AU COEUR, HUMAIN.E

Au final, nous faisons tous/tes face à la mort.
Mais en chemin, prenons soin de ne jamais blesser aucun coeur humain.
– Rumi

L’inhumanité ambiante ces jours-ci peut nous enseigner quelque chose de précieux. Soit de conserver notre humanité, de garder notre coeur pur, innocent et bon.

Car facile de verser dans le cynisme, la négativité et le découragement. En fait, par défaut, face à tant d’inhumanité, on a tendance à se durcir, à se désensibiliser.

Mais en ce moment précis, le monde a besoin de coeur, tout notre coeur. Le monde a besoin de coeurs, nos coeurs, tous nos coeurs. Même les coeurs brisés, blessés, les coeurs qui ont peur, les coeurs qui ont tendance à vouloir perdre espoir.

Face aux sans coeur, répondons avec nos coeurs, avec le courage de nos coeurs.

Car coeur et courage puisent aux même racines, aux mêmes sources. À celles de notre humanité, à la source inépuisable d’humanité en chacun.e de nous.

Nous sommes des porteurs/ses d’humanité, des vecteurs de lumière, de bonté. Contaminons le monde.

Nous transportons en nous tout l’amour du monde et nous nous devons de nous tenir debout en ces temps un peu sombres. La vie nous le demande, en fait l’amour l’exige.

Alors soyons à la hauteur de la tâche. Pour le monde, mais surtout pour soi-même. Pour que, lorsque la mort nous convoquera, nous pourrons la regarder en face et savoir que nous avons su demeurer humain et humaine.

Car il ne restera que cela.

Il ne reste toujours que cela.

Notre propre coeur.

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Le jour de la mort de ma mère, j’ai écrit dans mon journal : « Un grave malheur m’est arrivé. »
J’ai souffert pendant plus d’un an après sa disparition.
Mais une nuit, dans les hautes terres du Vietnam, je dormais dans la hutte de mon ermitage.

J’ai rêvé de ma mère. Je me suis vu assis avec elle et nous avions une conversation passionnante.
Elle était jeune et belle, ses cheveux flottant au vent.
C’était si agréable de m’asseoir là et de lui parler comme si elle n’était jamais morte.
À mon réveil, il était environ deux heures du matin, et j’ai ressenti très fortement que je n’avais jamais perdu ma mère.
L’impression qu’elle était toujours avec moi était très claire.
J’ai compris alors que l’idée d’avoir perdu ma mère n’était qu’une idée.

Il était évident à cet instant que ma mère était toujours vivante en moi.
J’ai ouvert la porte et suis sorti.
Tout le flanc de la colline était baigné par le clair de lune.
C’était une colline couverte de théiers, et ma hutte était située à mi-hauteur derrière le temple.
Je marchais lentement au clair de lune à travers les rangées de théiers.
En regardant les plantes, j’ai remarqué que ma mère était toujours là.
Elle était le clair de lune qui me caressait comme elle l’avait fait si souvent, très tendre, très douce… merveilleuse !
Chaque fois que mes pieds touchaient la terre, je savais que ma mère était là, avec moi.

Je savais que ce corps n’était pas le mien, mais une continuation vivante de ma mère, de mon père, de mes grands-parents et arrière-grands-parents.
De tous mes ancêtres.
Ces pieds que je considérais comme « mes » pieds étaient en réalité « nos » pieds.

Ensemble, ma mère et moi laissions des empreintes dans le sol humide.
À partir de ce moment, l’idée d’avoir perdu ma mère s’est estompée.
Il me suffisait de regarder la paume de ma main, de sentir la brise sur mon visage ou la terre sous mes pieds pour me rappeler que ma mère est toujours avec moi, disponible à tout moment.

~ Thich Nhat Hanh

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La vie n’est supportable que si l’on y introduit non pas de l’utopie
 mais de la poésie, c’est-à-dire de l’intensité, de la fête, de la joie, de la communion, du bonheur et de l’amour.
– Edgar Morin

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