ÊTRES D’AVOIRS ET DE FAIRE : DO BE DOUX

Nous avons tendance à penser en termes de faire plutôt que d’être. On pense généralement que si nous ne faisons rien, nous perdons notre temps. Mais ce n’est pas le cas. Notre temps libre consiste tout d’abord à être. Être quoi ? Être vivant, être en paix, être joyeux, être aimant. Et c’est ce dont le monde a le plus besoin.
– Thich Nhat Hanh

Et même perdre du temps, c’est déjà faire quelque chose.

Être, avoir et faire. Les trois verbes fondamentaux. Avec naître, vivre et mourir bien sûr comme méta verbes. Début, milieu, fin.

Évidemment qu’être prime pour nous communs mortels: être vivant, soit être en vie, comme être bien, être en amour, être en paix et être de ce monde.

Même morts nous sommes et nous serons, une fois, mais pour de bon, et pour toujours.

Car nous mourrons en un instant mais nous sommes morts pour longtemps. Ce corps du moins, que nous considérons nôtre bien sûr.

Mourir n’est pas vraiment un verbe d’action, plutôt le contraire en fait. Mourir est davantage un verbe d’état. Quand nous mourrons, nous ne faisons rien en fait, rien d’autre qu’observer la fin de la vie en corps, soit notre coeur et/ou notre respiration qui cessera de fonctionner, puis notre âme qui quittera le corps. J’imagine. Qui mourra verra verrat.

OK maintenant que nous avons évacué l’acte de mourir et l’état incertain qui s’en suit, occupons-nous de vivre. Ce vivre qui inclut nos trois verbes primordiaux: être, avoir et faire.

Nous n’avons rien à faire pour venir au monde, sinon peut-être le désirer fortement ? – ça se fait pas mal tout seul. Ben, relativement. Avec un peu d’aide de nos parents, et surtout de notre mère. Comme pour le reste.

Ensuite on nous apprend à faire, mais pas toujours à être.

D’où le conseil de Mr Hahn ci-haut.

Pour les besoins de la cause chose, si on veut continuer à jouer avec nos verbes d’action, on peut dire qu’être est souvent défini par ce que l’on fait. Surtout dans la vie, comme travail, comme réalisation professionnelle. Question qui constitue souvent une entrée fondamentale en matière quand on rencontre quelqu’un pour la première fois.

Décidément, faire et être sont dans l’air ces jours-ci pour le ptit chroniqueur wannabe.

Hier, je postais justement ces quelques mots de Melanie Lau :
La culture occidentale nous fait croire que nous sommes vivant.e.s dans un but précis, pour travailler, pour produire, pour faire de l’argent.
Certaines cultures autochtones avancent plutôt que nous sommes vivant.e.s simplement telle qu’est vivante la nature : que pour être ici, pour être beau et belle et un peu étrange.
Nous n’avons pas besoin d’accomplir quoi que ce soit pour mériter notre humanité.

Alors, je suis ce que je fais ? Ou je suis tout court ?

Un peu des deux et pas vraiment, mais en partie.

Mais peut-être que dans la vie, nous sommes surtout comment l’on fait ce que nous avons à faire, ce qui nous offert à faire. Qu’on le choisisse ou pas.

En effet, quelle qualité de présence apporte-t-on aux choses que l’on doit faire ?

Être ou ne pas être. Est-ce même une question ? Car on ne fait pas d’Hamlet sans casser des jeux… de mots.

Parlant de nos verbes fondamentaux, être et avoir entretiennent également une drôle de relation dans leur passage du français à l’anglais et vice et versa. Les anglais semblent davantage être alors que les français versent plutôt dans l’avoir.

En français on a faim, en anglais we are hungry.
En français on a froid, en anglais we are cold.
En français on a soif, en anglais we are thirsty.

Il y en a d’autres, et des exceptions, mais vous comprenez l’idée. Si pas, ne vous en faites pas. Don’t worry, be… happy.

De toute façon, nous sommes tous et toutes des êtres d’avoirs.

J’ai donc je suis ?

Peut-être que si on a acheté ça, on s’est fait avoir ? Allez savoir.

Et en terminant, une classique un peu galvaudée.

Car si les formules être et faire one été attribuées autant à Socrate, Platon, Nietzche qu’à Kant – tous des hommes bien sûr car les femmes étaient probablement occupées à tout faire pendant que les boys péroraient, plus ça change… – avec Sartre qui a réussi à être mentionné dans la liste, ou à y faire sa place c’est selon, c’est Sinatra qui a eu le dernier mot.

Soyons doux avec nous, avec tout.

Tourlou.

Sioux.

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