OCCUPER SON PROPRE CORPS

Assis-toi. seul.e. avec toi-même La majorité des gens évitent cela à tout prix. Car ça nous force à confronter nos pensées, nos émotions et notre passé. N’analyse pas: ne fais que laisser passer tes idées. Et j’espère qu’avec le temps, tu réalises que tu es extraordinaire et que tu as tant à offrir au monde. – J. Mike. Fields

Pas mal la définition de la méditation ça à mon humble avis. S’assoir et laisser passer ses pensées, avec présence, et le plus de conscience possible. Et quand on réalise qu’on s’est égaré.e, on revient à sa respiration, au bout de son nez.

Ces pensées, idées et concepts divers qui n’arrêtent jamais, qui roulent en boucle. Non-Stop, sans cesse. La roue tourne. Le hamster dopé aux piles Energizer qui roule sans cesse en faisant du surplace. Pèse sua clutch mon Charlie.

Ces pensées qui se suivent et qui n’arrêtent jamais, même quand on dort. Spin spin ideas spin. Les observer, avec aucune intention de les diriger, de les arrêter, de les contrôler. Que les observer, sans les juger, sans se battre contre. On ne les affronte pas, ni ne les confronte, on ne fait qu’en prendre note. Hello babies ! Nice to see you.

Et on réalise alors que ça roule sans cesse dans notre cette ptite tête de pinotte. Alors que la plupart de ces pensées qui y circulent ne nous appartiennent même pas. Ça vient d’ailleurs, ça passe en nous, par nous, et ça s’en va. Et ça revient. Qu’un relai nous sommes.

Parfois, certaines, plus tenaces que d’autres, reviennent cycliquement et chroniquement. Surtout celles qu’on tente de bloquer, celles qu’on tente de refouler. Ces enjeux non-réglés de notre passé qui reviennent nous hanter, associées à certaines expériences marquantes de notre histoire, impliquant certaines émotions, liées à certaines sensations logées dans le corps et qui tentent de nous dire quelque chose. Sauf qu’elles prennent du temps à émerger, et qu’elles chuchotent, et qu’on n’écoute pas, qu’on ne veut pas écouter. Pourtant. Rien de plus important comme message. Si près de nous, en nous. Nous.

En effet, la plupart des gens ont bien de la difficulté à s’assoir avec eux-mêmes pour ne rien faire. Rien faire d’autre que d’observer, que d’être témoin, que prendre note et ressentir. Ralentir. Rien de plus simple en même temps que rien de plus compliqué, rien de plus confrontant.

Pourtant, en ces temps bouillonnants sur la scène extérieure, s’assoir dans le vide constitue l’antidote idéal pour prendre une certaine distance, pour se réfugier en soi, pour se protéger du monde.

D’ailleurs, cet hiver, nous avons été quelques-uns à prendre une journée complète par semaine pour décrocher. Une journée par semaine à déconnecter et se débrancher des médias et des réseaux pour faire le vide, et observer le bouillonnement intérieur. Pour l’apprivoiser. Pour laisser la source externe ralentir et se vider d’elle-même. Un strict minimum. On ne sait pas ce que l’on manque tant qu’on ne le fait pas. Tant qu’on n’ose pas ne rien faire d’autre que de s’assoir seul.e avec soi. Nice to meet me !

Car à force de toujours regarder en dehors de soi, on finit par perdre le fil, par se débrancher de la source interne, on perd son lien. On finit par penser en dehors de soi, à partir du monde, en dehors de soi. En ne fermant jamais sa boîte, on finit par vivre en dehors de la sienne.

Si l’extase constitue un état en dehors de soi, l’instase est, au contraire, une assignation à résidence, une exploration et une acceptation de toutes les parties de soi, en soi, une implosion de ses sens et sensations, une observation de cette never ending machine à pensées, et un apprivoisement de ses propres réactions biochimiques internes. En commençant par la respiration, et en suivant le rythme de son coeur. Meilleure façon de le retrouver ce coeur qui peut tant s’énerver à force de suivre les fils de l’actualité.

On dit qu’en ce temps fous, on doit absolument faire quelque chose pour changer les choses. Mais si, avant de se pitcher dans le monde comme une poule pas de tête, on apprenait plutôt à arrêter et à ne rien faire ? Ne faire rien d’autre que de s’assoir avec soi. Tout simplement, mais en même temps si challengeant. Si on occupait son propre corps ? Dont la tête en fait partie.

Avant de continuer à se nourrir de et à répandre dans la peur du monde, générée par les nouvelles du monde, si on arrêtait et on respirait, si on écoutait un peu de silence et de musique. Si on écoutait son propre coeur, si on laissait s’épuiser un peu nos pensées. Si on observait ce qui se passe dans notre propre quartier général. Jusqu’à ce qu’il s’en passe moins, jusqu’à ce que ça roule un peu moins vite dans la baraque. Pour qu’ensuite la suite s’annonce d’elle-même et qu’on ne fasse que la suivre car tellement claire et évidente.

Mais on ne peut convaincre personne de s’assoir par soi-même. On ne peut que le faire soi-même et lancer des invitations. Et ceux et celles qui entendent l’appel entendront et accepteront. De ne rien faire. Ensemble. Pour rien.

Pour finalement réaliser que peu importe ce que l’on pense et fait, tout passe, et repasse, et au fond, nous sommes un.e être extra ordinaire. Nous sommes tous et toutes des êtres extra ordinaires.

Une réflexion au sujet de « OCCUPER SON PROPRE CORPS »

  1. Avatar de PrashantiPrashanti

    Une belle pensée (dont j’ai oublié l’auteur) qui est en lien avec ta chronique ce matin :

    Aimer le silence c’est aimer être en sa propre compagnie pour entendre penser son âme.

    Merci pour celle-ci. 🌺

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