
Vendredi soir, je suis allé à la graduation de ma plus jeune à Montréal. J’ai été profondément touché par la cosmopolitanité de la foule des gradué.e.s et de leurs familles. C’était tellement beau à voir, encourageant, prometteur. Bigarré, coloré, chaleureux.
De voir autant de gens venus d’ailleurs, et réussir ici, faire leur place, prendre leur place parmi nous. Quelle richesse pour le Québec. Mention spéciale à l’UQÀM qui a comme mission de veiller à intégrer ces nouveaux arrivant.e.s et leurs descendance à nous, ceux et celles de plus vieilles souches ici. Car dans une forêt, tous les arbres sont importants, les plus vieux comme les nouveaux car une forêt saine est toujours en croissance et en renouvellement. On dit que près de la moitié des finissant.e.s de l’UQÀM sont de première génération de gradué.e.s universitaires.
Et ce matin, je vois ce qui se passe en Californie et je suis si triste, même si pas surpris du tout. La base électorale du mouvement MAGA la peur de l’autre. L’ultime du nous versus eux poussé à sa plus cruelle et bête expression.
Nous versus eux qui, réduit à son encore plus simple expression, revient à moi versus eux. Dualités incarnées sur 2 pattes, et séparée des autres. Pas seulement séparée des autres, mise en opposition et en confrontation aux autres. À nous autres. Contre eux autres.
La stratégie de contrôle est de faire en sorte que tous les petits moi qui ont peur et qui se sentent menacés, et qui pensent que ce bout de terre leur appartient, se sentent davantage en sécurité en se regroupant sous un discours commun fondé sur la peur, l’insécurité et la différence. They. Eux autres, autres que nous, que moi.
Tout ça dans un pays qui a pourtant été volé aux premiers habitant.e.s déjà sur place, population massacrée, décimée et minimisée. Un pays pillé, ensanglanté et exploité par les nouveaux arrivants de jadis qui se sont appropriés ce bout de territoire pour y forcer leur présence et leurs valeurs. La même appropriation a pris place un peu partout sur la planète depuis des millénaires. Canada et Québec inclus.
Comment être totalement en paix avec soi-même quand une telle injustice prend place sous nos yeux un peu partout sur la terre ? Pas facile. Révoltant, triste et enrageant.
On a beau comprendre, mais ça ne change rien au fait que plusieurs personnes, des humain.e.s comme vous et moi sont exploités, terrorisé.e.s, battu.e.s, violé.e.s et violenté.e.s. Mal – et honte – à notre humanité partagée.
Des peuples entiers sont affamés et assoiffés intentionnellement par des groupes qui croulent sous la richesse, la soif de pouvoir et les possessions à outrance, des individus et des corporations qui marchandent la guerre et la division, la peur et l’abus de leurs propres concitoyen.ne.s; leurs frères et leurs soeurs, leurs pères et leurs mères. Car une seule famille nous sommes.
Oui ce matin je trouve le monde triste à pleurer. Ou à sacrer, c’est selon.
Après que la fumée nous ait rappelé toute la fin de semaine que la planète est en surchauffe, les petits hommes aux grandes ambitions envoient l’armée mater les illégaux. Pendant que l’équipage du navire en route vers Gaza a été intercepté et arrêté par l’armée israélienne.
On va continuer à prier à défaut de savoir quoi faire d’autre. On a bien besoin d’aide divine car humainement, ça r’garde pas ben ben.

Vous, grands esprits, aidez-nous, humain.e.s de bonne et de moins bonne volonté, à réaliser que ce que nous faisons au monde, nous ne le faisons qu’à nous-mêmes et que l’on doit ouvrir grands les yeux et les sens de nos coeurs, de nos âmes et de nos consciences si on veut faire changer les choses.
Aidez-nous à changer notre sentiment d’impuissance et de désespoir en petites et grandes actions concrètes et en espoir commun et partagé. Aho !
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Nous avons considéré la lutte comme nécessaire.
Nous acceptons la lutte depuis l’enfance.
À l’école, nous rivalisons avec les élèves les plus intelligents ;
Et en grandissant, nous rivalisons avec ceux qui sont supérieurs à nous-mêmes ou à notre voisin.
La lutte a été acceptée.
La lutte est considérée comme respectable.
Il est essentiel pour la croissance, pour aller de l’avant, pour devenir quelque chose.
Voilà notre perception commune.
On pense que si la lutte n’arrive pas, on va arriver à la stagnation.
Donc mentalement, intellectuellement et émotionnellement, nous sommes toujours engagés à nous rendre plus rapide que les autres.
On continue à se battre.
Je lutte constamment avec moi-même, mon voisin et le monde entier.
– Krishnamurti

Félicitations à Fanny et aux 2 parents qui sont tous bien fiers de cette belle réussite.
Pour ce qui se passe sur notre terre Prions. 🙏
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