S’ÉCRIRE

J’ai toujours aimé cette image. Je l’ai d’ailleurs déjà utilisé pour coiffer une chronique il y a une douzaine d’années. Passe et repasse.

Elle représente bien l’acte d’écrire. Soit puiser au fond de soi, pour écrire sur soi. Puiser dans ses propres profondeurs et regarder ce qui veut se révéler, ce qui va se révéler. Sans filtre, sans censure. Du moins, si peu. Laisse remonter le cours du temps qui passe. Et qui dépasse.

Laisser monter les mots, les ptits comme les gros, les laids comme les beaux. Oh oh oh.

Pondre poésie de son intérieur, cocorico, et laisser l’ombre se peindre en fleurs. Écrire ses rires, crier ses pleurs.

Faire des rimes, pour la frime, tout de même pas un crime. Puffs de vie. Hi hi hi.

Ce matin, l’inspiration n’est pas dans le plafond, plutôt dans les tréfonds. Alors puisons, et puisons. Plus puissant qu’épuisant. J’écris donc je cries. Et chuchotements. Je chuchote man. Moment. Môman môman ton fils écris un ptit moment.

La vie d’automne peut descendre bien bas en soi. De soie justement on doit ganter ses doigts. Tout doux, tout doux. Dans les petits sots les plus beaux serments.

Écrire de sa profondeur, pour remonter le temps, pour dire la lenteur et toute la hauteur du temps qui passe plus vite qu’enfant. Mais le temps, pas méchant, plus innocent, sait que l’hiver s’en vient. Et l’hiver, le temps est plus lent. Le temps est blanc. De mémoire du moins.

Chatouiller alors la surface de son être avec la plume du vent.

Et dire à mes quelques chers/ères lecteurs/trices que nous ne sommes pas seul.e.s même si esseulé.e.s. dans nos casas respectives et nos mémoires sélectives. Car toute la vie coule en nous, comme le sang en nos veines. Quelle chance d’avoir tant de veines.

Beau luxe de se voir vivre ainsi, de se laisser vivre, debout et assis, et de voir le monde tourner chaotiquement en bonds et en long. Kabong !

Prendre les mots à bras le corps et en faire des ptites bonnes femmes allumettes pas felluettes du tout. Simples, articulé.e.s, avec des e et des points sur les zi. Super genré.e.s et un brin dérangé.e,s. Mais engagé.e.s. Et déganté.e.s de gant de velours car la main a sorti quelques lettres éparses du sac à mots.

Petit mercredi matin de fin octobre ici-bas sur terre en l’air. Et dans les airs. Comme dans l’éther.

2 réflexions au sujet de « S’ÉCRIRE »

  1. Avatar de AnandgyanAnandgyan

    Yo!

    Tu manies bien les jeux de mots de ce temps-ci brodeur.

    Moi qui se demandait comment se vivait le monde ordinaire

    durant la seconde guerre mondiale et j’avais juste des manchettes …

    … pas de machettes, pas d’armes ou de sous-marins

    pour me situer dans ce contexte.

    J’ai juste un yellow submarine et tente de voir clair à propos de la guerre actuelle

    et je suis bouleversé par cette cruauté crue.

    À Gaza nous plaise un semblant de répit

    et poutant l’industrie de guerre ne cesse de s’actionner…

    … pour se protéger car le premier qui se plaint passe pour une victime.

    Comment voir au travers d’un cycle vicieux de pets et de guère

    quand la paix a foutu le camp?

    C’est à moi de me pacifier avec ce dilemme.

    Mon vote ne va pas loin pour ma vision si emprunte de larmes

    alors je ni ferme les yeux mais médite et note le silence.

    I’m a dreamer; make love not war.

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