WOKE & DRÔLE

Lorsque tu es tellement woke que tu réalises qu’être woke n’est qu’une autre illusion de laquelle il faut prendre conscience.

Woke les moteurs !

Il y a de ces mots que tout le monde utilise mais dont personne ne sait vraiment ce qu’ils veulent dire. Woke en est un.

Un mot passe-partout, qui est utilisé la plupart du temps pour insulter autrui. Un mot passe-partout mais qui ne veut pas dire la même chose pour personne. Un mot payant pour certains commentateurs d’opinion qui aiment discourir sur tout mais surtout sur rien.

Un mot payant dans l’univers des concepts abstraits avec lesquels notre ptite tête aime bien jouer.

Tiré du Devoir :
Le terme « woke » (et le « wokisme » : l’idéologie qui s’en inspire) est né du terme anglais qui signifie « éveillé ». Il définissait, à l’origine, le fait de prendre conscience des injustices sociales, notamment les discriminations culturelles ou liées au genre et le racisme systémique. Il s’est répandu en français dès la fin des années 2010.Avec le temps, le terme s’est étendu à d’autres causes et «l’idéologie woke» a parfois pris une connotation péjorative désignant une forme de rectitude politique.

Et consécration ultime, le terme wokisme est même entré dans l’édition 2023 des dictionnaires Larousse et Robert.

Dans le fond, nous sommes tous et toutes wokes. Et le/la woke de quelqu’un d’autre.

En effet, nous sommes nombreux à nous penser éveillés, plus éveillés que d’autres en tous cas, et nombreux aussi à se penser si éveillés qu’on se donne comme mission de vouloir éveiller ou réveiller les autres, ceux et celles qui dorment au gaz, les moutons endormis ben dur, les brainwashés de la matrice.

Dans un autre fond, car les fonds se suivent et s’empilent ou s’accumulent, c’est selon, nous sommes tous et toutes endormis, inconscients de certains faits et de diverses réalités, de dimensions inconnues et méconnues, d’univers qui nous échappent, parallèles, superposés ou co-existants.

L’idéologie du wokisme est un peu comme le principe de la pleine conscience, si populaire en ce moment, et qui a suivi la grande vague de la non-dualité qui a frappé le mainstream il y a quelques décennies. Utilisée en masse mais sans qu’on sache trop ce que ça signifie.

Tant de titres pompeux, tant d’étiquettes pseudo rassurantes qui, au fond – encore un autre, deep l’affaire – ne font que tourner en boucles and on and on dans nos mentaux malades de repères à se mettre sous la dent et dans l’engrenage, de principes à saisir au vol dans un vaste nid de coucou.

Mais il me semble que tant que nous sommes incarnés, chilling con carne, dans la chair, encore et en corps, nous sommes condamnés à la dualité – moi versus toi, eux versus nous – et à la conscience pas pleine pantoute.

Une conscience limitée, qui peut prendre de l’expansion, lentement et plausiblement, mais peut-être pas inévitablement. Du moins certainement pas si on pense savoir et si on compare notre ouverture d’esprit et de conscience à celle d’autrui. On ne peut être plus conscient que soi-même.

Que ceux et celles qui pensent maîtriser la pleine conscience consultent le site du téléscope James Web https://webb.nasa.gov/. Vous allez voir que l’inconnu est plus qu’infini et votre ignorance et prétention crasses.

Je me souviens que lors de la collation des grades à l’U de M, en 2003, quand j’ai reçu mon doctorat en criminologie, j’ai réalisé justement combien mon ignorance était grande quand j’ai constaté que les 300 quelques autres personnes qui recevaient leur diplôme ne faisaient que me révéler tout ce que je ne savais pas. Humilisant Doc.

Alors gardons-nous une ptite gêne et restons ouvert(e) face à la réalisation que notre ignorance est probablement beaucoup plus vaste que notre prétendue connaissance. Cette connaissance qui n’est souvent que matériau emprunté, que savoir stérile, que de l’air chaud qui tourne à vide.

Car la seule réelle connaissance me semble celle que l’on doive incarnée, vivre avec tous ses sens, avec ses trippes. Celle pour laquelle on doit suer. Ce qui, à force de vivre et jusqu’à notre mort deviendra éventuellement certitude. Peut-être. Ou pas.

Alors woke ou pas, est-ce que telle est une question ?

On va méditer là-dessus. Jusqu’à ce que l’on devienne full woke. Ou pas.

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La méditation est simplement une compréhension.
Ce n’est pas simplement une question de s’asseoir en silence, ni de chanter un mantra.
C’est une question de comprendre les fonctionnements subtils du mental.
Alors que vous comprenez ces mécanismes de l’esprit, une grande conscience s’élève en vous, qui ne provient pas du mental.
Cette vigilance s’élève dans votre être, dans votre âme, dans votre conscience.

– Osho, via et traduit par Alain Nyala

5 réflexions au sujet de « WOKE & DRÔLE »

  1. Avatar de Louis BertrandLouis Bertrand

    Suis-je Woke si j’habite à Gore? Grégaire ou grégorien? L’univers étrange est une vaste réalité. J’en ai connaissance. « Please wake me up » que j’gor’de ailleurs.

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