
– Anne Frank
Venant d’elle, sachant ce qu’elle a vécu, ces mots sont plus que crédibles.
De mon côté, je ne peux m’empêcher de penser autant à la misère qu’à la beauté.
Bien sûr, on ne veut pas seulement penser à la misère du monde, mais de tenter de penser seulement à la beauté ne fera pas la job non plus. Car la misère existe. On la lit, on la voit, on la constate. Alors que plusieurs la subissent au quotidien.
De toute façon, en voulant éviter l’ombre on ne peut connaître la réelle amplitude de la valeur de la lumière.

Et cette lumière se mesure en quelque sorte en contraste à l’ombre. Pas d’ombre sans lumière et pas de lumière sans ombre. Et plus grand est la lumière, plus forte sera l’ombre. Le monde est plein de beauté et de bonté comme d’horreurs et de laideur.
Et la beauté, comme la bonté, tire toute sa profondeur, de la laideur et de la misère. Pas en comparaison, en juxtaposition.
Par empathie, par compassion, par simple humanité partagée, on ne peut choisir de ne penser qu’à la beauté du monde en voulant ignorer la laideur humaine. De toute façon, ce n’est pas possible.
Évidemment que la plupart d’entre nous n’avons pas vécu autant de misère qu’Anne Frank. Ni que les habitants de Gaza en ce moment, ni que les femmes d’Afghanistan depuis que les Talibans ont repris le pouvoir, ni que tant d’autres de nos frères et nos soeurs partout sur la terre qui souffrent au quotidien, que ce soit de près ou de loin.
Bien sûr, leur misère n’est pas la mienne, leur misère n’est pas la nôtre. Mais on ne peut l’ignorer, on ne doit surtout pas l’ignorer. De toute façon, on ne peut pas l’ignorer.
Bien sûr qu’on ne doit pas laisser cette misère tuer notre capacité d’apprécier la beauté, notre capacité d’émerveillement. Car tant de beauté autour, tant d’amour et de miracles au quotidien juste ici sous nos yeux.
Mais toute tentative de nier la misère, ou même de la minimiser, réduit du coup notre capacité d’apprécier la chance et le privilège que l’on a de vivre ici, en paix et en sécurité. En voulant se protéger de l’une, on se coupe de l’autre. La vie se vit sur 360 degrés, et dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, pas que le rose.
En bons empaths, on ne peut s’empêcher de ressentir la misère du monde, même si on ne la vit pas personnellement. Parfois, on aimerait mieux pouvoir vivre en vase clos car le fait de ressentir autant apporte son lot d’inconfort. Ce n’est pas comme telle une souffrance, plutôt une sorte de responsabilité partagée. Pas une culpabilité, mais une responsabilité. Dans le sens du terme proposé par Osho en anglais de response ability, capacité de réponse.
Et alors, quelle est notre juste capacité de répondre à la misère du monde ?
Premièrement, en appréciant totalement son propre bonheur. Mais apprécier totalement son bonheur en étant conscient du malheur d’autrui est un art qui se développe. Un n’exclut pas l’autre, les deux sont inclusifs, les deux co-habitent.
Et en appréciant l’immense chance et le grand privilège que nous avons nous ici, cherchons comment on peut aider notre prochain(e), nos voisin(e)s, nos êtres proches. En commençant autour de soi, puis ne élargissant de plus en plus grand. À la limite de nos moyens et de nos capacités.
Certains dénoncent les injustices, choisissant de mettre l’ombre en lumière. D’autres préfèrent partir de la lumière et de la faire rayonner. Chacun(e) doit voir pour soi comment apprendre à vivre en paix avec soi-même dans un monde d’injustice et de souffrance, tout en faisant la promotion de la justice.
On touche ici aux concepts de bien et de mal qui sont très relatifs et variables selon nos valeurs et nos contextes de vie. Le bien de l’un est souvent le mal de l’autre.
Pas si évident de vivre dans un monde dans lequel plusieurs subissent l’injustice au quotidien et nous nos yeux. Mais plutôt que de justice, j’aime bien considérer le concept de justesse. Soit de trouver une position juste devant toutes les nuances de la vie.

je compatis vraiment, mais j’ai cessé de vouloir tout comprendre ce que se passe des malheurs sur la planète. Du moins ce que les médias me montre.
Je me déculpabilise en pensant au karma de chacun; cela me ground pour le mien
en 2023j’ai visité l’appartement où a vécu Anne Frank (Amsterdam) et j’ai pleuré en ressentant
un étouffement, regardant la rue 3 étages plus bas en imaginant les SS déambuler et les personnes qui
visitaient la boutique au 1er étage.
si je vis des activités , si je fais trop de bruit, le risque de mourir est lè, attendant …. Et c’est ce qui est arrivé
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