KOKORO

via Mathilde Rebérat

Pas beau ça lecteurs/trices ? Enfin, le mot que je cherchais. Le mot passe-partout, le mot tout inclus.

Comme disait notre grand prophète feu Elvis Gratton, Dieu ait son âme, sa Cadillac et son garage, les Japonais, eux autres ils l’ont l’affaire. Or something like that.

Ce mot porte et regroupe exactement tout ce qui est essentiel à la vie, la bonne et riche, la douce et généreuse, celle qui mérite d’être vécue. Il indique autant le but que la façon de vivre, autant la route que la destination. L’endroit visé en soi, comme la qualité de la vie qu’on veut vivre.

La vie qu’on veut vivre, celle qu’on peut vivre, celle qu’on doit vivre. Pas parce qu’il le faut, parce que c’est elle qui nourrit. Oui kokoro porte l’essence même de la vie, la nature même de notre humanité. Et ça sonne et résonne bon aussi. Et même un peu drôle. C’est léger, complet, straight to the point.

Oh bien sûr, on doit pouvoir penser, chercher du sens, réfléchir et planifier dans la vie. Et même argumenter et débattre si la tête nous en dit. Mais on sait aussi que la vie, la grande, celle dans laquelle on coule et qui coule en nous, celle d’où l’on vient et où l’on va, celle qui emporte tout, en fera toujours à sa guise de toute façon.

Et on peut bien vouloir avoir raison, la vie a sa propre raison que seul le cœur connait.

Quand je tape mes ptits mots, souvent je tente sans succès de distinguer entre esprit et âme. L’anglais est plus clair en ce sens en distinguant entre mind et spirit. Mais en rendant floues les frontières entre esprit et mental, à la longue, on a fini par penser que notre âme est logée dans notre cerveau. Et ça risque de donner mal à la tête.

Car on tendance à distinguer entre coeur et tête, à les opposer. Mais en incluant ici la vérité, kokoro inclut l’intelligence du coeur, celle du corps, la vérité que l’on sent davantage que l’on sait, ou pense savoir.

Car l’intuition est une forme d’intelligence. Or avec ce terme, on rapatrie aussi le savoir intrinsèque, celui qui est incarné, uni, déposé dans le corps, liant le coeur avec le soi.

Ce coeur, pas la pompe à sang ni le moteur hydraulique ultime, mais la vie qui bat en nous, redevient ainsi le centre de soi, là où l’on peut penser que notre âme se loge en nous, cet endroit qui inclut autant l’esprit que l’essence.

Kokoro rapatrie aussi nos émotions, en les honorant et en les intégrant aux fondements de notre être, non comme une faiblesse ou une tare qui nous rendent trop vulnérables, mais comme une richesse, comme une profondeur d’être.

Car je crois que nous sommes principalement des êtres d’émotions. Des êtres d’idées et de pensées aussi bien sûr, mais surtout des êtres émotifs, des êtres de ressentis. Car trop de nos pensez-y-bien deviennent des pensez-y-trop, des pensez-y-tout-le-temps.

Kokoro nous ramen 😉 à terre, nous ramène à nous. Ce terme a un ptit quelque chose de profondément subtil, avec une touche de soupçon enfantin. D’où sa grande intelligence.

Définitivement, je suis un fan fini du kokoro . Un disciple, un adepte, un pélerin kokoroïen.

Et je peux le déclarer sans réserve et sans gêne, Kokoro est ma nouvelle religion. Pour ce matin du moins. On verra où ça nous mène. Nous ramen.

3 réflexions au sujet de « KOKORO »

Répondre à atisupino Annuler la réponse.