
Un esprit vivant est un esprit libre, toujours apprenant et qui ne conclut jamais.
– Krishnamurti
Quelle belle image parlante d’un esprit fermé sur lui-même, fermé à toute nouvelle possibilité, à toute nouvelle hypothèse. Un esprit barré ben raide. Il doit en savoir des choses ce sapristi. On voit littéralement comment la fermeture d’esprit peut nous boucher la vue.
Personnellement, je dois toujours faire un petit effort pour distinguer l’âme de l’esprit.
Si je voulais vraiment distinguer, je dirais que l’âme est le siège sur lequel nous, les humain.e.s, sommes assis, le siège du conducteur. Et que cette âme est le ptit bout de Dieu qui est logé au cœur de notre cœur. Ce que l’on nomme en anglais the soul.
Tandis que l’esprit serait davantage un co-pilote, ce qui, en soi, pense, juge, mesure, évalue. Ce que l’on nomme en anglais the mind. En quelque sorte, ce qui nous sépare de la vie.
Bien sûr que l’on a besoin des deux, mais l’âme, donc le cœur de soi, doit être aux commandes. Et comme un parachute en descente, pour demeurer libre et efficace, cet esprit doit demeurer ouvert. Ouvert à de nouvelles idées, à des conclusions qui demeurent toujours ouvertes et prêtes à changer, toujours prêtes à se transformer devant les faits de la vie et nos expériences.
Ou comme disait ici hier Shunryu Suzuki:
J’ai découvert qu’il est nécessaire, absolument nécessaire, de ne croire en rien.
Ainsi, nous devons croire en quelque chose qui n’a ni couleur ni forme, quelque chose qui existe avant que toute forme et couleur n’apparaissent…
Peu importe le Dieu ou la doctrine en laquelle vous croyez, si vous vous y attachez, votre croyance sera plus ou moins centrée sur une idée fixe.
L’esprit originel, vide, pur, celui d’avant le grand remplissage, avant qu’on ne le bourre et rembourre de concepts propres à notre éducation particulière, avant que l’on croie à quelque chose et que l’on se prenne pour quelqu’un.e.
En somme, le détachement fondamental se fait en lien avec l’esprit, notre machine à penser, de son laisser-aller à vouloir tout comprendre et figurer la vie par en haut. Pour arrêter d’approcher la vie par le sens à comprendre mais davantage par le sens à sentir, par le ressenti.
Je sens donc je suis. Tiens mon Descartes.
Laisser venir la vie à soi plutôt que de toujours avancer, foncer et aller à sa rencontre. Faire du surplace et inviter la vie à nous offrir ce qui doit, au bon moment.
Oh, bien sûr, parfois il faut foncer, aller de l’avant, affronter quand les choses nous arrivent vite et avec intensité. Car parfois la vie court vers nous. Mais alors on n’a pas à penser, on n’a qu’à répondre car c’est souvent la vie qui se charge du rythme et de la vitesse. On invite et c’est la vie qui dispose.
Et ici encore, petite nuance entre répondre et réagir. Répondre comme dans responsabilité – abilité à répondre à une situation donnée – et réaction – action réaction, automatique. Fine nuance je sais.
Mais bel exercice que celui d’essayer de garder l’esprit toujours frais – ou le mental c’est selon – pour justement être en mesure de répondre plutôt que de réagir mécaniquement, et toujours de la même manière.
Quand on pense qu’on sait, on ne peut plus apprendre, on ne peut plus se laisser surprendre par la vie. On vit dans un cadre fixe, figé, dans une prison mentale. On croise les bras devant ses yeux justement.
Et si on apprenait en observant les animaux ?

Les animaux ont conservé un esprit libre, même si en les domestiquant, nous leur avons imposé quelques mauvais plis. Mais ils ont leurs maîtres eux aussi.

La plus grande richesse au monde consiste possiblement à conserver un esprit innocent car c’est l’esprit innocent qui sait ce qu’est l’amour, et l’esprit innocent peut vivre dans un monde qui ne l’est pas.

Car à s’acharner à vivre toujours selon les mêmes vieilles croyances et certitudes, on finit par vivre par habitude.
Et avec votre esprit.
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Les chaînes de l’habitude sont trop faibles pour être ressenties, jusqu’à ce qu’elles soient trop fortes pour être brisées.
– Samuel Johnson

Yo Ati ami,
Je sens donc j’essuie.
No sweat for me. Not
Alors tu crois ce que dit Shunryu Suzuki?
Let’s cut the sacred bullshit short;
puis-j’être tel un animal
et vraiment naturel, instinctif et sans lendemain.
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ou devrais-je plutôt Iro Kawasaki, qu’en sais-je ?
sans lendemian c’est bien le demain d’hier ça ?
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Sans lendemain était insinuer dans la présence.
Certes, au rythme des saisons aurait fait plus joli,
quoiqu’il y manquait cet élément furtif du moment…
… et un punch!
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