PTITE GÊNE

Le vrai travail réaliser doit se faire dans l’intimité de votre propre coeur. Toutes les formes externes sont cute, mais le vrai défi en est un connexion interne.
– Ram Dass

Beaucoup de paraître et de promotion de soi sur les réseaux vous ne trouvez pas vous aussi ?

Je ne suis que sur FB mais je sais multiplier. Alors j’imagine.

On – exclut quelques rares personnes plus discrètes – vit désormais dans l’oeil – via les écrans – des autres. On vit de plus en plus par écrans interposés et les algorithmes décident de ce l’on voit. La passé est plus que jamais garant de l’avenir.

On se vante ici et là – oh le plus humblement du monde bien sûr – de ceci ou de cela, on rosit notre image, on affiche nos couleurs, et même nos assiettes quand ce n’est pas les parties plus intimes, de nos vies. On répand nos vérités et notre sagesse par wifi interposé. On ne se touche plus, on se regarde, on commente et on se like.

Certains vont même jusqu’à afficher leur générosité au service du bien du plus grand nombre à tour d’écrans. La charité publique montrée et démontrée a cette petite odeur nauséabonde qui passe à-travers les écrans.

Même chose pour ceux qui postent leur rage à l’écran. Nous sommes tous et toutes scandalisés par les enfants tués, par la famine et la misère. Comme si le fait de la poster faisait de nous des rebelles du petit écran.

Mais la vie aux petits et grands écrans n’est qu’écran de fumée. Boucane de glace sèche de show rocks, même pas de la vraie. De la fake smoke. Comme de plus en plus de mots dits nouvelles. Des images, des mots patentées avec les algo des vues. Car toute est devenu affaire de vues, de clicks et de likes. Nous sommes rendus à vivire en pouces en l’air, en coeur, en hug virtuel, en face triste, surpris ou fâchée. Le range de nos émotions est pourtant un peu plus large que ça me semble.

Au fond, probablement qu’on veut seulement appartenir, on veut faire partie du monde. Ce monde, out there, qui passe par in here, par nos machines. Pourtant, rien à faire pour appartenir. On fait déjà partie de tout.

Et le seul monde qui compte et sur lequel on peut agir n’est pas devant nos yeux, il est derrière nos paupières, en particulier quand ils sont fermés.

Et chaque goutte d’amour que l’on peut verser sur ce monde apporte de la lumière en ce monde.

En commençant par notre propre respect de soi, en soi et pour soi, et en élargissant le spectre.

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Celui qui embrasse sincèrement la vie spirituelle ne doit pas se préoccuper que son travail soit reconnu par les autres, et surtout il n’a pas à chercher à jouer un rôle.

Seul son travail doit être important pour lui, important non dans le monde humain mais dans le monde de la lumière.

Beaucoup, qui ne mettent pas le travail à la première place, veulent tout de suite qu’on les considère à cause de ce qu’ils font. Ils veulent être utiles pour être appréciés, glorifiés.
Il y a donc là quelque chose de personnel.

Bien sûr, il est difficile de vaincre tout à fait ce désir d’être apprécié.
Pourtant, c’est au moment où la gloire ne l’intéresse plus et où il est plongé dans ce travail merveilleux sans penser à rien d’autre, que le disciple commence à être apprécié, mais par le Ciel, et il est admis à prendre part aux conseils d’en haut.

Celui qui arrive jusque-là n’a rien de plus à souhaiter.

– Omraam Mikhaël Aïvanhov

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Ma philosophie est que ce que les gens disent de moi ne me regarde pas.
Je suis qui je suis et je fais ce que je fais.
Je n’attends rien et j’accepte tout.
Et cela rend la vie plus facile.
Nous vivons dans un monde où les funérailles sont plus importantes que les défunts, le mariage est plus important que l’amour, l’apparence est plus importante que l’âme.
Nous vivons dans une culture de l’emballage qui méprise le contenu.

– Anthony Hopkins

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Personne n’a une vie facile.

Le seul fait d’être vivant nous porte immédiatement au plus difficile.
Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l’âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants.
La vie n’est pas chose raisonnable.
On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d’architecte.
La vie n’est rien de prévisible ni d’arrangeant.
Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire.
Ton génie est de t’accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l’être, ton génie est d’avancer dans la déchirure, ton génie c’est de traiter avec l’amour sans intermédiaire, d’égal à égal, et tant pis pour le reste. D’ailleurs quel reste ? »

– Christian Bobin : La plus que vive

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