AVOIR MAL AU MONDE ET L’AIMER QUAND MÊME

Ça en dit beaucoup sur votre coeur que vous ne puissiez comprendre pourquoi certaines personnes commettent des actes aussi cruels. Plutôt que de laisser cet état de fait ruiner votre paix, réjouissez-vous que votre compassion vous empêche de traiter les gens ainsi.

À peu près impossible de ne pas avoir mal au coeur quand on regarde le moindrement aller le monde. On peut soit détourner le regard ou embrasser toute la douleur du monde dans son propre coeur et tenter de l’alléger un peu en posant des gestes justes et bons autour de soi.

En effet, devant l’inhumanité ambiante, les plus sensibles parmi nous sont perturbés. Dur temps pour les sensibles. Certain.e.s. virent ça en colère et en révolte, d’autres en tristesse et en désespoir.

Peut-être que le juste milieu consiste à permettre à toutes les émotions d’exister en soi. Leur donner le droit d’être, de simplement leur laisser faire leur job d’émotions, sans juger ni tenter de nier ou de refouler le flot de la vie telle qu’elle est. Cela tout en reconnaissant et en acceptant notre impuissance à empêcher toute cette inhumanité comme à changer le monde.

Comment connaitras-tu les difficultés d’être humain.e si tu tentes toujours de t’évader vers le mirage de la perfection ? Où sèmeras-tu les graines du chagrin ? Nous avons besoin de terreau pour gratter et semer, pas d’un ciel de désir indéterminé. – Rumi

Oui, le monde est dur, mais plein de douceur aussi.

Oui une partie du monde est sans coeur et inhumaine, mais s’y trouvent aussi plein de gens de coeur et de bonne volonté qui nourrissent la vie, aiment et sèment de la beauté.

Oui le monde semble courir à sa perte en même temps qu’on trouve de nouvelles inventions qui contribueront peut-être à sauver le monde et qui serviront au bien du plus grand nombre.

Oui les bombes et les armes, mais simultanément, on plante des arbres et des fleurs et il existe des jardins botaniques et des forêts tropicales – encore du moins.

Oui Haïti, Gaza, la Syrie, l’Afrique et l’Ukraine et tutti quanti, mais tant de gens qui travaillent pour la paix aussi, des humanitaires, des aidants surnaturels.

Oui des milliers et des millions de sans abri, mais des refuges et des accueils opérés par des bénévoles.

Oui des Trump et des Netanyaou, mais des pacifistes et des démocraties aussi.

Le monde est multi, éclaté, bigarré, sombre et éclairé. Noir et blanc, et des millions de gris, en passant par toute la gamme des couleurs de l’arc-en-ciel.

La mort danse avec la vie, la mort danse dans la vie et lui pile parfois sur les pieds. Humanity in process.

Le monde est difficile à comprendre, voir impossible à saisir dans sa totalité, dans sa brutalité, dans son intégralité.

Mais pour faire sens, pour réussir à vivre avec un minimum de paix en son propre coeur, qui est la base de la paix dans le monde parait-il, on doit tout reconnaître et accepter du monde tel qu’il est, at face value, le beau comme le moins, le dur comme le doux.

Une personne intelligente et sensible ne peut pas vivre longtemps dans cette société sans éprouver une certaine colère face aux inégalités.
Et ce n’est pas seulement une réaction spontanée, irréfléchie et libérale ; c’est simplement une réaction humaine normale face à un système de valeurs absurde, où l’on trouve du fil dentaire à la cannelle et des gens qui dorment dans la rue.
~ George Carlin

Et si, plutôt que de réagir face aux douleurs du monde, on apprenait à répondre ?

Personnellement, la méditation d’Atisha constitue pour moi ma clé de voûte face à ce monde fou fou fou. Ci-bas, la technique commentée par Osho (via MéditationFrance).

Quand tu inspires, pense que tu inspires toutes les misères de tous les gens dans le monde.
Toute l’obscurité, toute la négativité, tout l’enfer qui existe partout, tu l’inspires.
Laisse-les être absorbées dans ton coeur.
C’est la méthode de la compassion : aspirer toute la souffrance et verser toutes les bénédictions.
Tu seras surpris si tu la fais.
Dès que tu absorbes toutes les souffrances du monde en toi, elles ne sont plus des souffrances.
Le cœur transforme immédiatement l’énergie.
Le cœur est une force transformatrice : absorbe la misère, et elle se transforme en béatitude.
Ensuite, déverse la.
Une fois que tu auras appris que ton coeur peut faire cette magie, ce miracle, tu aimeras la faire et la refaire.
Essaye-la.
C’est l’une des méthodes les plus pratiques – simple, et elle donne des résultats immédiats.
Mais avant de pouvoir faire cela avec toute l’existence, tu devras d’abord commencer avec toi-même.
C’est l’un des secrets fondamentaux de la croissance intérieure.
Tu ne peux rien faire avec les autres ce que tu n’as pas fait tout d’abord avec toi-même.
Tout ce que tu peux faire avec les autres, tu dois l’avoir expérimenté toi-même auparavant, car c’est la seule chose que tu peux partager.
Tu ne peux partager que ce que tu as ; tu ne peux pas partager ce que tu n’as pas.

___
et 3 citations tirées du texte de François Gourd sur FB de ce jeudi matin… Synchro.

___
La vie n’est supportable que si l’on y introduit non pas de l’utopie
mais de la poésie, c’est-à-dire de l’intensité, de la fête, de la joie, de la communion, du bonheur et de l’amour.
– Edgar Morin

___
L’espèce humaine est entrée en conflit avec l’espace, la terre, l’air même qu’il lui faut pour vivre. Comment pouvons-nous parler de progrès, alors que nous détruisons encore autour de nous les plus belles et les plus nobles manifestations de la vie ?
– Romain Gary, Les racines du ciel

___
Ce n’est pas une coïncidence que ceux qui ne réfléchissent pas dans le sens du narratif dominant soient traités comme les inaptes de ce monde.
Pour maintenir l’ordre et le contrôle, vous devez isoler l’intellectuel, le sage, le philosophe et le savant avant que leurs idées n’éveillent les gens.
Carl Jung

Une réflexion au sujet de « AVOIR MAL AU MONDE ET L’AIMER QUAND MÊME »

Laisser un commentaire