Intense chronique ce matin. Pas olé olé, ni légère, ni twistée, ni spirituelle. Mais suite au visionnement de ce témoignage de Chris Edges, nécessaire pour moi d’explorer la part d’ombre du monde qui semble chercher lumière ces temps-ci. On dirait que le monde dans lequel on vit est pire qu’il n’a jamais été. Ce n’est probablement pas le cas car le parcours de l’humanité est une histoire troublée et troublante.
Mais ce qu’on nous montre nous laisse croire que tout est pire qu’avant, pire que jamais auparavant. Partout sur la terre, des situations tendues et conflictuelles sévissent et les divers médias, mainstream ou on the side, nous les rappellent abondamment.
Partout sur la terre, des gens souffrent. Bien sûr, il y a quand même de la beauté. Et bien sûr, on peut aussi choisir de ne plus regarder l’horreur car un moment donné, n’en jettez plus la cour est pleine.
Mais trop souvent, on a tendance à bypasser cette ombre pour ne rester que dans la lumière. Sauf que sans ombre, toute lumière est impossible, et se trouve faible, ténue, palôtte. Paraitrait même que le coeur du coeur de la lumière est constitué d’ombre concentrée.
L’un des pires endroits où vivre sur terre en ce moment semble être Gaza. Nous qui avons seulement entendu parler des horreurs de l’holocauste, nous vivons une période similaire. Comme un sournois retour des choses. Mais ce n’est pas un sujet qui nous attire, pas une situation dans laquelle on veut ni peut trop se mettre le nez, ni les yeux. Moi, personnellement, Gaza m’interpelle car cette situation représente un exemple de ce qui arrive quand on détourne le regard, quand on refuse de voir comment l’ombre va inévitablement se terrer pour revenir de plus belle si on ne s’y attarde pas.
Nous ne pouvons pas vraiment savoir ce qui se passe à Gaza car nous n’y sommes pas. Que quelques brèves nouvelles desquelles on détourne rapidement le regard. En fait, nous ne voulons pas vraiment savoir ce qui se passe à Gaza car trop d’inhumanité y prend place en temps réel. Nous sommes occupé.e.s ici à vivre nos ptites vinaigrettes, occupé.e.s à gagner notre croûte, à remplir nos multiples tâches quotidiennes.
En fait, nous ne voulons pas vraiment aller au coeur de la noirceur de l’âme humaine, de nos âmes, de notre âme. Nous préférons vivre en surface, tourner autour, surfer dessus, et détourner les yeux, se divertir. Nous préférons chercher seulement le soleil.
Parfois on y touche à un bout d’ombre du bout de notre conscience, on l’effleure, on l’entrevoit du coin du troisième oeil et, immédiatement, on détourne le regard et on la fuit. Avec une vague et malaisante sensation qui nous reste au coeur et à l’âme car on sait que quelque chose de profondément sombre réside au coeur de l’âme humaine. Avec une sorte de retenue d’explorer qui ne nous fait vivre qu’en partie, qu’à la surface. Quand au fond cette ombre profonde constitue le terreau de notre humanité si on ose y plonger sans peur ni jugement, sans idée préconçue.
Et on se demande ensuite pourquoi l’humanité se cherche.
En tant que peuple, et qu’humain.e, comme l’impression que tant qu’on n’osera pas descendre dans cette partie enfouie de l’âme, cette partie de notre âme, on se coupe de notre profondeur, on se prive de notre humanité profonde, globale. Et on ne vit que partiellement, atrophié.e.s. qu’au rez-de chaussée. Les temps modernes en témoignent.
Oh bien sûr, pas essentiel d’aller là. C’est le printemps et le soleil reprend de la vigueur, la nature retire son manteau de neige et se dévoile de nouveau. La vie reprend. Mais pendant ce temps, aussi Gaza.
Et si on ose explorer le moindrement la noirceur tapie au fond de l’âme humaine, on risque de réaliser que notre propre humanité est intimement liée au sort du monde entier et que cette dire noirceur est une des plus grandes sources de lumière qui soit. Une chaine humaine la vie, et nous un de ses maillons.
Et face à la noirceur, on doit offrir notre regard le plus lumineux, on doit laisser shiner notre plus brillante lumière.
Et comme le disait si bien Leonard Cohen: there is a crack in everything, that’s how the light gets in.
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Face à la noirceur des âmes, nous présentons le soleil de nos yeux.
– François Gourd
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Il y a sur cette terre des gens qui s’entretuent : c’est pas gai, je sais.
Il y a aussi des gens qui s’entrevivent.
J’irai les rejoindre.
– Jacques Prévert
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Là ou il n’y a pas d’espoir, il faut l inventer.
– Camus
Et ci-bas, le texte du vidéo, une autre façon d’entendre les mots de Chris Edges

Oui je veux savoir ce qui se passe sur la planète, mais je refuse de me laisser entrainer dans mes mouvements intérieurs de colère, et de jugements. Je regarde seulement passer les grands titres, qui se veulent toujours + alarmant + terrible, et ils le sont. Oui j’ai mal comme un père, un compagnon, un ami, un humain quoi, de voir des gens souffrir, mais me laisser habité par le ressentiment ne fait qu’augmenter la vibration planétaire de haine et de vengeance dont «des puissants» semble vraiment se nourrir. De ça comme homme (mâle), j’ai mal de cet aspect de mon identité de genre.
Depuis quelques années je me laisse «labourer» (j’accepte de souffrir) de mes propres mouvements intérieurs de colère, de honte, de souffrance éveillé pas mon vécu personnel au quotidien, que je remet au grand Tout. Je les laissent m’enseigner. Lentement mon «ombre» se dissout, laisse poindre les réponses qui éclaire mon chemin, mon histoire de vie, mes joies et les aspects moins lumineux de mon passé.
Je m’approche de la porte de sortie, je suis conscient du privilège que j’ai de vivre au Québec, Canada et je l’apprécie. Mais pour combien de temps ???… et Liliane, 5 semaines s’amène avec son sourire lumineux quand ma petits fille Alyssa et elle se regarde dans les yeux. Quels chemins s’ouvrent pour elles? pour l’humanité? pour la planète?
Sommes nous seulement de la chair à compost? ou des pousses de vie dans le jardin de Gaia, au printemps du Cosmos?
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Malheureusement tellement vrai toute cette noirceur qui se nourriture de domination et de mort.
Quel courage de monsieur Hedges d’oser partager ses expériences et opinions sur cette atroce réalité de la guerre.
Merci de nous le partager.
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