier et nourrir la lumière en soi et autour, par la luminosité de notre propre coeur.
La lumière et l’amour sont un couple indissociable. Ils dansent ensemble, se complètent, se nourrissent, se répondent, se provoquent, s’alimentent l’un.e l’autre. Chaque parcelle d’ombre cherche à baigner dans la lumière, à être infusée de cette lumière. Comme chaque parcelle de lumière révèle une part d’ombre à éclairer, à manifester, à mettre au monde. Couple mythique s’il en est un.
Chercher à éviter l’ombre nous fait passer à côté de la lumière. Car pas de lumière sans ombre hombre ! Et mulhere ! Et vice et versa.
Alors en ces quelques jours avant le point du grand retour de la lumière, osons plonger au coeur de nos ombres, car là que se cache la dite lumière.
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Un cadeau pour Dieu !
Contemplant la beauté de toute la Création et tout ce que nous recevons chaque jour, j’ai ressenti une telle gratitude que j’ai décidé d’offrir un cadeau à Dieu !
Et quelle ne fut pas ma surprise de réaliser que Dieu possède tout !
Que pouvais-je lui offrir qu’il/elle ne possède pas déjà ?
Alors j’ai découvert que la seule chose qui manque à Dieu, le seul cadeau que je pouvais lui faire, était justement l’amour du cœur humain !
Le seul don que je pouvais lui offrir, c’est l’amour de mon cœur !
Et où offrir ce don ?
À toute la Création, car Dieu est en chaque plante, en chaque personne, en chaque animal, dans chaque goutte d’eau, dans le soleil, dans la lune, dans les étoiles, en toute chose et en chacun !
– Madrinha Darshan
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C’est pourquoi je prie Dieu d’être libre de Dieu car mon être essentiel est au-delà de Dieu en tant que Dieu des créatures.
Dans cette divinité où l’Être est au-delà de Dieu, et au-delà de la différenciation, là, j’étais moi-même, je me voulais moi-même, je me connaissais moi-même, pour créer l’homme que je suis.
Ainsi je suis cause de moi-même selon mon essence, qui est éternelle, et non selon mon devenir qui est temporel.
C’est pourquoi je suis non-né et par là je suis au-delà de la mort.
Selon mon être non-né, j’ai été éternellement, je suis maintenant et demeurerai éternellement.
Ce que je suis selon ma naissance mourra et s’anéantira de par son aspect temporel.
Mais dans ma naissance éternelle, toutes les choses naissent et je suis cause de moi-même et de toutes choses.
Si je l’avais voulu, ni moi-même ni aucune chose ne serait, et si je n’étais pas, Dieu ne serait pas non plus.
Que Dieu soit Dieu, je suis la cause ; si je n’étais pas, Dieu ne serait pas.
Mais il n’est pas nécessaire de comprendre cela…
Maître Eckhart, Sermon 52 «Beati pauperes» via JBd’O
