JUSTESSE D’UN COEUR OUVERT

En vieillissant, notre plus urgente responsabilité est de continuer à garder nos coeurs ouverts. – Leonard Cohen

En général, on naît le coeur grand ouvert. Même s’il est tout petit, il est plus grand qu’il ne le sera probablement jamais plus tard du reste de notre vie.

On n’à regarder les yeux d’un nouveau-né, qu’à y plonger notre regard. Et comment ce regard plein d’innocence nous touche droit – et directement – au coeur, sans filtre et sans détour. Immense force de la pureté de coeur. Comme certains bébés animaux – et grands aussi – peuvent le faire.

Alors c’est probablement l’innocence qui nous ramène à ce soft spot en nous, au coeur pur de qui nous sommes. Ce que certains nomment le coeur de Jésus.

J’aime d’ailleurs penser que c’est au coeur de notre coeur que notre âme a été déposée lors de notre conception. On nous l’a gravée au coeur cette âme, infime partie du grand Manie Tout, insérée, torsadée dans chaque tissu de la pompe à vie universelle qui fait poupoum poupoum dans notre torse du premier souffle, jusqu’au dernier. À chaque instant.

Cohen parle de continuer à garder nos coeurs ouverts en vieillissant.

Car tous et toutes, chacun/chacune, à notre mesure et selon nos parcours de vie, avons dû le fermer parfois, pour nous protéger. De façon permanente, ou si plus chanceux/se, temporairement.

Tous et toutes nous avons eu, à certains moments, le coeur brisé, meurtri, sonné. Gangaji, dans un superbe vidéo, souhaite d’ailleurs que nous nous fassions briser le coeur régulièrement afin qu’il reste ouvert et sensible (voir lien ci-bas).

Car le coeur est un muscle élastique, flexible, et adaptatif. Le coeur peut continuer à croître sans cesse. Jusqu’à l’infini. Parfois, ça étire et ça fait un tout ptit peu mal, mais si on continuer à respirer et à faire confiance, on dit que ça passe et que ça ne casse jamais. Élastique jusqu’à l’infini le coeur.

Et c’est avec un coeur ouvert, donc fragile, sensible et vulnérable, que nous pouvons recevoir le monde. Et lui redonner. C’est avec un coeur ouvert, délicat, respectueux et empathique, que nous demeurons humain(e). Pas des Dieux ni des Déesses avec des D majuscules, non, simplement des êtres humains vivants, sentants, résonnants, compatissants. Mû(e)s par des coeurs d’étudiant(e)s, étudiant(e) de la vie, de la grâce, de notre humanité.

Des êtres humains simplement et parfaitement imparfaits, en recherche de plus de justesse et non de justice, car la justesse est divine alors que la justice est fabriquée par certains hommes de droit qui la tissent à leur mesure et qui la manipulent au bon vouloir, et surtout au bon pouvoir, de leurs avocats et de leurs avocasseries. Le droit des plus forts est bien pâle face au coeur. Alors souhaitons-nous justesse plutôt que justice.

Hier, avec le french kiss qu’a offert la lune au soleil, c’est comme si une partie de l’humanité avait retrouvé son coeur d’enfant. On a retrouvé, pour l’espace de quelques heures, notre innocence, notre humilité devant plus grand que nous, connectant avec ce plus grand que soi.

Certains ont préféré regarder, les yeux ouverts, d’autres ont choisi de sentir cette danse entre ces deux géants flottant et spinnant dans l’univers aux qualités si différentes, mais immenses et lointaines mais toutes proches aussi, desquelles on dépend tout à fait. C’est cette connexion au divin cosmos qui me semble avoir réveillé le coeur pur de l’enfant en nous hier.

En espérant que suite à cet événement flabbergastant de beauté et de majustuosité, nous pourrons continuer à conserver cette ouverture du coeur. Cette capacité de s’émerveiller, et de laisser tomber notre snobisme et notre sarcasme devant l’injustice des hommes pour retrouver notre fascination devant le beau, le grand, le merveilleux.

Sans toutefois jamais oublier ceux et celles qui souffrent et qui ont besoin. Car l’horreur co-existe avec la merveille.

Et un coeur ouvert sent nécessairement la souffrance dans les coeurs de ses frères et de ses soeurs. Même s’ils et elles sont loin. Même si on ne les voit pas, on les sent et les ressent.

Peut-être pour cela que certain(e) ne veulent pas ré-ouvrir la porte du coeur ?

Mais parfois, la vie continue de nous inviter et éventuellement, on finira par dire oui. Et oui, et oui encore.

En vieillissant, notre plus urgente responsabilité est de continuer à garder nos coeurs ouverts. – Leonard Cohen

___
Lien vers discours de Gangaji:
https://www.youtube.com/watch?v=gII6JEuwLq0&t=3s

Une réflexion au sujet de « JUSTESSE D’UN COEUR OUVERT »

Répondre à Prashanti Annuler la réponse.