BOTTINES, BABINES ET BOBÉPINES

Certaines personnes ont beaucoup à dire à propos de réalités qu’elles n’ont jamais vécues, offrant des opinions au sujet de luttes auxquelles elles n’ont jamais fait face et passant des jugements sur des parcours qu’elles n’ont jamais marchées.

C’est le cas de pas mal chacun.e parmi nous ça non ?

Car comment pourrions-nous simplement connaître sans avoir vécu des situations autres que la nôtre ?

On observe des situations complexes et extérieures à soi, qu’on ne connait que des lèvres et des dents, simplement sur le bout de la langue, et, à gorge déployée, on s’exprime et on se prononce avec certitude, arrogance droit devant. Je sais, je le fais fréquemment. Et je vous entends et vous lis vous aussi. Même ceux et celles qui ne disent ni n’écrivent. Simplement humain comme réaction.

De loin, à distance, on regarde et on voit le monde avec nos croyances plein la tête comme dans les yeux et, automatiquement, on pense qu’on sait ce que ça représente. Par écrans interposés. Et on sait surtout comment régler toutes les différentes situations complexes du monde. Que ce soit en matière de politique internationale, de géopolitique, dans le domaine des conflits armés, on se fait aller le clapet sans trop douter de soi. Sauf qu’on ne sait absolument rien par rapport à aucune situation autre que la nôtre.

Et même, encore là.

On est toujours meilleur.e.s pour résoudre les problèmes des autres que les nôtres. C’est que nos yeux sont faits pour regarder à l’extérieur. Et on ne nous a jamais appris à se les fermer, les yeux – ni à se la fermer, la bouche – et à se regarder soi-même, pour s’introspecter. Pour réaliser que notre vision est partielle et pas du tout impartiale. On baigne dans les biais.

On observe le monde – en fait on n’observe pas vraiment le monde, on projette notre propre vision de soi sur l’écran du monde – et on offre nos solutions à tous vents, persuadé.e.s qu’on sait et qu’on a raison. On règle le sort du monde sans se mouiller, ni les pieds ni les mains. Du haut de notre chaise haute de bébés gâtés.

Et maintenant, on a tant de diverses plate-formes pour le faire, que la marmelade pogne facilement dans le ventilateur de l’opinion impudique. Et ça sent drôle.

Fatiguant de regarder l’extérieur. Parfois, j’aimerais faire comme mon nain de jardin dans la tempête.

Parfois, j’adopterais plutôt une attitude peu importe ce qui arrive «que sera sera», ne forçant plus rien pour laisser couler les bénédictions de la vie.

Impressionnant ces temps-ci comment les autres nous font réagir non ? Que ce soit les dirigeants américains, les Israéliens, ou quiconque en fait. Ce que l’on voit souvent en premier comme les trois grands forces motrices du monde sont la stupidité, la peur et l’avidité. (Pas certain que ça vienne d’Einstein celle-là non plus. 😉

Mais peut-être que c’est tout simplement notre propre stupidité, notre propre peur et notre propre avidité que l’on voit dans le monde ? que l’on reconnait ? que l’on projette à l’extérieur de soi parce que trop lourd en porter en soi ?

La question se pose, ou du moins, elle devrait se poser plus souvent, par plus de personnes qui pensent trop savoir.

Comme on dit, la vraie stupidité n’est pas de ne pas savoir, c’est penser savoir quand dans le fond on ne sait rien et qu’on on ignore tout parce qu’on ramène tout à soi à parti de ntore expérience si limitée.

Car comme on dit aussi, on ne voit dans le monde que ce qui est dans nos propres yeux au fond. Et on ne parle toujours que de soi.

On va aller penser à ça en pelletant. Ou pas. Pas trop en tous cas.

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