LA FIN AMPLIFIE LES MOYENS

En effet, toute bonne chose, comme toute vie, a une fin, du moins elle en aura une.

Et comme on dit, la fin justifie les moyens. Oui, oui, certain.e.s le disent. Les plus fins j’imagine. Ou elle les multiplie aussi, mais ce sont les mathématicien.ne.s. Pour les plus affamé.e.s, c’est la faim qui les justifie.

Comme l’impression que plusieurs ambitieux de devenir quelqu’un et autres autres adeptes de la gloire personnelle vont éprouver des regrets sur leur lit de mort, du moins quelques déceptions. Drôle d’expression que celle de lit de mort car pas certain du tout que tout le monde meurt dans son lit. Certains le font dans leurs chars, sur la route, d’autres dans la rue, sur le trottoir, d’autres dans un lit d’hôpital, mais une chose est certaine, tout le monde meurt quelque part. Tout le monde meurt de son corps. Et de ce qui vient avec.

Parait d’ailleurs que lorsqu’on meurt, notre mémoire vive s’envole, comme les sentiments et pensées ancrées dans notre corps, mais que nos regrets liés à nos derniers rêves non réalisés déterminent notre prochaine incarnation. Qui mourra verra. Faut donc mourir consciemment si on a le choix.

On dit que l’on meurt comme on a vécu. Ça fait du sens non ?

Surtout que la mort fait partie intégrale de la vie. Mais comme nous ne sommes pas encore mort.e.s vous et moi, même si parfois on aime dire qu’on l’est à moitié, qui mourra verra là aussi. Mais moitié mort, c’est déjà ça de fait, et c’est au moins à moitié vivant. Un bon début. Pour l’instant.

Pour le moment ? Présent ! En tout, et en parties.

Et comme le demandait en chantant feu Boule Noire (Georges Thurston) dans son hit des années 70 : Aimes-tu la vie comme moi ?

Comme moi, comme ci, comme ça.

Je crois sincèrement et candidement qu’on devrait – esssayer de – vivre en se rappelant constamment que l’on va mourir. Qu’on est en train de mourir à petit feu en fait. D’ailleurs, dans certains pays d’Asie, la culture populaire encourage les gens à prendre au moins 5 moments spécifiques par jour, à tous les jours, pour se rappeler leur propre mort à venir. Parait que ça aide à mieux apprécier la vie. Pas fous ces asiatiques.

Ici, au Québec ça serait d’ailleurs très facile à mettre en pratique, on pourrait utiliser nos plaques d’immatriculation pour ça. Contrairement à l’ancienne ministre des Transports (voir le pathétique clip viral qui a circulé). Au moins on saurait de quoi se souvenir.

Si on gardait davantage notre mort à l’esprit – mort à venir et en devenir à chaque expiration – si on intégrait davantage notre mort à et dans notre vie, le monde serait plus fin, plus doux, plus lent, plus humble, plus chaleureux et plus aidant, plus près des choses qui comptent pour de vrai dans cette vie. On vivrait les mains, la tête et le coeur plus ouverts, plus légers, on pourrait enfin appliquer le fameux lâcher prise dont tout le monde se réclame car on va tout devoir laisser aller anyway.

Toute vie prépare à la mort. Amor amor amor.

Et on s’inquiéterait sûrement moins pour l’avenir.

Car on s’inquiète beaucoup – trop ? – vous et moi.

Et comme le dit Bashar, s’inquiéter est semblable à prier pour quelque chose que vous ne voulez pas. Pourquoi investir de l’énergie sur une réalité dont vous ne voulez pas ?

Vu de même. Vue de meme.

Mais peut-être que le fait de s’inquiéter prévient les malheurs. En tous cas pour elle, ça semble fonctionner en bonne partie 😉

On va essayer OK ?

Ça ou chanter don’t worry, be happy. C’est selon.

Sur ce, chers lecteurs/trices et lecteurs tristes, peu importe comment on vit, on vit, et éventuellement, on va tous et toutes retourner à la maison.

Alors enwèye à maison.

COMING HOME

We are coming home / safely coming home
We are coming home sweet home again

As we are approaching, getting closer and closer
We all have to leave our luggage behind
As we’re getting nearer, getting lighter and lighter
We’re finding our way back home again 

Para sempre home again para sempre home again

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et en lien avec l’actualité, la mort et la sagesse autochtone

Nîtisânak,
j’apprends aujourd’hui que Charlie Kirk a poursuivi son chemin.
Le coup de feu qui l’a atteint a réduit son corps au silence, mais son esprit est retourné au kîsikohk (le monde céleste).
La mort, quelle qu’elle soit, est une lourde vérité.
Que nous ayons soutenu ou contesté ses idées, nous devons nous rappeler que chaque souffle est un don du Créateur et que chaque vie est sacrée.

À notre manière, nous disons que pimâtisiwin (la vie) est un cercle, et que lorsqu’on le quitte, le cercle tremble.

Aux mots avec lesquels nous ne sommes pas d’accord, il faut répondre par des paroles plus fortes, par des enseignements, par un défi respectueux, et non par une balle.
Lorsqu’une voix est étouffée par la violence, elle brise tipahamatowin (la loi naturelle, l’équilibre sacré).
Elle blesse non seulement la famille, non seulement la communauté, mais toute la terre (askiy).
Ce moment nous appelle à nous souvenir : la liberté ne se trouve pas dans le silence, mais dans le chemin difficile du dialogue, dans le kwayask-achimo (dire la vérité), dans la force sans haine.
La violence n’est pas une force, c’est une faiblesse enveloppée de feu.

Nous prions donc pour la famille de Charlie Kirk, pour les jeunes témoins, pour tous ceux qui portent aujourd’hui le choc et le chagrin dans leur cœur.

Nous prions également pour celui qui a appuyé sur la gâchette, afin qu’il puisse prendre conscience de la noirceur de son acte et chercher une autre voie.

Kisê-manitow (Grand Esprit), tiens-nous près de toi en ces moments difficiles.

Rappelle-nous encore une fois que la vie est fragile et que nos voix doivent être utilisées comme maskihkiy (médicament), et non comme armes.
Le tambour de la vie résonne pour nous tous, et lorsque l’un d’eux tombe, le rythme s’essouffle.
Il est désormais de notre responsabilité de le maintenir stable, de marcher en équilibre et d’enseigner aux générations futures que la guérison, et non la haine, est la voie à suivre.
—Kanipawit Maskwa (John Gonzalez
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