DÉCLENCHEUR DÉCLENCHÉ

Sois reconnaissant(e) pour ce qui te déclenche, ça indique où tu n’es pas libre.

Cher/ère lecteur/trice. Mon dernier petit blabla public pour quelques semaines. Comme à chaque année depuis belle et lette lurette, je m’en vais me ressourcer à Mamaë Terra do Brasil. Pour aider à brasser la boisson de l’âme que l’on rapportera ici au Nord pour continuer nos introspections et nos travaux.

Grosse période que celle des derniers mois. Organiser un voyage à l’étranger pour 11 personnes n’est pas de tout repos alors le dit doux repos sera atiguidou. Quoi qu’on se repose d’une certaine façon où je vais – dans l’âme et l’esprit up there – mais pas trop de corps terrestre. Mais toujours éclairant et inspirant pour la suite à donner peu importe. Et on dormira au retour. Peut-être.

Depuis quelques années, petite pension le permettant, je peux me consacrer à temps plein aux activités de notre petite église dans la forêt, dans laquelle on chante, on joue musique et l’on prie. Et on the side, et on line, on organise aussi des méditations dans notre dojo virtuel quelques fois par semaine depuis quelques années. Et j’écris chroniquement ici depuis une douzaine d’autres.

Mes dadas, my love in action made visible dixit Veresh.

J’ai la chance, que dis-je, le grandiose luxe et privilège, de faire ces activités pour et avec pas de salaire autre que le plaisir et la satisfaction de tenir ces espaces précieux comme de me répandre sur vos écrans.

Je n’ai pas l’obligation pour le moment de mener des activités en demandant une contribution précise et fixe ni trop élevée. Grand luxe aussi. L’idée est d’arriver à payer les dépenses et s’il en reste un peu de compenser minimalement pour les heures investies, et surtout pas comptées, à faire ce que j’aime le plus au monde, soit écrire, méditer, chanter, prier, communier.

Vraiment pas à plaindre le ptit chroniqueur padrinho artisan gratteux de guitare.

Comme on demande une contribution minimale pour nos activités, j’ai parfois l’impression que certaines personnes n’apprécient pas toujours à leur juste valeur ce que l’on offre comme temps, lieu et espace. Comme si parce que le prix demandé était bas, la qualité allait de pair. Mais au contraire, je considère que ce que l’on offre vaut si cher qu’on ne peut lui attribuer un prix en dollar$. Alors on y va pour le strict minimum.

Récemment, je me suis aussi senti pris pour acquis à quelques occasions – je sais je sais, l’acquis se tient, il ne se prend pas. En tous cas, je me suis parfois pris pour ati qui se sent pris et/ou tenu pour acquis. Ma perception ou la réalité ? allez savoir. Je continue de regarder, de voir, de sentir. Et d’y réfléchir car peut-être que ça va fléchir.

Je ne me sens pas toujours apprécié à la juste valeur des choses que j’offre. Que ce soit ma perception ou la réalité, un enjeu ces temps-ci qui poppe dans ma vie. Que je dois observer.

Et ça me fait voir que je fais encore des choses pour être apprécié, du moins pour que les gens apprécient la qualité de ce que l’on offre. Car je ne cherche pas comme telle une reconnaissance personnelle, je sais ce que je vaux, et je fais ce que j’aime, alors je suis prêt à le faire pour rien d’autre que le bonheur de le faire. Apprécié ou pas. La plupart du temps.

Mais il m’importe encore que le soin que l’on met à préparer et à offrir notre temps et nos espaces soient eux appréciés à leur juste valeur. Car ça en a. Réflexion du moment.

En ces temps difficiles économiquement, il me semble clair et évident que l’on doive s’entraider, se soutenir, contribuer comme on peut, à notre petite échelle et à notre juste mesure. Ré-apprendre à être généreux. Favoriser la coopération plutôt que le profit à tout et gros prix. Pas envie de vendre du mieux-être, ni des promesses, juste envie d’aider, de nous tenir, de se soutenir. Quand je vois que les gens apprécient et bénéficient, c’est ça ma paie. Plus que ça, non merci. Que ce soit dans mon écran, ou dans notre église. Dans mon coeur toujours que ça se réjouit.

Pour cela que je n’ai plus envie de me vendre. Plus satisfait à me donner corps et âme à ce que j’aime faire qu’à le mettre en marché. Surtout pas envie d’être commandité par FB et les autres grosses boîtes prêtes à manger le local et le social.

Ainsi, je réalise ces temps-ci que le manque d’appréciation – réel ou que je perçois parfois de la part de certains – m’affecte encore. Même si j’aime donner, même si j’aime offrir. Que ça ne soit pas apprécié à sa juste valeur me fait tiquer. Encore. Envie de semer les graines dans une terre fertile.

D’un autre côté, souvent quand je demande une contribution volontaire, ils sont quelques-un(e)s à insister pour donner plus que demandé. L’idée est que ça soutienne ceux et celles qui en ont moins. Merci du fond du coeur qui est plus creux que la poche. Ça compense la dépense, du moins je pense.

J’ai de plus en plus de misère aussi à nous voir flasher nos bonheurs, nos voyages et nos gloutoneux repas sur les réseaux asociaux alors qu’une bonne partie de la planète ne mangent pas à sa faim et se fait bombarder. D’autres déclencheurs à regarder. Soif de justice universelle.

Peut-être que ce qui attire notre attention dans le monde extérieur ne fait en effet que nous montrer où ni de quoi nous ne sommes pas encore libre de. Alors regardons. Osons. Mais il me semble que le monde a besoin de soutien plus que de profit$, plus de collaboration que de compétition. Me semble.

Là où nous allons au Brésil, nous sommes accueillis à bras et à coeur ouverts depuis des années. Bel exemple concret de générosité incarnée. Que nous rapportons dans nos bagages et dans coeurs et que nous tentons de répandre ici du mieux qu’on peut à notre retour.

Allons chers/ères lecteurs/trices, ennuyons-nous un peu l’un(e) l’autre pour un ptit bout. Saudade disent les Brésilien(ne)s.Un doux ennui chaud de coeur. Nous nous apprécierons d’autant plus aux retrouvailles.

OK, je vais aller voir au bout du monde si j’y suis encore, si j’y suis toujours et à tout jamais. Je reviens toutt sweet.

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J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon oeuvre, toute mon écriture était un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si le secret existe, le privé lui n’a jamais existé ; c’est une invention contemporaine pour échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage.

Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige.

– Christiane Singer, message final

4 réflexions au sujet de « DÉCLENCHEUR DÉCLENCHÉ »

  1. Avatar de RaviRavi

    Merci de parler de toi de cette façon, ça me rejoint, j’enfonce en moi au rythme des mots, des images que tu décris et je m’ouvre à ce que tu vis dans ton rôle. Je connais ça être déclenché, superbe chemin intérieur d’auto formation, dérangeant , souffrant et surtout éclairant de qui je suis sous ce qui me déclenche. Bon voyage sous toutes ses formes.

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Répondre à claude lemieux SAMANO Annuler la réponse.