SACRÉ DÉSORDRE

YUTORI : L’action consciente qui consiste à ralentir pour se laisser apprécier le monde autour de soi. Le refus de la bousculade. Pas de bla bla. Simplement s’imprégner du monde autour de soi sans but sauf celui de regarder et voir. L’espace.

Je vous parlais hier de ma journée de méditation de mercredi. Comment cette coupure avec la folie ambiante m’a permis de ralentir, de déconnecter. Hier je regardais quelques actualités et une saine distance s’est installée en moi depuis.

Je choisis de regarder et de voir le monde, mais sans laisser ce monde me déranger, sans laisser le monde semer en moi des graines de discorde. Je vois le monde s’énerver au sujet de toutes sortes d’affaires mais je n’ai pas envie d’embarquer, pas envie de critiquer ni de m’indigner.

Le monde, et certain.e.s de ses acteurs, semblent nous montrer en ce moment le pire de notre humanité. Mais le pire a le potentiel de faire ressortir le mieux.

Certain.e.s. portent à gauche, d’autres à droite. Certain.e.s sont confiant.e.s, d’autres capotent. Certain.e.s. sont full dedans avec ambition et passion alors que d’autres décrochent par dépit, tandis que d’autres encore s’indignent et fulminent.

Le monde est stone.

Mais selon ce que l’on regarde, on voit des reflets différents de soi. Allez prendre une marche en nature et tout à coup, subitement, Trompe et ses sbires disparaissent, s’évanouissent. C’est nous qui leur donnons vie. Oh, bien sûr, les conséquences de leurs décisions auront des impacts concrets sur certains d’entre nous, surtout south of the borders. Mais en ce moment, so far so good non ?

La vie continue, de gauche à droite, avec un court passage obligé par le centre, le le milieu. Tout passe, tout casse et se renouvelle. Plusieurs parmi la gang de Washington pensent déjà à devenir calife à la place du vieillissant calife actuel. Ainsi va la vie, et ainsi elle ira. Ou autrement. Pour le moment, que ce moment.

Le monde est étrange en ce moment. Mais utilisons-le pour se regarder soi-même car bien peu que l’on puisse faire pour changer the big picture. Et tout un show de boucane semble être notre monde en ce moment. Alors regardons ailleurs, décrochons un peu et connectons avec la nature qui est toujours ici, autour, silencieuse et ressourçante.

Car quoi d’autre à faire ?

Écouter la vie, le silence, ou de la musique.

Ainsi, la fin ultime ou le but final de toute musique n’est rien d’autre que la louange de Dieu et la récréation de l’âme.
– J.S. Bach

On aime regarder dehors et se laisser brasser par la houle mondaine. Mais cette houle n’est rien d’autre que notre propre houle intérieure, reflétée en dehors de soi. Et le monde n’est que désordre qui cherche son ordre. À nous de jouer.

Lorsque Rimbaud dit : «Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit», il montre qu’il a compris qu’il y a dans le désordre quelque chose sans lequel la vie ne serait que platitude mécanique.
– Edgar Morin, (Amour, poésie, sagesse, p.61, Seuil, coll. Points n°P587)

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Février chez-nous, vous venez yutoriser ?

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Un.e rebelle est une personne qui a compris toute l’absurdité de la société et qui s’en échappe tout simplement.
Elle ne se bat pas contre elle ; en apparence, elle continue même à prétendre qu’elle appartient à ce groupe.
C’est une personne intelligente.
Elle est suffisamment intelligente, ni orthodoxe ni révolutionnaire, elle est simplement rebelle.
Mais sa rébellion est si intelligente qu’elle sait que cela n’a aucun sens.
Si la société lui dit de marcher à gauche, elle marche à gauche, car cela n’a aucun sens de se battre dans ce domaine, cela n’a aucun sens.
En apparence, elle continue à suivre la société ; au fond, elle s’en est sorti, au fond, elle commence à vivre sa propre vie.
Elle ne va pas sur la place du marché pour s’exhiber, car si vous étalez votre bonheur sur la place du marché, ils vont vous tuer, ils vont vous crucifier.
Ils ont fait la même chose à Jésus, ils ont fait la même chose à Socrate, à Mansoor, ils ne vont pas vous laisser tranquille.
Ce n’est pas nécessaire.
Quand vous êtes assis avec des gens malheureux, gardez un visage malheureux – encore plus malheureux qu’eux – parce que c’est juste un jeu auquel vous jouez : vous n’êtes pas malheureux, vous pouvez faire mieux qu’eux – ils sont vraiment malheureux. Gardez un visage plus long qu’eux.
Quand vous êtes seul.e, riez.
Ne commencez pas à vous battre avec la société sinon vous aurez des ennuis et le bonheur sera à nouveau loin – aussi loin qu’avant.
Au début, vous suiviez la société et ne pouviez pas être heureux.
Maintenant, vous vous battez contre la société, alors la société vous jette en prison ou enchaîné, ou la société essaie de vous écraser – et à nouveau vous êtes malheureux.
Une personne rebelle est une personne très intelligente.
Elle s’échappe de manière si silencieuse qu’elle ne crée aucune ondulation à la surface… et elle commence à vivre sa vie privée à sa manière.
– Osho

2 réflexions au sujet de « SACRÉ DÉSORDRE »

  1. Avatar de RaviRavi

    c’est ce que je pratique de + en + mais pas toujours facile à (gérer intérieurement) … des fois j’ai honte de moi de ne pas prendre parti face à ce que je crois être les dérives de nos leaders etc, je tente de demeurer zen mais ouf nāo facil

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