CHERCHER LE BEAU DANS LE MONDE

Rien ne fait apparaitre le pire en autrui que d’y mettre l’emphase. Rien ne fait apparaitre le meilleur en autrui que d’y mettre l’emphase. – Abraham Hicks

Resalut lecteurs/trices.

De retour de mon périple annuel au Brésil. 10 jours à chanter, interagir, à parler portugais – qui va de mieux en mieux – à prier, à fraterniser, à regarder par en-dedans et à prendre soin du dehors. Sans oublier écouter mère poules, poussins et coqs chanter presque tout le temps, surtout la nuit, et se jucher dans les arbres.

Contrairement à ce que je fais parfois, cette année je ne posterai ni photos ni vidéos ici illustrant notre voyage. Car le voyage est intérieur, toujours intérieur ce voyage au sud du monde.

Si le Brésil est l’un des pays les plus abondants du monde au niveau des gens, des couleurs et de la nature en général, notre voyage nous amène surtout par en-dedans. En fait, on ne va pas tant au Brésil qu’à notre église qui se nomme Céu Sagrado, dans la grande région de Sao Paulo, mais un peu à l’écart de la ville. Les curieux/ses des yeux pourront googler : Céu Sagrado, Sorocaba Brésil.

Cette année, je vais plutôt partager quelques impressions de l’intérieur. Mon intérieur. Et l’une des mes plus grandes leçons, du moins dossier de travail.

À chaque année, on va à notre église pour contribuer à fabriquer le thé sacré que l’on consacrera toute l’année durant ici. On prend part à toutes les opérations, que ce soit le battage des vignes, le lavage des feuilles, la musique, les chants, le nettoyage des lieux. On y vit complètement intégrés et acceptés dans la vaste famille de l’église. Accueillis avec grandeur d’âme et générosité de coeur.

Comme ça fait plusieurs années que l’on y va, pour la plupart, nous ne sommes plus dans l’émerveillement inévitable des premières fois, on approfondit de plus en plus le travail qu’on y fait là-bas, qui n’est en fait que travail en et sur soi. Peu importe ce que soi veut signifie. Probablement que soi ne veut que devenir Divin, et infini.

On déplace son corps là-bas pour quelques jours et on ne fait que poursuivre le travail que l’on a entamé ici. Mais en plus intense, en plus condensé, en plus vite, dans le tordeur d’une grande communauté. La voie du Santo Daime est un réel travail. Une job de l’intérieur, pour nous permettre éventuellement d’accéder à des espaces plus vastes, plus lumineux, plus sacrés. De plus en plus du moins, un pas à la fois, chaque pas dans le foi (certain(e)s l’aiment celle-ci ;-).

Cette année nous étions 11 à voyager et à vivre ensemble dans une petite maison sur le site de l’église, ce qui a épicé le voyage. Et si j’ai utilisé la citation ci-haut c’est que ce fut en quelque sorte ma leçon de l’année: choisir de voir le mieux chez les autres. L’ultime leçon de l’amour véritable: choisir de voir le bon en autrui. Et quand on fait l’effort de voir le mieux chez les autres, la beauté de la chose est que l’on finit par voir de plus en plus la beauté en soi-même. Car soi et les autres, pas si différent au fond.

À côtoyer de près les gens dans un lieu commun, on arrive par voir plusieurs facettes de leurs personnalités, comme eux et elles découvrent plusieurs de la nôtre. On ne peut rien cacher. Au fil des jours, tout finit par remonter à la surface. En particulier avec notre élixir de vérité.

Les plus grands enseignements spirituels ne sont pas ésotérique ni ne prennent place dans l’au-delà, ils s’ancrent toujours place dans notre capacité de vivre ensemble, de prendre soin l’un(e) de l’autre, comme d’un lieu de vie ensemble. Particulièrement autour de la cuisine et de la salle de bain.

Cette année, comme toujours, plusieurs de mes boutons ont été déclenchés, souvent. Et la plupart du temps, j’essayais de regarder ce qui montait de mon côté. Parfois je réussissais, parfois, pas. Parfois je regardais par en dehors, cherchant le problème chez autrui.

Lorsque déclenché, après avoir pris une distance, et regardé et senti ce qui montait en moi, comme ce qui était déclenché, je pouvais exprimer à la personne concernée ce qui m’avait dérangé et ce que j’apprécierais comme comportement futur de sa part. Et j’invitais l’autre à faire de de même. À recommencer, sans cesse. Car nul n’est parfait en son pays, comme ailleurs.

Parfois on ne peut changer les choses, parfois si. Mais toujours je réalise que pour être heureux et constructif, on doit apprendre à voir le meilleur en autrui. Car tout le monde – OK la plupart – veut faire du mieux qu’il et elle peut, avec les moyens du bord. La grande majorité d’entre nous sommes du bien bon monde. Choisissons de le voir, du moins de toujours continuer à le chercher.

Car à la longue, à force de chercher le beau et le bon, on finit par trouver le meilleur, chez autrui comme en soi.

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L’amour que l’on porte à une personne la rend toujours meilleure. La haine la rend toujours pire. Même si on est cette personne.
~C.G. Jung, via Abrete Corazon

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L’ignorance est toute autour de nous, souvent arrogante et revendiquée.
Elle fait même du prosélytisme.
Elle est sûre d’elle, elle proclame sa domination par la bouche étroite de nos politiciens.
Et le savoir, fragile et changeant, toujours menacé, doutant de lui-même, est sans doute un des derniers refuges de l’utopie. (…)
Le savoir, c’est ce dont nous sommes encombrés et qui ne trouve pas toujours d’utilité.
La connaissance, c’est la transformation du savoir en une expérience de vie.

– N’espérez pas vous débarrasser des livres, 2009.
Umberto ECO (05/01/1932 – 19/02/2016).

2 réflexions au sujet de « CHERCHER LE BEAU DANS LE MONDE »

  1. Avatar de PrashantiPrashanti

    Bon retour Ati.
    Que de richesse de côtoyer cette grande famille et de cohabiter en observant ces déclencheurs.
    Suis encore au sud de l’Argentine (Camarones) avec Daan. De retour le 17 mars.

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