RELATIONNING

Écoute avec un filtre de tolérance, vois avec les yeux de la compassion et parle le langage de l’amour. – Rumi

Ah les relations humaines ! Parfois difficiles à vivre mais incontournables. Comme disent les anglos : can’t live with it, can’t live without.

En réalité, on doit apprendre à vivre en relation car elles sont inévitables. En fait, les relations peuvent nous en apprendre énormément à-propos de nous-même car les autres ne sont au fond qu’un miroir de soi. Mais pas toujours de soie.

Comme on dit, si tu te crois illuminé.e, va passer une semaine dans ta famille.

Mais pas que la famille qui peut nous déstabiliser et nous en apprendre beaucoup beaucoup sur soi en nous provoquant et en nous confrontant même si là que réside le plus de stock enfoui en nous, du matériau de constellation commune. Les amours et les ami.e.s aussi. En fait, plus on connait quelqu’un.e et plus lui ou elle nous connait, plus le miroir est poli. Et impoli aussi. En fait chaque publication sur un réseau quelconque ou sur un écran peut devenir un ptit bout de miroir dans lequel on peut se voir et se regarder. Surtout si on réagit fortement.

Toutes les relations sont confrontantes, mais certaines plus que d’autres. Les intimes entre autres. Même celles, qui, au début ne sont que douces, faciles et pleines de promesses dorées. Même celles dans lesquelles les sens sont émoustillés car l’émoustillage finit toujours par se faner, et nous par se tanner.

Mais une vraie relation, une relation vraie, une qui peut durer dans le temps, passera inévitablement par des zones de turbulences si elle est pour s’ancrer et devenir significative. Y en aura pas de faciles disait le prophète. Même nos ami.e.s les plus proches sont par moment de puissants révélateurs.

Les différends sont inévitables dans toute relation. L’idée est de s’expliquer, régler, clarifier, et continuer. Et en relation, on doit apprendre à laisser aller, à pardonner. Soi-même, comme les autres. Les relations les plus importantes demandent que l’on apprenne à pardonner, à accepter l’imperfection en nous et en l’autre. Parfois on se fait mal l’un.e l’autre et il est essentiel de demander pardon, comme de l’accorder. Et de continuer le chemin.

Certaines relations sont plus difficiles que d’autres, plus challengeantes et nous appellent tout de même à continuer, à persévérer, à descendre en soi pour puiser dans son coeur. D’autres, on doit savoir les mettre de côté. Le plus délicat est d’apprendre à discerner. Car toutes les relations ne valent pas les efforts qu’elles requièrent.

Les trois lois de Rumi constituent de précieux guides relationnels:
Écouter avec un filtre de tolérance,
voir avec les yeux de la compassion
et parler le langage de l’amour.

De plus en plus, et en particulier lorsque quelqu’un.e me fait fortement réagir, j’essaie de garder l’emphase sur le coeur. Au-delà de la peur, au-delà de nos points d’achoppement et nos divergences, je tente de sentir leur coeur. Ce faisant, ça me branche sur le mien, lien à ne pas perdre. J’essaie de rester centré sur la lumière dans leurs yeux, de sentir leur vulnérabilité, de reconnaître leur besoin au-delà les différences, ou en dessous..

Et en même temps, il est essentiel d’être straightforward, honnête et transparent.e, sans nécessairement toujours tout dire ce que l’on pense car une partie de ce qui monte en relation m’appartient pas aux gens du moment, c’est une réaction automatique liée possiblement à des relations du passé qui se rejouent en nous, et qui parfois se jouent de nous.

Tout un art les relations. Un art jamais acquis, un art jamais conquis tout à fait. Un art en apprentissage constant qui nous demande de puiser au coeur de soi, dans notre réserve d’empathie, de compassion et d’acceptation et de reconnaissance de l’autre comme de soi.

Car en matière de relations, la tolérance n’est pas de mise. On ne doit jamais abaisser autrui à les tolérer, soit on les accepte, et on fait ce que doit pour que la relation vive, soit on s’en éloigne.

Et comme dans la prière de la sérénité, l’important est d’en connaître la différence.

Bon chance.

Et comme disait mon beloved: Love is not a relationship, it is a state of being.

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Nous sommes en relation avec tout, tout le temps.
Nous entretenons des relations avec les autres, cette table, l’ordinateur, l’harmonium, l’iPad, le sol, les murs, la maison, avec d’autres personnes.
Nous sommes en relation avec tout, tout le temps.
Dans une relation amoureuse, nous nous sentons aimé.e.s comme nous le souhaitons.
Et nous pensons que cela vient de l’autre personne.
Ce n’est pas le cas.
Cela vient de notre propre cœur.
Mais nous avons besoin, de par notre constitution, notre culture et notre éducation, d’une autre personne pour éveiller cet amour en nous.
Si votre relation repose sur cela, il faut espérer que cette personne continue à vouloir s’ouvrir à nous.
Pour que cette personne s’ouvre à nous, il faut s’ouvrir à nous-même.
Si vous ne les touchez pas, ils/elles ne vous toucheront pas non plus.
Et la relation s’effondrera.
Les relations montrent vraiment le travail qu’il vous reste à faire.
L’amour vit en nous, notre vraie nature.
On ne l’obtient pas de quelqu’un.
On ne reçoit pas d’amour de quelqu’un.
On peut recevoir de l’affection, mais le véritable amour est celui qui ne va pas et ne vient pas.
Il est toujours là, car c’est la réalité.
Le véritable amour.
L’amour émotionnel est différent.
Il va et vient tout le temps.
Quand on peut laisser l’autre personne être qui elle est, et qu’on n’a pas besoin qu’elle soit qui on veut qu’elle soit, si on peut accepter l’autre tel qu’elle est, sans essayer de la façonner pour qu’elle soit celle dont on a besoin pour se sentir bien, c’est une grande étape dans une relation.
C’est une grande étape, et c’est quelque chose sur lequel il faut travailler.
Ce n’est pas facile.
Très subtilement, nous cherchons toujours à attirer cette personne et à nous assurer qu’elle est bien celle que nous attendons qu’elle soit.
Ça ne marchera pas longtemps.

– Krishna Das, Pilgrim Heart, épisode 179

3 réflexions au sujet de « RELATIONNING »

  1. Avatar de Joao (Ravi)Joao (Ravi)

    merci pour la chronique…

    je suis un être de relation, avec moi, avec les autres, avec la nature, le cosmos, mon monde intérieur, avec plus grand que moi, avec le sacré.

    Un couple de thérapeute qui nous ont accompagné dans notre couple durant plus de 10, nous ont fait comprendre ce qu’est «exister en relation»… il y a toujours une part de moi, qui m’appartient dans la dynamique, et qui m’est caché à ma conscience… chemin de croissance personnel

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