EMPATHIE DE RUE

L’empathie sans frontières mène à l’auto-destruction. L’amour inconditionnel ne signifie pas tolérance inconditionnelle. Vous devez vous arranger pour que vos frontières soient plus fortes que la tendresse de votre coeur et votre mental plus fort que vos sentiments. Sinon vous serez épuisé.e. Alors soyez bon.ne mais n’acceptez pas n’importe quoi.

Note à moi-même.

Certaines personnes doivent apprendre la fermeté et la droiture, d’autres l’ouverture et la flexibilité.

Pas fermeté comme dans fermeture, fermeté comme dans conservation et droiture comme dans alignement et assumer ses choix.

Et pas ouverture comme dans accepter n’importe quoi, ouverture comme discernement et accueil. Et pas flexibilité comme dans mollesse, flexibilité comme dans souplesse.

Car en effet, l’empathie sans frontières mène à l’auto-destruction.
On peut bien vouloir sauver le monde, premièrement c’est impossible, trop vaste le monde, et on doit de toute façon tout d’abord assurer ses bases pour penser aider qui que ce soit, bibi tout d’abord. Aider, contribuer, être sensible, oui. Sentir le monde entier, notamment les plus démuni.e.s que soi, oui aussi, sans bien sûr ni se laisser couler par ni crouler sous la misère du monde. Car misère il y a en ce monde. Et connerie, et stupidité. Comme beauté et bonté. Toujours deux côtés à cette médaille d’honneur et d’horreur.

L’amour inconditionnel ne signifie pas tolérance inconditionnelle.
Tout d’abord, existe-til quoi que ce soit d’inconditionnel en ce bas monde ? Me semble que tout est question de contexte dans ce monde, duquel relèvent des conditions particulières, autant contextuelles que temporelles. Ça dépend toujours le monde.

Hier je jazzais ici à savoir s’il pouvait y avoir amour sans confiance. Genre : Est-ce que je peux vraiment aimer quelqu’un.e si je ne peux pas lui faire confiance ? La question se pose, et se repose. Pas reposante.

Car on peut bien vouloir aimer et aider le monde entier, assez simple quand c’est aussi générique et mondialement abstrait, c’est quand ça tombe dans le personnel que certain.s. rendent la job plus difficile, que ça se corse. On a beau vouloir ne pas rien prendre personnel, eh qu’on aime dire ça aux autres, prends pas ça personnel ! – aux dernières nouvelles, on est encore une personne, en attendant de possiblement être personne, éventuellement, ou pas. Mais jusqu’à preuve du contraire, tant qu’on a un corps, on est quelqu’un.e. et ce sont nos besoins primaires qui déterminent en bonne partie notre quotidien comme notre perception de la réalité.

Vous devez vous arranger pour que vos frontières soient plus fortes que la tendresse de votre coeur et votre mental plus fort que vos sentiments.
Dualité quand tu nous tient. Cette partie de la recette est plus délicate. Le coeur et le mental ne sont pas vraiment séparés, ce sont que deux fonctions d’un même organisme, soit soi-même. Deux composantes de la même présence qui anime ce corps qui nous porte pour le moment. et ici aussi, pas fort comme dans brute, fort comme dans ferme et droit.

Certain.e.s doivent apprendre prioritairement la fermeté et la droiture, d’autres la générosité et l’ouverture. Chacun.e ses défis. Tout est question d’équilibre j’imagine. Équilibre qui ne peut au fond qu’être un constant déséquilibre qui se rattrape lui-même. Ou dans le fond du baril une fois de temps en temps quand on doit apprendre de cette façon. On n’y échappe pas.

Sinon vous serez épuisé.e.
Oui si on est une girouette et qu’on veut plaire, on plie trop, et si on ne fait aucun compromis, on casse. Il faut être un bois dur mais aussi peuplier 😉
Dans un cas comme dans l’autre, on finit par en donner plus qu’on en reçoit et inévitablement, ceci est une ligne droite vers l’épuisement, vers le déséquilibre. Veut veut pas, la vie c’est du give and take. Et si on donne avec conviction et clarté, ça nous est redonné au centuple, pas plus tard, sur le moment, par le simple fait de donner.

Alors soyez bon.ne mais n’acceptez pas n’importe quoi.
On peut avoir un coeur ouvert, être généreux, être sensible à nos concitoyen.ne.s et vouloir aider, jusqu’à sa propre limite. Et être clair.e, où l’on donne, à qui on donne, et surtout sans attentes autres que de répondre à une situation donnée. On ne donne pas pour recevoir quelque chose peut-être plus tard. On donne et that’s it. Pour le simple geste de donner.

Ces temps-ci, mon défi du moment consiste à rester droit et à garder mon coeur ouvert. While taking no shit !

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Les choses qui s’effondrent sont une sorte de test et aussi une sorte de guérison.
Dans la vie, nous pensons que l’essentiel est de réussir l’épreuve ou de surmonter le problème.
La vérité est que les choses ne se résolvent pas vraiment.
Elles se rassemblent pendant un certain temps, puis elles se décomposent à nouveau.
Puis elles se rassemblent à nouveau et se décomposent à nouveau.
C’est comme ça.
La découverte et la croissance personnelles naissent du fait de laisser de la place à tout cela : de la place pour le chagrin, pour le soulagement, pour la misère, pour la joie.
Les choses sont toujours en transition si seulement nous pouvions nous en rendre compte.
Rien ne se résume jamais de la manière dont nous aimons rêver.

~ Pema Chodron

3 réflexions au sujet de « EMPATHIE DE RUE »

  1. Avatar de AnandgyanAnandgyan

    Hey Ati, J’avais hâte de lire ta traduction de « take no shit » … Certes c’est pas une invitation à la constipation … et c’est pas écrit « take not whatever » … Bravo… pas facile celle-la. J’ai imaginé peut-être « foutaise »et t’as dû y penser aussi. When someone is giving me shit;I am being critized …Someone dumping their dumb erronneous rageon me for the sake of my personal growth.

    Anyway … You’re good and when je tiqueI have to pursue les cogitations! J’aime bien « purin » mais çac’est juste entre toé pis moé.

    Parce que take no shitc’est vraiment prends pas la marde de personnenon? M’enfin … n’importe quoi est plus doux. Marci. il ne me reste plus caca te dire à la prochaine! 😉 .:. Edgy

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