DU CABANON AU PALAIS

Le coeur est un palais mais vous vivez dans votre tête.
Vous êtes propriétaires d’un immense manoir mais vous dormez dans le cabanon.
– collette o’mahony

J’aime les gens qui écrivent leur nom en minuscules. Un minuscule détail qui, je trouve, en dit beaucoup sur la simplicité de la personne. On a d’ailleurs un grossier contre exemple public qui nous fait apprécier par l’inverse la vie en minuscule, la vie en nuances et en subtilité, la vie ancrée dans le coeur et l’humilité plutôt que dans les parures dorées.

On oppose souvent le coeur et la tête alors qu’au fond, ils sont complémentaires. Le cabanon fait partie du palais. Suffit de faire marcher la tête dans le coeur, qu’elle travaille à son service. Comme on dit, la tête est un formidable esclave mais un exécrable maître sans pitié. Faut rattacher le cabanon au palais car l’inverse est impossible.

Le coeur est simple, tendre, innocent, doux. Il veut battre lentement, sans sursaut. Il cherche toujours à ralentir. Le coeur ouvre sur le monde, d’où l’image d’un immense manoir. Et le coeur bat pour aimer, le coeur est bâti pour aimer. Quand on y élit domicile, on se sent à la maison. Heart sweet home.

Oh, rien de mal avec la tête. Bien pratique d’en avoir une sur laquelle on peut compter quand on en a besoin, sur les épaules de préférence. Mais en background, pas nécessairement dans le siège du conducteur. Car si c’est elle qui prend le contrôle et qui run le show, beaucoup de calculs en vue. Et d’argumentation. Et de tournage en rond. Car on fait vite le tour du cabanon.

Alors qu’on peut vivre sa vie et se perdre dans l’immensité du palais loyal. Et s’y retrouver. Car le coeur est notre maison, notre home. Notre résidence principale. Le cabanon est pour les chicanes de couples. Et pour serrer les outils.

Ces temps-ci, les rapports sociaux se vivent principalement par le biais de la tête, à grands coups de gros mots, en réaction à tout ce qui bouge et qui diffère de ce que l’on croit, ce que l’on pense vrai. Et on voit ce que ça donne. Ça résonne faux. Nos rapports manquent de coeur. On vit dans nos têtes car on vit principalement par l’entremise de nos écrans. Ça nous dépersonnalise, ça nous divise. Ça nous monte à la tête et nous fait débattre le coeur.

Collectivement, chacun chacune, on doit retrouver notre coeur à soi, comme on doit retrouver notre coeur commun, LE coeur humain. Car il n’existe qu’un seul coeur au fond. Au fond de chacun.e de nous.

Le même coeur humain qui bat au même rythme, ou qui cherche à la faire, à l’unisson. Un seul coeur avec les mêmes besoins et les mêmes désirs d’amour. Amour de soi et amour des autres. Probablement ce liant que l’on essaie de désigner par les différents noms de trois-quatre lettres et qui nous font nous batailler plutôt que nous unir.

On cherche Dieu ? Cherchons en notre coeur. Là que ça se loge. Mais grande grande la maison, alors faut fouiller, faut oser explorer toutes les pièces.

On ne tombe pas en amour, on y monte. Le coeur nous élève. Il nous apprend la vie, il nous enseigne. Coeur enseignant.

Et rien de telle qu’une relation amoureuse pour lui permettre d’apprendre. Car le coeur vaillant aime découvrir et travailler, se frotter aux joies et défis de l’amour. La job du coeur c’est d’aimer.

Ci-bas, pour compléter mon ptit bla bla du vendredi, un beau texte sur l’amour à deux que j’aimerais dédier à ma voisine d’amour avec qui mon coeur apprend à grandir. J’aurais pu le partager en privé avec elle, en solo, même lui lire à haute voix, mais je le considère trop précieux pour ne garder que pour nous deux. Qu’un seul coeur.

Rien de mieux qu’une relation sincère pour garder le coeur en forme.

En forme de coeur.

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Choisir un partenaire amoureux est un véritable dilemme.
Il faut choisir quelqu’un qui enflamme votre corps et quelqu’un qui, dans le silence, apaise vos nerfs.
Il faut choisir quelqu’un dont le baiser vous fait oublier votre nom et quelqu’un dont la présence vous permet de vous retrouver.
Il faut choisir quelqu’un qui éveille votre désir et quelqu’un qui éveille votre humilité.

Et voici ce que presque personne ne comprend :

Il ne s’agit pas de deux types de partenaires différents.
Il s’agit de deux univers différents au sein d’une même relation.
Et si vous ne savez pas vivre dans les deux, la relation finira par s’effondrer sous le poids de vos désirs inavoués.
La passion vous ouvre la porte.
La sécurité vous empêche de la quitter.
La passion est ce qui vous pousse à vous choisir.
La sécurité est ce qui vous permet de survivre ensemble.
La passion, c’est l’électricité dans votre poitrine lors de votre première rencontre.
La sécurité, c’est la main tendue qui vous tend la main quand votre monde s’écroule.
La passion, c’est l’étincelle.
La sécurité, c’est la structure.
Si vous n’avez que la passion, vous vous consumez trop vite.
Si vous n’avez que la sécurité, vous vous sentez incomplet.
La vérité, c’est que la passion réveille vos blessures les plus profondes.
Et la sécurité menace vos mécanismes de défense.
La passion dit : « Approche-toi. »
Votre peur dit : « N’ose même pas. »
La sécurité dit : « Laisse-moi te prendre dans mes bras. »
Votre système nerveux dit : « Je ne sais pas comment faire. »
C’est le dilemme.
Le dilemme exquis et enivrant du véritable amour.
Vous aspirez à un désir brut, mais le désir révèle les parts de vous qui n’ont jamais été suffisamment aimées.
Vous aspirez à la tendresse, mais la tendresse révèle les parts de vous qui n’ont jamais appris à recevoir.
Voici le secret qui transformerait les relations du jour au lendemain si chacun le comprenait :
La part de vous qui choisit votre partenaire n’est pas la même que celle qui sait comment le/la garder.
Nous choisissons avec désir.
Nous persévérons avec vulnérabilité.
Nous tombons amoureux avec intensité.
Nous restons amoureux avec harmonie.
Nous créons des liens par l’alchimie.
Nous nous épanouissons grâce à la vérité émotionnelle.
Et si des couples se retrouvent dans mon cabinet, c’est parce qu’ils maîtrisent un univers et sont terrifiés par l’autre.
Certains se noient dans la passion mais ont soif de douceur.
Certains se noient dans la sécurité mais ont soif de passion.
Certains peuvent faire l’amour mais sont incapables de s’excuser.
Certains peuvent s’excuser mais sont incapables de toucher.
Certains peuvent flirter mais sont incapables de se dévoiler.
Certains peuvent se dévoiler mais sont incapables de prendre l’autre dans leurs bras.
L’amour romantique vous ramènera toujours là où vous n’avez pas encore guéri.
Si vous vous figez en cas de conflit, le besoin de proximité de votre partenaire le révélera.
Si vous recherchez la connexion, le repli sur soi de votre partenaire le révélera.
Si vous évitez vos propres peurs, leur présence les révélera.
Si vous niez vos propres besoins, leur désir le révélera.
L’amour révèle tout.
L’amour purifie l’âme.
C’est pourquoi le lien devient si intense.
C’est pourquoi il est impossible de partir, même quand la douleur est vive.
C’est pourquoi les couples se lancent dans une thérapie avec leurs derniers espoirs.
Car la passion a créé un lien si fort que la séparation est une véritable torture.
Et la sécurité, c’est ce que votre corps réclame, même si vous ignorez comment la créer.
Ralentissez encore un peu.
Si vous vous interdisez la douceur, votre passion devient défensive.
Si vous vous interdisez la passion, votre douceur s’engourdit.
Si vous ne révélez pas votre peur, votre désir se transforme en critique.
Si vous n’accueillez pas la peur de votre partenaire, votre calme se mue en froideur.
On croit souvent que les relations échouent parce qu’on a choisi la mauvaise personne.
Le plus souvent, elles échouent parce que personne ne nous a appris à conjuguer ces deux univers :
L’univers d’une profonde vitalité érotique et l’univers d’une profonde sécurité émotionnelle.
Vous avez besoin des deux.
Vous avez absolument besoin des deux.
Tu as besoin de la version de toi qui rougit quand on te regarde.
Et de celle qui pleure dans leurs bras sans honte.
Et de celle qui les réconforte quand ils tremblent.
Et de celle qui rit avec eux pour un rien.
Et de celle qui les déshabille du regard.
Et de celle qui dévoile son âme à travers ses paroles.
Si tu n’apprends pas la douceur, le désir n’a pas sa place.
Si tu n’apprends pas la passion, la sécurité n’a pas sa place.

Alors voici la vérité, toute simple :

Tu ne cherches pas un partenaire.
Tu cherches un foyer où tes deux univers peuvent coexister.
Un lieu où ta peur peut enfin se libérer de sa carapace et ton désir enfin se libérer de sa honte.
Un lieu où tu peux dire : « J’ai peur », sans être abandonné.
Un lieu où tu peux dire : « Je te veux », sans être jugé.
Un lieu où l’on peut dire : « Je souffre », et être écouté, non pas contrôlé.
Un lieu où deux personnes évoluent, non pas parce que c’est facile, mais parce que l’amour est trop précieux pour être sacrifié à de vieux schémas.
La passion vous unit.
La bienveillance vous maintient en vie.
La douceur vous rend accessibles.
La profondeur vous rend honnêtes.
La vulnérabilité vous connecte.
Et l’union de ces qualités préserve…
Ceux qui apprennent cela tôt trouvent un amour aussi naturel que respirer.
Ceux qui l’apprennent tard trouvent un amour qui s’apparente à la rédemption.
Ceux qui ne l’apprennent jamais confondent anxiété et passion, repli sur soi et stabilité, espoir et compatibilité, et temps et guérison.

Si vous aspirez à un amour durable, retenez ceci :
La passion choisit la relation.
La douceur la préserve.

– Derek Hart, via Caro Mailhot

2 réflexions au sujet de « DU CABANON AU PALAIS »

  1. Avatar de AnandgyanAnandgyan

    Je n’ai point poté pour la taxe sur le cabanon

    mais bien pour sa égale ionisation.

    Puis en me promenant dans ce parle et ment de manoir,

    soudain une musique céleste et tout partout

    un parfum de silence du cabanon teinté rieur jusqu’au grenier.

    Chu seul quoiqu’ avec le Kokoro à la bonne place

    et des souvenirs de rôles …

    … de princes charmants, concierges et d’adeptes.

    Ha! Ha!

    P.S. Très beau texte de Derek Hart.

    P.P.S. Sorry, just a little bit, d’être un tantinet cabotin.

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