OUI JE LES VOEUX

Je rêve d’un monde dans lequel chacun.e a un toit sur la tête, personne n’a faim, tous les malades sont guéris, aucun en enfant n’est orphelin, tous les animaux sont traités avec soins et amour, les gens traitent la terre avec respect et où chacun.e prends soin d’autrui.

Imagine. Imaginez. Imaginons.

Qui peut être contre la vertu right ? On dirait bien qu’il y en a quelques-un.e.s sur terre. Mais nous on a le luxe de rêver. On a le privilège d’être assez à l’aise au quotidien pour imaginer un monde meilleur, et non pas de se battre au quotidien simplement pour rester vivant.e, pour trouver quelques miettes à manger, pour se réfugier et se protéger du chaud ou du froid. Pour ne pas seulement survivre mais bien vivre.

Et avec ce luxe et ce privilège vient une aussi grande responsabilité, une immense responsabilité. Celle d’étendre notre bien-être à autrui, à toute âme qui vive. Et de prendre au moins une ou quelques petites actions en ce sens à chaque jour. Simplement améliorer le sort de la nature autour de soi, d’un animal ou d’une personne. Créer un peu de beauté et contribuer au bien du plus grand nombre.

Car vient un point où prier, souhaiter, imaginer ne fait plus la job. Vient un point où l’on doit agir. Personnellement et collectivement. Pour cela il faut s’organiser, se parler, se consulter. Et je crois que nous avons atteint ce point critique.

Oh bien sûr, ça fait longtemps que nous y sommes. Mais maintenant plus que jamais. La vérité crie et hurle. Même si pour le moment tout semble stagner, pendant qu’un peuple est bombardé, isolé, affamé et assoiffé par ses voisins, la réponse s’organise lentement, trop lentement. Et pas si sûrement que ça. Mais quand même un peu. Dommage qu’on doive toujours attendre trop longtemps pour que les choses s’améliorent. Ça doit être dans la nature humaine.

Oh, bien sûr, devant l’état du monde actuel, on peut considérer les souhaits émis ci-haut comme des utopies, comme des pensées magiques. Mais gardons tout de même en coeur et en tête le souhait personnel et général du mieux, du meilleur pour tous et toutes, et du plus beau partout.

Car quel autre choix avons-nous ?

Surtout, ne tuons pas la beauté du monde.

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Le dernier après-midi d’un atelier intensif de deux semaines, Joanna Macy se promenait et rencontra un jeune moine du centre de retraite qui organisait l’événement.

« Eh bien », dit-il, « je m’attends à ce que, le dernier jour, tu donnes des vœux. »

Joanna lui répondit que ce n’était pas son cas.

« Dommage », dit-il, « je trouve, dans ma vie, les vœux très utiles, car ils canalisent mon énergie pour faire ce que je veux vraiment faire. »

Poursuivant sa promenade, Joanna pensa que si nous devions faire des vœux, ils ne devraient pas être plus nombreux que les doigts et le pouce d’une main. Presque aussitôt, les cinq vœux suivants lui vinrent à l’esprit :

Je fais le vœu, à moi-même et à chacun de vous :

1- De m’engager quotidiennement pour la guérison de notre monde et le bien-être de tous les êtres.

2- De vivre sur Terre de manière plus légère et moins violente dans la nourriture, les produits et l’énergie que je consomme.

3- Puiser force et guidance auprès de la Terre vivante, des ancêtres, des êtres futurs et de mes frères et sœurs de toutes les espèces.

4- Se soutenir mutuellement dans notre travail pour le monde et demander de l’aide lorsque j’en ressens le besoin.

5- Suivre une pratique quotidienne qui clarifie mon esprit, fortifie mon cœur et m’aide à observer ces vœux.

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Il n’y a plus de portes dans les murs, plus de ponts sur les rivières.
Entre les pour, les contre, les contre du pour et les pour du contre, nous prenons nos peurs pour des opinions, et nous nous rapetissons dans nos peines.
Chacun pour soi, chacun chez soi, nous ne faisons plus que subir et nous débattre dans la tristesse de la séparation.
Il est là, le vrai virus, caché dans cette cave du cœur où nous oublions notre commune humanité.
Au delà de nos idées, de nos croyances, il est grand temps de revenir à ce qui nous fait semblables : la vie, la chaleur de la vie.
Nous ne sommes ni nos idées, ni nos croyances.
Nous sommes beaucoup plus que cela.

Nous sommes des êtres vivants peuplés de joies, de peines, d’émerveillements, de mémoire, de rêves et de cauchemars, d’élans et de désirs.
Parlons donc de tout cela qui nous unit, c’est la meilleure façon d’éloigner ce qui nous sépare.
Tout au long de mon existence j’ai tenté de servir la vie.
Je ne peux donc qu’essayer encore et vous dire mon sentiment.
Le mauvais temps que nous traversons doit nous apprendre à grandir, à créer partout où nous le pouvons des oasis de fraternité plutôt que des champs de bataille.
Je vous le dis parce que je sais qu’au fond nous en rêvons tous, et que nous n’avons pas d’autre choix que de cheminer vers nos rêves.

– Henry Gougaud


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Être joyeux dans un monde qui semble s’effondrer est un acte de résistance.
C’est refuser de se laisser submerger par la tristesse et le désespoir, c’est affirmer, malgré tout, que la vie vaut la peine d’être vécue.
La joie n’est pas une absence de douleur, mais une décision de la surmonter, de la transcender.
Elle est ce choix conscient de voir la beauté dans les moindres détails, de trouver un éclat de lumière même dans les moments les plus sombres.
La joie est rebelle, elle refuse de céder à la morosité ambiante, elle persiste, tenace, comme un acte de foi dans la cruauté fondamentale de l’existence.

– Christopher Laquieze, Le silence de la joie

2 réflexions au sujet de « OUI JE LES VOEUX »

  1. Avatar de JoāoJoāo

    Rêver la réalité, c’est avoir la lucidité et la force de vivre l’expérience de mon passage sur terre avec discernement, respect pour ce que chacun a à vivre dans sa vie (son) passage terrestre. Reconnaître avec empathie ce que chaque personne vit sur son chemin de réalisation… sinon serions nous une erreur? Ce que je ne crois pas!

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